mardi 5 avril 2011

Extrait choisi- Work in progress


EPILOGUE
Personnages
A
B

Scène bleue nuit. Une chaise avec des accoudoirs posé de coté. Assis sur elle, A, avec un cahier. B est assis en face sur le sol, s'adossant sur la chaise, les jambes lasses. Ils sont habillés en costumes blancs légers, type colonial. B semble assoupi. Même scène qu'au départ.


A: Tu m'écoutes?

B (semblant un peu surpris): Désolé, je me reposais les yeux.

A: Il est si tard. Tu veux aller te coucher?

B: Non, non. Il fait si bon dehors. Aujourd'hui, c'était l'enfer. Profitons-en. Lis moi encore quelque chose.

A: (amusé) Aha, mais si je continue je risque vraiment de te perdre.

B: Me perdre? Mais voyons, tu sais bien que ça n'arrivera pas.

A: C'est drôle, mais j'ai eu cette impression de te perdre aujourd'hui même.

B: Ah bon? Et quand?

A: Quand nous étions près du Lac, pour notre promenade. Un moment, je t'ai vu te pencher au bord du Lac, tu n'écoutais plus ce que je disais. Un peu comme si tu allais te jeter dedans.

B: Ne t'inquiète pas, va. Tu ne m'as pas perdu.

A: Il m'a semblé, le temps d'un instant. Avec toi, on ne sait jamais.

B: Peut-être.

A: Parfois, on perd l'autre sans se rendre compte...attends, j'ai quelque chose pour la situation.

B (d'une voix calme et détendue): Je t'écoute.

A: ( lecture de ce qui est dans le cahier)

 "L'aube se lève, et il n'y a pourtant plus aucune autre envie en moi que celle de ne plus vivre comme je vis maintenant. Dans les rues de la ville, les marchants s'activent doucement pour ouvrir leurs commerces. Les femmes se lèvent pour aller chercher les marchandises. Les enfants se préparent pour aller en classe. Et moi je marche. Je marche au milieu de la terre qui se lève, et je ne ressens rien.
Il y a sur les pavés de la rue, le reflet sans fin de ton image et l'image nette de la déesse. Il y a alors l'Amour. Cet amour qui m'emprisonne même jusque dans les pavés de la route, qui soudain, sont nettoyés par la pluie. La pluie me murmure à l'oreille comme la déesse. La déesse qui n'a d'existence que parce que tu es là.
Au fond de moi, il y a des bruits, de la fureur et l'absence profonde de continuer à vivre. Mais il y a aussi l'Amour, qui sous la pluie, reprend les reflets bleus de nos mirages. Mais ce sera un amour différent. Ce n'est pas une obsession. Ce n'est pas une passion. C'est ce qui donnera envie d'être libre. Le soleil, qui monte de plus en plus haut, bien que pâle, bien que glacé, émet une lumière infinie. L'Amour, rien d'autre que tes baisers. L'amour, sans cesse à réinventer."





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