tag:blogger.com,1999:blog-89663408598099079142024-02-20T02:07:13.389-08:00Méfiez vous de l'eau qui dortLe pied conquérant, les cheveux dans le vent, à l'avant du bateau (tatata), "moi la mer elle m'a pris, j'me souviens, un mardi"Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.comBlogger40125tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-59034756507542841362012-07-21T05:05:00.000-07:002012-07-21T05:08:49.758-07:00Que ma joie demeure!<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
<div style="text-align: center;">
C'était un jour de pluie,</div>
<div style="text-align: center;">
Il avait plus plu que les autres jours</div>
<div style="text-align: center;">
J'étais dans le grand champ japonais</div>
<div style="text-align: center;">
Aux milieux des citrouilles géantes</div>
<div style="text-align: center;">
Qui respiraient doucement au contact de l'eau </div>
<div style="text-align: center;">
Et des aubergines qui me disaient doucement</div>
<div style="text-align: center;">
Mais sûrement</div>
<div style="text-align: center;">
Et Simplement </div>
<div style="text-align: center;">
Qu'elles m'aimaient.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
C'était ce jour de pluie</div>
<div style="text-align: center;">
Où je sentais trembler la Terre</div>
<div style="text-align: center;">
Et palpiter l'Univers,</div>
<div style="text-align: center;">
Que j'avais décidé de fermer les yeux <br />
D'écouter battre les vagues</div>
<div style="text-align: center;">
Qui cognent contre les parois de mon coeur</div>
<div style="text-align: center;">
Et de les ouvrir à nouveau, sur le grand champ de maïs</div>
<div style="text-align: center;">
Où une femme pousse comme la plus belle des fleures.</div>
<div style="text-align: center;">
<i>(Enfin, une femme, vous me connaissez bien,</i></div>
<div style="text-align: center;">
<i>Les choses ne sont pas si simples...)</i></div>
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: center;">
C'était un jour de pluie,</div>
<div style="text-align: center;">
Donc,</div>
<div style="text-align: center;">
Ce jour là, plus que les autres jours,</div>
<div style="text-align: center;">
J'avais l'estomac retourné. </div>
<div style="text-align: center;">
L'estomac retourné parce que cela faisait 20 jours que je ne mangeais que des légumes<br />
20 longs petits jours</div>
<div style="text-align: center;">
20 jours, enfin, je ne sais plus trop, </div>
<div style="text-align: center;">
Vu que ça donne l'impression de durer plus longtemps,</div>
<div style="text-align: center;">
Et pas parce que ce n'est pas bien,</div>
<div style="text-align: center;">
Non.</div>
<div style="text-align: center;">
<br />
<i> </i>C'est simplement complètement différent.</div>
<div style="text-align: center;">
Un peu effrayant</div>
<div style="text-align: center;">
Un grand ciel plein d'étoiles, </div>
<div style="text-align: center;">
-Les étoiles, c'est le plus dur</div>
<div style="text-align: center;">
Il faut toutes les attraper,</div>
<div style="text-align: center;">
Et il n'y a que deux mains</div>
<div style="text-align: center;">
Et pas d'éternité pour bien s'en assurer-</div>
<div style="text-align: center;">
<br />
Cet Indéfini.</div>
<div style="text-align: center;">
Cet Infini tout bleu. <br />
Énorme.<br />
Angoissant.</div>
<div style="text-align: center;">
<i>(Enfin, angoissant, vous me connaissez<br />Tout pour moi, Être humain, est un peu angoissant)</i></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Mais ce jour de pluie là,</div>
<div style="text-align: center;">
Car c'était un jour de pluie</div>
<div style="text-align: center;">
Je n'avais pas envie de soufrir</div>
<div style="text-align: center;">
Pour de vrai</div>
<div style="text-align: center;">
J'avais simplement envie</div>
<div style="text-align: center;">
De sentir l'eau sur mon visage,</div>
