mercredi 20 avril 2011

Sakura



Au mois d'Avril, les Japonais fêtent Hanami. (hanami), se compose de  , la fleur (hana) et de , regarder (mi). Les familles, les couples ou les amis se rassemblent dans les jardins, pour chanter, parler, manger, et contempler les fleurs de cerisier, qui apparaissent au début du printemps. C'est un moment de beauté éphémère, où le rose prend toute sa dimension. Quand je suis arrivé au Japon pour prendre mes affaires, les cerisiers étaient encore en fleur.

Je quitte le Japon. Pour de multiples raisons, toutes aussi bonnes ou mauvaises les unes que les autres. Je n'ai pas envie de quitter le Japon. Mais les choses se passent différemment. Et j'y reviendrai, car quelque chose n'est pas achevé, car je n'en ai vu que la moitié, et que je ne connais pas encore la langue. Mais aussi parce que j'ai rencontré des gens.

On ne peut pas fuir sa tête. On ne peut pas s'enfuir de soi-même. Où qu'on aille on peut être heureux ou malheureux. Ce qui compte, à un moment donné, ce n'est pas où on est, mais avec qui on est. Car s'il y a une chose importante, une chose qui lie tout, qui est le "petit quelque chose" qui manque, c'est l'Amour. Que ce soit l'Amitié, ou l'Amour pur, on ne peut rien faire sans lui. Ce poncif est pourtant tellement bêtement vrai. Sur un grand arbre solide mais sans feuille, c'est un peu lui qui ouvre les fleurs de cerisier. Et l'Amour implique invariablement l'Autre. L'Autre, alors, même s'il peut être aussi le pire des bourreaux, colore notre existence.
Quand je suis rentré au Japon, je suis tombé amoureux deux fois. Ou plutôt, j'ai aimé plusieurs fois. J'ai remis ma tête en place, ressenti mon cœur vibrer, au rythme d'un pays qui, malgré la catastrophe nucléaire actuelle, porte en lui des cerisiers qui ne s'arrêtent jamais de fleurir. Peut-être était-ce parce que je restais peu de temps? Peut-être était-ce à cause du syndrome du départ? Peut-être était-ce tout simplement parce que j'avais besoin de vibrer? Quelle importance? Pendant quatre jours, j'ai contemplé les fleurs de cerisier, et ceux qui ont fait de ce semestre, un moment très particulier.
***

Chihiro

 Il faisait nuit. Le soleil s'était enfui derrière les grattes-ciels de Yotsuya. Le vent soufflait légèrement. Un vent frais caressait les fleurs de cerisier dans la nuit. Toute la promenade de Yotsuya était bordée de cerisiers. Il faisait nuit, et Chihiro était la plus belle. Chihiro est une grande jeune femme. C'est plutôt rare pour une japonaise d'être grande. Elle a ce magnifique visage serein et digne. Une espèce très particulière de classe, que seules les femmes japonaises ont. Une dignité cachée, une pensée qui ne se révèle qu'à travers des symboles. Des lèvres soigneusement fermées, comme pour profiter de chaque instant que la nuit qui perce les branches des arbres noirs.

Nous nous sommes rencontrés plutôt tardivement. Elle m'a aidé à trouver une troupe de théâtre. Nous nous donnions rendez-vous dans un café pour parler japonais et français, et puis finalement simplement pour parler.

Ce jour là, Chihiro m'a demandé si j'avais célébré Hanami. Et moi de répondre par la négative, elle m'a simplement dit 残念, et son visage de dire: "C'est tellement dommage". Alors elle m'a amené près des cerisiers de Yotsuya. Je revenais tout juste de l'aéroport. Alors j'ai posé mon gros sac par terre. Il faisait un peu frais. Et Chihiro s'est adossée contre la barrière. J'ai fait pareil. Les fleurs dégageaient une atmosphère unique. Une incompréhensible paix intérieure. Il y avait un grand silence digne. Et Chihiro était la plus belle.

