vendredi 29 juillet 2011

Japan

La grandeur des temples construits pour le pouvoir, les sanctuaires millénaires remplis de l'eau puissante de l'Histoire, les centaines de statuettes de bois recouvertes d'or, les milliers de Boudhas, les chemins de pierre et l'infini des monuments!

J'y comprends pas grand chose

Ce que je comprends, c'est le bruit assourdissant des cigales qui s'élève soudainement, le vent qui souffle dans les arbres et qui me donne un léger baiser sur la joue, et les roches que je sens sous mes semelles qui ont fait beaucoup de chemin, de Shanghai à Nara.

Le soleil cogne au zénith, avec sa force et son courage, pendant que je mange une glace à la Vanille et au Thé Vert qui se réduit doucement après chaque délicieux coup de langue.

Alors, j'ai enlevé mes chaussures pour mettre mes doigts de pieds au frais. Autour de moi l'immense forêt impénétrable où on entend les 神 (kami) susurrer des paroles que personne ne comprend vraiment.

Quand tout à coup:

Deux fées

Deux fées qui viennent murmurer à mon oreille

L'une vêtue de rouge vient déclamer les terribles attentes du Futur et ma mort annoncée

L'autre parée de mauve me rappelle les fantômes du Passé

Alors, très logiquement, je les écrase toutes les deux sur mon tee-shirt blanc. On entend un bruit de succions et des cris de vierges qui se meurent.

Deux nouvelles taches rouges que je tente de faire partir, la tête souriante, le soleil sur le front, et les deux pieds dans l'eau du Présent

Pendant que s'agitent, l'air de rien, les buissons et les arbres.

mardi 19 juillet 2011

Le Grand Magicien Noir

 Le Grand Magicien Noir. Même Kabukicho le soir n'a rien à voir.

N'y a t'il pas ce soir quelque douceur de vivre, quelque suffocante gloire: triste à mourir.

Il y a des soirs, quand je me promène à Shinjuku, à coté de lui qui ne dit rien sans tout dire, qui me mène par le bout de ses doigts fins.

Tout le monde court après tout le monde, c'est une certitude.

Il n'y a qu'à voir son visage pour voir la radicalité de sa différence. Différente culture. Différente personne. Les barrières à franchir sont presque impossibles à enjamber. Seulement son impénétrable sourire. L'Autre.

Alors dans la nuit, on marche. La nuit toute noire. Et on cherche un grand magicien noir pour s'affaisser, sans bruit. Le ciel plein d'étoiles sourdes, de lunes sans visage. Le Grand Corps de l'Ombre ployé récupère ce qui n'a pas fâné.

Et les grands immeubles, cette grande ville. Tokyo qui avale tout et recrache dans le Noir!

Les ponts s'enchainent au bout du cerveau lent et sans mémoire! Hanoi et Saigon deviennent des images du grand écran de Shinjuku Eki.

Dans les bras. Au revoir. Parti. Le visage de l'Autre. Encore plus loin. Et pas d'épaule.

Le Grand Magicien Noir. Même Kabukicho le soir n'a rien à voir.