mardi 19 juillet 2011

Le Grand Magicien Noir

 Le Grand Magicien Noir. Même Kabukicho le soir n'a rien à voir.

N'y a t'il pas ce soir quelque douceur de vivre, quelque suffocante gloire: triste à mourir.

Il y a des soirs, quand je me promène à Shinjuku, à coté de lui qui ne dit rien sans tout dire, qui me mène par le bout de ses doigts fins.

Tout le monde court après tout le monde, c'est une certitude.

Il n'y a qu'à voir son visage pour voir la radicalité de sa différence. Différente culture. Différente personne. Les barrières à franchir sont presque impossibles à enjamber. Seulement son impénétrable sourire. L'Autre.

Alors dans la nuit, on marche. La nuit toute noire. Et on cherche un grand magicien noir pour s'affaisser, sans bruit. Le ciel plein d'étoiles sourdes, de lunes sans visage. Le Grand Corps de l'Ombre ployé récupère ce qui n'a pas fâné.

Et les grands immeubles, cette grande ville. Tokyo qui avale tout et recrache dans le Noir!

Les ponts s'enchainent au bout du cerveau lent et sans mémoire! Hanoi et Saigon deviennent des images du grand écran de Shinjuku Eki.

Dans les bras. Au revoir. Parti. Le visage de l'Autre. Encore plus loin. Et pas d'épaule.

Le Grand Magicien Noir. Même Kabukicho le soir n'a rien à voir.

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