Parfois, on se demande pourquoi on ose pas. Pourquoi il est aussi difficile de s'approcher et d'expliquer simplement ce que l'on pense aux gens qui sont juste là. Pourquoi les fleurs de cerisier volaient dans ses cheveux noirs. Pourquoi il y avait cet incompréhensible silence, ce flottement dans l'air, ce moment contingent où tout peut changer en l'espace d'un instant. Pourquoi on a pas le temps.

Dans le ciel noir, Chihiro apparaissait clairement comme la lumière apaisante. Son rire de cristal. Et son grand corps harmonieux. Je me suis senti bien, presque vacillant, comme si petit à petit, les problèmes s'évaporaient. Comme si ce pays m'offrait enfin toutes les possibilités que je cherchais.

Il faisait nuit. Et Chihiro était la plus belle.


***



Impressions éparses...

Je n'ai pas vécu un coup de foudre avec le Japon. Pour de multiples raisons, les débuts ont été plutôt difficiles. C'est donc venu doucement, mais surement. Mon départ pour le Vietnam, et les deux mois et demi de pérégrination en Asie ont achevé de me convaincre que le Japon était un pays unique qui possède beaucoup de richesses auxquelles je serai sans doute sensible. C'est souvent les choses que l'on met du temps à aimer qui finalement se révèlent les choses que l'on aime le plus.
(...)
La langue japonaise. Je ne suis pas mauvais en langue, je ne suis pas bon non plus. Toute langue demande un effort, un effort vers l'autre et une rigueur sur soi. Le Japonais est une langue exigeante, précise, structurée, rythmée et sensible. Elle est, contrairement à l'imitation vulgaire que l'on peut en faire, très douce et chantante. Son écriture cumule la puissance des caractères chinois et le pratique des caractères japonais. C'est une langue plutôt harmonieuse, je dirais.

(...)

La catastrophe a été terrible dans le Nord mais la vie semble normale à Tokyo. Il y a quelques petites choses étranges cependant. Il n'y a plus de lumière dans le métro. Certains escaliers roulant ne fonctionnent plus.  Les lumières de Shinjuku et Shibuya ne sont plus toutes vives. Il n'y a plus d'étudiants étrangers à Sophia. Il y a toujours ce doute, sur le nucléaire, sur ce qu'on nous dit et ce qu'on ne nous dit pas. Enfin, croisons les doigts.

Masaya


Quand je marchais pour me rendre à Ni-chome avec Nathan, je pouvais voir les fleurs de cerisier au loin, à Shinjuku Gyoen. Il y avait déjà déjà pas mal d'alcool dans mon corps. Il y avait un peu de malice dans les yeux. Je crois que j'ai passé cette soirée à boire, ce qui m'est arrivé fréquemment à Tokyo. Ce qui me fait rire, c'est de voir à quel point mon niveau de tolérance a augmenté. C'est simplement que je peux maintenant boire de l'alcool sans me ridiculiser. Tokyo aurait-elle fait de moi un alcoolique?

Dans cet endroit il y a des hommes qui aiment les hommes, des femmes qui aiment les femmes et parfois des hommes qui aiment des femmes. Dans cet endroit, il y a une explosion d'hormone, de danse et d'alcool. C'est plutôt drôle, c'est plutôt libéré, mais c'est aussi un peu étrange, un peu malsain. Comme s'il y avait une espèce de narcissisme, une espèce de légèreté symptomatique d'un malaise ambiant. Comme une désillusion, dans un monde où les hommes dansent comme des femmes, et les femmes comme des hommes.

La devise: "Sexe, accordéon et alcool".

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

Charles Baudelaire, A une passante,
Les Fleurs du Mal

C'est ce soir là que j'ai rencontré Masaya.
De grandes oreilles. Un jean retroussé. Des baskets dorées. Un pull autour de la taille. Des yeux qui clignent sans cesse à cause des lentilles de contact.