<div style="text-align: center;">
De m'assurer que je pensais toujours<br />
Que l'Amour, la plus grande force de la Vie</div>
<div style="text-align: center;">
Si bêtement dite</div>
<div style="text-align: center;">
Était toujours en mon pouvoir.<br />
Que je pouvais toujours le planter là, ici</div>
<div style="text-align: center;">
Dans cette Terre</div>
<div style="text-align: center;">
Parmi vous<br />
Et que vous aussi, si vous le voulez</div>
<div style="text-align: center;">
Vous pourriez le planter</div>
<div style="text-align: center;">
Et rire bêtement,</div>
<div style="text-align: center;">
Niaisement</div>
<div style="text-align: center;">
Fabuleusement.</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
Parce qu'on aime souvent,</div>
<div style="text-align: center;">
On aime souvent mal</div>
<div style="text-align: center;">
Aimer ça peut faire mal </div>
<div style="text-align: center;">
Mais aimer, c'est important.</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: center;">
Ce jour de pluie finalement</div>
<div style="text-align: center;">
Est angoissant, important,</div>
<div style="text-align: center;">
Tous les jours, la pluie tombe sur ce champ où poussent sans cesse</div>
<div style="text-align: center;">
Ces légumes qui seront là, tant qu'on les cultive. </div>
<div style="text-align: center;">
Mais toujours est-il que tous les matins,</div>
<div style="text-align: center;">
Et tous les soirs,</div>
<div style="text-align: center;">
En voyant les Tomates qui toujours me sourient,</div>
<div style="text-align: center;">
Je regarde vers l'Indéfini</div>
<div style="text-align: center;">
J'émets un rot de bonheur <br />
Et je pousse un Cri. </div>
<div style="text-align: center;">
<i><br /></i></div>
</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-3019565347091938252012-06-04T14:36:00.001-07:002012-06-28T16:18:06.937-07:00Voyage dans le Vide<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
(écris le 5 Juin 2012)<br />
<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.youtube.com/embed/-0KrwpzWTXg?feature=player_embedded' frameborder='0'></iframe></div>
Dans le grand champ de fleur, elle était là, les grands cheveux ébouriffés, à m'attendre. On entendait bourdonner les insectes. Les insectes en moi. Les papillons qui ne volent plus dans mon ventre. J'entends encore leurs ailes. Mais il n'y a personne, personne ne vole dans mon ventre. Et toi non plus, elle, toi non plus tu n'es plus là. Les cascades font un énorme bruit. Le bruit couvre tous les sanglots. On entend plus personne pleurer. Et tu es toujours là, avec tes cheveux ébouriffés.<br />
<br />
Il y a bien longtemps que je n'ai pas écrit ici.<br />
D'ici là, je ne sais pas si je me suis rempli ou vidé, parce que ce soir je me sens un peu vide.<br />
J'ai fait un peu de théâtre. Je me suis appauvri, au meilleur sens du terme, pour devenir un peu plus brillant. Essayer du moins, d'être universel. <br />
Mais aujourd'hui, je me sens vide.<br />
Voilà, c'est le mot. "Vide".<br />
<br />
Tu as laissé un vide.<br />
Et c'est une sorte de voyage, dans le Vide, duquel je ne sais pas sortir.<br />
<br />
Je ne sais pas trop comment cela a commencé. Au téléphone peut-être. Ou peut-être dans la chambre de ton amie. Ou dans ses yeux plein d'un espace qui n'est plus rempli de joie. Cette voix, sans plaisanterie qui m'annonce que tu ne viendras pas me voir jouer cette année, ni l'année suivante, alors que tu es celle qui peut-être souhaitait le plus me voir sur les planches.<br />
Et ses hurlements, sans attache émotionnelle. Une voix sourde.<br />
Je n'y croyais pas. Je voulais pas le croire.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Le voyage n'a commencé nulle autre part que dans ce bâtiment étrange. <br />
<i>L'institut médico-légal.</i><br />
