lundi 13 septembre 2010

Sous la pluie

Les lances du soleil se figent dans le sol humide et percent les ombres qui s’enfuient, nues et vides. La pluie tombe; cette odeur que parfois l’herbe laisse monter, chaude et vague.
Les mains des enfants sont toujours aussi sales, sous la pluie, les doigts crottés de terre et de feuilles. Alors, on entend traverser des comptines d’enfants, dans les Jardins fleuris par les larmes de la lumière.
Sur l’herbe menue verte, l’onde qui monte et qui descend, murmure à nos oreilles:
- “Mineur crépitement de farandoles majeures.”
C’est un homme, pendu à l’arbre qui l’a dit: « cette estampe est pignochée de lumière ». L’homme est à l’arbre, ses mots sont masqués par le bruit de la pluie qui s’enfuit. Ses pieds pendent du sol.
Derrière lui une pierre, une roche stellaire. Une grosse roche s’affaissant, lisse, couverte de l’eau de l’ennui. Les comptines joyeuses s’y perdent, se taisent. Elles s’étouffent dans la forêt des bois de lait, dans le marasme des choses.
Le sang tache le gazon noir. Et les enfants courent dans les ruelles végétales, suivent les traces de sang comme les petits cailloux du labyrinthe. Pour creuser des trous; et la roche, l’épitaphe, le tombeau sylvestre, à la lueur de la lune. Le Néant qui coule sur la pierre lisse des âges, les enfants se retrouvent dans la forêt où il n’y a rien à faire; rien; il y a juste l’Homme.
L’Homme a creusé des trous, le visage plein de sang. Et, la tête penchée sur l’écorce, il repense à l’eau sur son visage, à nous; visage, terre et poussière face à l’étreinte de l’Univers.

La corde de l’ennui, pendue à son cou, l’a pendu à l’arbre.

“Un roi sans divertissement est un homme plein de misère.”

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