Masaya dansait langoureusement. Un peu trop langoureusement, en s'accrochant autour du poteau en mode gogo-danseuse. Plus on s'approchait, plus on voyait que son regard ne regardait pas mon visage. Ses yeux regardaient ailleurs. Peut-être que ses yeux regardaient quelqu'un d'autre. Mais dans ce lieu là, il n'y a pas vraiment de constance. Tout est plutôt contingent. 

Il y avait quelque chose de spécial dans ses mots, dans sa paroles. Il y avait un contrôle, une assurance qui étrangement m'en donnait aussi. Plus j'étais en sa compagnie, plus je sentais que je voudrais y rester le plus longtemps, découvrir sa richesse, son mystère. Il y a eu quelque chose qui s'est éveillé en moi, en plus du désir qui augmentait de part le jeu qu'on me faisait consciemment subir.

Masaya cherchait sans doute quelqu'un d'autre que moi. Mais moi, je ne sais pas pourquoi, je savais que je valais mieux. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu ce sentiment d'intense puissance. Alors, dans le noir, j'ai attrapé sa taille, je l'ai serrée contre moi et j'ai murmuré dans ses grandes oreilles: "Les gens ici ne valent rien. Danse plutôt avec moi". Ainsi je tenais entre mes mains ce corps un peu absent. Je me sentais fébrile, je passais ma main dans ses cheveux sans vraiment comprendre où les siennes se promenaient. J'avais avec moi la preuve même de ce qui nous rend tous fous: de ne pas contrôler l'Autre, de ne pas savoir ce qui se passe dans la tête de l'Autre. Sa danse m'hypnotisait. J'ai soupiré. Ce fut peut-être un soupir qui fit fuir. Et son ombre s'est enfuie dans la nuit. Mais était-ce vraiment une fuite?
Nous nous sommes tout de même retrouvés tous les quatre pour manger. Masaya avait toujours ce regard souriant et charmeur. Le soleil se levait à Shinjuku. Quand je suis sorti du Jonathan, j'ai vu son beau visage que j'aurai aimé garder pour très longtemps dans mes yeux, dans mes bras. Sa bouche très japonaise, qui avait étudié le Russe, a alors chanté:

"Nous aurons pour nous l' éternité
Dans le bleu de toute l' immensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois tu qu' on s' aime
"
Edith Piaf, L'hymne à l'amour

***

A Hanoi, je m'en rappelle encore. Ce moment aussi éphémère, comme une fleur qui tombe par terre. J'y pense, j'y reviendrai, la vie semble tellement plus pleine de possibilités maintenant. Tout est encore possible.

Il y a tant de choses que nous n'avons pas encore ressenti.



***
Thaïs

Quand j'ai revu Thaïs, je ne l'ai pas reconnue. Elle avait des cernes, était toute grise, fatiguée, peut-être même déprimée. Thaïs avait un peu moins de couleur que d'habitude. Parce que ce qui caractérise Thaïs, c'est bien la couleur.

La première fois que j'ai vu Thaïs, j'ai été surpris par les couleurs que présentait sa jupe. Des talons hauts, très hauts, qui la grandissent encore plus qu'elle est déjà assez grande. Une explosion de couleur. Thaïs, c'est comme une fleur dont le pollen vous irrite le nez. Elle est magnifique mais elle peut être énervante. Thaïs au début m'a un peu irrité. Grande confiance en elle, personnalité dévorante, apparente frivolité, légèreté. Mais il faut toujours se méfier des premières impressions: ça s'est une vérité universelle.

Lorsque l'on va cueillir Thaïs, on se rend compte qu'une fleure peut être déjà un bouquet. Quand Thaïs donne, elle donne en entier. Ce qu'elle pense, elle le dit. Et ce qu'elle aime, elle le dit. Mine de rien, j'ai rencontré finalement peu de personne qui était vraiment capable de dire leurs véritables sentiments à quelqu'un. Peut-être cela vient-il du fait qu'on croit que dire ses sentiments est une faiblesse. Mais n'est-ce pas plutôt un courage et une force d'aller vers l'autre jusqu'à lui dire qu'on l'aime? On est finalement beaucoup plus fort quand on est capable de mettre des mots et de les présenter à l'autre.