Je ne veux pas me souvenir de ce que j'ai vu dans cette pièce, qui n'était pas ce que j'avais comme souvenir de toi. Non. Je veux me souvenir simplement de moi regardant les fenêtres. Ce calme étrange, totalement silencieux, irréel, le Soleil frappant le sol blanc, figeant le temps d'un murmure. <br />
On sentait les âmes se décoller des murs. Les feuilles des arbres se courbaient d'oraisons. Moi, moi, toujours moi, au milieu de cette immobilité, entouré de ce qu'il y a de plus cher. Je ne retiens que ça. Pas ton corps sans vie, non.<br />
Mais je ne retiens que ça: être figé dans l'éternité avec ceux que j'ai aimé. Et le tableau ensoleillé de la fenêtre.<br />
<br />
Tes photos. Nous avons passé des nuits à regarder tes photos, sans parvenir à compter tous les sourires.<br />
Tu étais déclinée sous toutes les formes.<br />
Il y avait toujours ton sourire.<br />
C'était comme un voyage (parfois j'ai l'impression de l'écrire mal, ce voyage). Le tournis. Je ne t'avais jamais vu aussi longtemps.<br />
Puis dans la grande salle, ton visage était encore plus grand, immense, présent et pesant.<br />
Je me sentais tout petit, comme une toute petite flaque d'eau. Tout petit.<br />
Écrire sans expulser. Une absence de sentiment. Une petite grippe. Je crois que j'étais un peu malade à ce moment là.<br />
C'est comme si je me cachais ce moment-là, et qu'il revenait de temps en temps, avec force.<br />
<i>Le grand champ de fleur</i>, avec toi au milieu, et moi en face de toi, et ton sourire, et ta voix aigüe.<br />
Mais l'image se brouille sans cesse.<br />
<br />
Quand je pense à toi, il me vient toujours un moment où mon cerveau se ferme, oublie de penser. Je ne veux pas y penser.<br />
<br />
Tu me manques.<br />
<br />
Il.<br />
Son absence aussi.<br />
Son absence toute aussi présente que la première.<br />
L'Amour et la Mort sont toujours aussi proches, et laissent le même goût de cendre et d'incomplétude dans la bouche. Partout, sa présence liée à chaque sursaut de cette histoire, car il est lié à cette histoire, dans un tourbillon que lui-même ne comprend pas et qu'il ne semble pas prêt de comprendre.<br />
Comment peut-on aimer si largement, si puissamment, quelque chose qui ne veut plus exister?<br />
D'où puise-t-on cette force qui nous fait croire, juste croire? Cette stupide et vaine croyance: la foi?<br />
Il n'est toujours pas là et ne sera jamais plus là, il me semble.<br />
Oui, je sais, il y a tant d'autres rives où j'ai pu et peux poser ma barque.<br />
"Plus hautes et moins sombres rives"<br />
Persistance de l'illusion cependant. Damnation de la chanson qui ne s'arrête pas encore.<br />
Autant dire <i>"Je t'aime comme le hurlement des volcans, comme les pierres qui s'écrasent à grande volée sur le cosmos, comme ma peau contre ta peau"</i> à une porte aveuglément fermée vers des rives apparemment plus scintillantes.<br />
L'Amour, comme la Mort, nous prouve encore que la plus grande partie de notre vie échappe définitivement à notre contrôle.<br />
C'est une évidence. Un constat. <br />
Ton Absence, donc, comme sa Mort, entrave une partie de ma Vie.<br />
<br />
Toi aussi, tu me manques. <br />
<br />
<br />
<br />
Où es-tu? Parfois, je me demande. Mais je ne sais pas et sens qu'il n'est pas nécessaire de savoir. Tu dois être dans un endroit paisible.<br />
Je ne sais pas puisque je te sens dans mon ventre.<br />
Et si tu es dans mon ventre, tu dois être sacrément chamboulée, tous les jours.<br />
Tu peux sortir de ma voix quand je fais du théâtre.<br />
C'est tellement difficile le théâtre.<br />
<br />
Souffrir. Se donner l'impression que l'on souffre. Souffrir authentiquement. Un plaisir, ou une peine. Un honte. Ne pas tant souffrir que ça. On ne sait pas comment souffrir. Parfois, on ne souffre même pas tout de suite. Il n'y pas de standard de la souffrance. Et c'est cela qui nous effraie, et nous fait souffrir.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>"Je pense du mal.</i></div>
