dimanche 17 octobre 2010

Soley glasé

-I-

Le soleil se levait au loin dans le désert
On m'avait laissé là, seul et sans autre chose
Que mes regrets frustrés et mes larmes amères
L'amour s'acharne nu contre les portes closes.

Diazot ke lé pas là, pareil la doulère la mort
Zot la jet' le corps, la vu ban plum volé
Dan' grand ciel sans l'étoile pou voi la mer
Zoiseau la mort, zoiseau l'amour
Mi touch ton seveu li lé kom la pli 

Fébrile, je sentais cette soif m'enlasser
Mourant de froid, de chaud dans ce pays hostile
Son grand regard tout bleu me rendant bien débile
Battu par les rayons de ce soleil glacé.

"Soley glasé lé pa pendillé
Moun li mor kan y 'ret marché"*

-II-

Les sons aigües percés des gris corbeaux sauvages
Aux yeux verts emeraudes et à l'oeil affûté
Ont transpercé mon coeur de colère volage:
Des plûmes sur mon dos commencèrent à pousser.

C'est l'ordre du naufrage, c'est l'ordre des damnés
J'entends halluciné le chant haut du Phénix
Ma peau s'emplit gonflée des chaudes eaux du Styx
Mes yeux fixent d'en bas le grand Soleil glacé.

Certaines choses ici bas, sans aucune raison
Renaissent et disparaissent qu'importe la saison
Sans même le mériter, on finit dans le noir.

Mon torse déployé, couvert de plumes d'or
Ouvre grand les ailes pour s'envoler encore
A l'ombre Dieu Soleil! Il n'avait qu'à mieux voir!


*Ziskakan, Soley glasé