Thaïs ne prend pas de gants, et fonce sans se poser trop de questions. Entière, c'est une fleur qui n'a pas besoin de se cacher des abeilles. Qu'on ait du mal à la suivre ou pas, qu'on ait du mal à la comprendre, Thaïs c'est pour moi un peu comme le Japon, quelqu'un que j'ai appris à aimer, et que je ne pourrai pas oublier. Il faut aller cueillir les plus belles fleurs, même si parfois certaines semblent pleine de pollen.
Avant de partir, Thaïs m'a pris dans ses bras. J'ai encore une fois vaciller, car il est dur de ne pas vaciller devant une jolie fille. Thaïs m'a pris dans ses bras, je voyais encore au loin les fleurs de cerisier tomber, l'eau de la rivière au loin qui faisait un petit bruit, qui faisait du Café un parc où les rainettes sautaient innocemment. Dans le grand champs furibard de fleurs à l'abandon, où le fossé est grand, et loin est l'horizon.
Il faut que je revois Thaïs.

***
Endormie les cheveux mouillés
Bras repliés
Retrouver les fenêtres ouvertes
L'air par la fenêtre

Pour que l'amour me quitte
L'amour me quitte
Pour que l'amour me quitte
Amour
En dormant j'ai rêvé
Des mille lianes
Pagayé, pagayé
Pour que l'amour me quitte
L'Amour me quitte
Pour que l'amour me quitte
Amour
Réveiller la lumière pâle
Des murs de l'hôpital
Trop aimer, c'est pas normal
Un cœur si mal
Accroché, décroché

Pour que l'amour me quitte
Amour

Camille, Pour que l'amour me quitte

***


Yuuki

Hayashi Yuuki. “林” (hayashi) veut dire « bois » en japonais. Yuuki a donc une relation forte avec les forêts...ou pas.

Yuuki a une particularité. Dès que l'ombre d'un appareil photo apparaît, ses deux doigts se tendent en V de la victoire. C'est un peu comme un ressort, comme un automatisme, comme si tout ce qu'il y avait de plus japonais sortait en lui à ce moment même, pour faire un V de la victoire sur une photo. C'est, chez lui, systématique.

Yuuki n'aime pas les moments de vide dans la conversation. Dès qu'il y a un blanc, il trouve un sujet, une réplique. D'un côté, je le comprends bien. J'ai horreur du silence également, comme si ma vie dépendait d'un son émis, le silence achevant ma confiance à coup de couteau à cran d'arrêt. Ainsi, avec Yuuki, on peut discuter jusqu'à 5 heures d'affiler, sans vraiment voir le temps passer.

Yuuki évite les questions profondes, et ne se moque de personne. Généralement, il est plutôt rare que les japonais se moquent ouvertement des gens. L'ironie n'est pas la forme principale de l'humour japonais, ni la caricature. Parfois, j'ai cette impression que les français sont les champions de l'humour désabusé. Nous passons notre temps à nous critiquer les uns et les autres, à nous moquer des uns et des autres. La France, c'est un peu le pays du bon mot, de qui sera le plus malin. Non pas qu'il n'existe pas de choses similaires au Japon, c'est simplement que l'Autre est beaucoup plus respecté, le-dit respect étant même enraciné profondément dans la langue japonaise.

Yuuki est la sociabilité incarnée. Il apprend l'anglais, l'italien, le français et le coréen, pour pouvoir parler avec le plus de gens possible. Il connait tout le monde, et tout le monde le connait. Difficile de résister, car Yuuki est un beau garçon, souriant, dévoué, sympathique, drôle. Le genre de personne qui vous fait aimer le Japon de manière inconditionnelle.

Je ne sais pas si je me fais une représentation surfaite de ce pays. En tout cas, j'ai découvert chez certains japonais des traits qui coloraient à eux-mêmes le Japon dans son ensemble. Non pas qu'il s'agisse d'un pays de saints bien-gentils et innocents. Soyons clairs, tout pays a sa proportion d'enfoirés. Mais on a quand même fichtrement l'impression que la proportion d'enfoirés est bien moindre au Japon que dans d'autres pays. Pas étonnant que cela soit un des pays les plus sûrs du monde, en terme de criminalité et d'insécurité.

Yuuki connait tout le monde. Et même parfois, une jolie fille se met derrière lui, met son bras autour de ses épaules, murmure quelque chose en riant et part. Je me demande jusqu'à où peut aller la sociabilisation japonaise! Et Yuuki de rougir:  “はは、友達です” (« haha, c'est juste une amie »). Oui: et les cochons volent peut être?

Avant de partir, pour une raison que j'ai oublié, Yuuki s'est royalement foutu de ma gueule! Et là, je l'ai regardé dans les yeux, avec un gigantesque sourire. Car quelque part, si on en arrive même à un point où un japonais se fout gentiment de votre gueule, cela veut dire quelque part qu'un stade de familiarité a été passé. Alors pour lui dire au revoir, je l'ai serré à l'étouffer. Il fallait dévorer sa vanne et la mâcher avec délectation. Il fallait l'étouffer à la bonne française. Victoire! Être ami avec un japonais: impossible n'est pas français. Être ami avec Yuuki: よかったね!

***

C'est juste une pause, c'est juste le début. Ça va être encore mieux après. Respirer, respirer enfin, respirer enfin le vent qui souffle dans les cerisiers en fleur. Il n'y a pas d'autre bruit que celui de Zéphir. Et peut être aussi au loin le son d'une clochette. Et le murmure:

さくら
さくら”


***

Delphine


Je pense qu'il fallait que mes derniers moments au Japon se passent avec Delphine. Pendant une grande partie du semestre, Delphine a été mon double, celle qui m'a aidé à m'intégrer ici, et surtout celle en qui j'avais le plus confiance.

Delphine est discrète. Elle ne se mettra jamais en avant. Elle n'aime peut être pas ça dans le fond. D'une beauté discrète mais bel et bien présente, son rire brille dans la nuit, laissant échapper un son fluorescent rose et jaune.

Il faut parfois aller au delà du rire fluorescent pour percer ce qui va et ne va pas. S'accommoder de la différence de l'autre: accepter que certaines personnes n'aiment pas matérialiser par la parole ce qui se passe vraiment dans leur tête. Il faut accepter les secrets.

Les gens qu'on aime, on les trouve toujours beaux. Tous ceux que j'ai cité sont beaux. C'est du Spinoza. C'est parce que nous nous efforçons vers les choses que celles-ci nous semblent belles. Ils augmentent notre puissance d'agir: comment les trouver laids? Avez vous beaucoup d'amis que vous trouvez laids?

Delphine porte un pull qui, comme le mien, possède deux trous sur chacune des manches, sous les aisselles. Quand nous nous étirons pour bailler, notre radinerie nous saute au visage, avec un éclat de rire. A quoi cela sert-il de s'acheter autant de choses? De consommer autant? Delphine et moi avons été plutôt choqué par le consumérisme ambiant qui règne à Tokyo. De la folie de consommation frénétique qui agite les Tokyoites.

C'est une personne que je ne pourrai pas ne pas revoir.

Ainsi, à Mitaka, je lui ai dit au revoir pour la dernière fois avant le grand départ vers l'autre monde. « On se parle sur skype? Hein? » « Oui, oui, promis ». Promis.

それで、ありがとうございます。

***
Un coup de vent chasse les fleurs qui sont tombées pour laisser la place à l'arrivée de l'été. Un été long et chaud, sans aucune odeur de mort. Un été dans une autre dimension, avant de rentrer en France. Pas encore envie de rentrer. Juste envie de fermer les yeux et d'entendre

さくら
さくら... »

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