<div style="text-align: center;">
<i>Je n'aime personne.<br />Je ne vous ai jamais aimé, il faut me croire, c'était des mensonges, je n'aime personne et je suis solitaire, et solitaire je ne risque rien, je décide de tout..."</i></div>
(Lagarce, <i>le Pays Lointain</i>)<br />
Est-ce que je n'aime vraiment personne, alors que je suis au fond de moi amoureux de l'humanité toute entière? J'ai peur. J'ai peur de cet inconfort qui grandit en moi quand je suis avec l'Autre. De cette inconfort que je sens chez l'Autre. Ma solitude est un cercle vicieux, qui se dirige un peu plus chaque jour vers la pente glissante du désastre. Elle me conduit vers le Rien, car être seul c'est être rien. Mais être adulte, est-ce que c'est être seul?<br />
<br />
Je ne veux pas être seul, mais je ne sais pas comment m'en sortir. Je ne sais pas comment les sortir. Ces cris qui ne veulent pas sortir.<br />
J'aimerais que tu sois là pour m'aider.<br />
<br />
Quand vous étiez là, j'étais moins seul.<br />
Quand tu étais là, je me sentais moins seul.<br />
<br />
Là, je suis dans le grand champ de fleur, de toutes les couleurs. <br />
Le grand champ de fleur. Duquel tout s'élève.<br />
Je cours et me jette dans la cascade bruyante. Et tout le monde me regarde.<br />
<br />
Regardez moi, tous! Je suis unique! Je veux rester unique! Personne ne sera comme moi!<br />
Je serai mal habillé, comme un pouilleux. Je serai définitivement
égocentrique! Je n'aimerai sans aucune demie-mesure. Je serai moi, et je
sauterai dans la cascade. Et vous m'aimerez!<br />
Vous m'aimerez, j'espère.<br />
Mon grand voyage, dans les eaux troubles, à ta recherche.<br />
Complètement perdu. Comme un adolescent qui fait ses gammes dans le spleen du pseudo poète maudit.<br />
<br />
Tu n'es pas morte. Tant que j'écrirai, tu vivras.<br />
Et mon Amour aussi, tant que je serai là, tu vivras, aussi bête, aussi Stupide que tu sois.<br />
Car moi aussi je suis Stupide.<br />
Je reste là, la tête sur le sable, après être tombé en courant sur la longue plage déserte. A terre, j'entends le bruit des vagues, les plaintes des hommes, mes assommantes plaintes, mon cœur battre; le sable est mouillé et froid.<br />
Des pas s'approchent de moi, et je sais que c'est toi. <br />
C'est ta démarche, maladroite.<br />
Et levant la tête,<br />
Ce sont tes cheveux qui font de l'ombre au Soleil.<br />
<br />
<br /></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-74303680913317070232012-01-14T15:02:00.000-08:002012-01-14T15:02:59.655-08:00Je voudrais<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><i>Il y a, près de chez moi, un très grand Arbre majestueux. Et souvent, je me confie à lui. Je creuse un petit trou dans son écorce, et je parle.</i></div><br />
<br />
Je voudrais que tu te réveilles en douceur, tranquillement, sous le bruit que la pluie fait quand elle tombe entre les feuilles de tes branches. Et je voudrais que tu me sers encore comme tu le faisais autrefois, même si tu n'es pas la même personne qu'autrefois, et même si tu n'as pas le même visage. Je voudrais aussi que quand tu ouvres les yeux vers la direction du soleil, je voudrais que ce soleil t'aveugle; et qu'ensuite tu me regardes, la rétine éblouie, pour ne voir que les traits de mon visage et ne pas me reconnaître. Je voudrais que tu m'embrasses, les yeux fermés plein de picotements parce qu'ils ont été chauffés par le soleil. Je voudrais que tu me serres encore plus fort, jusqu'à ce que mon dos craque. Je voudrais que tes feuilles ne soient pas sèches, parce que je veux sentir de l'eau sous moi, sentir comme un moment de fragilité quand je suis avec toi. <br />
<br />
<br />
Et je voudrais plonger sans comprendre la tête dans la bassine pleine d'eau, tout entier, mes vêtements trempés par l'oubli et les larmes de joie que j'ai accumulé dans ma vie, et que je garde avec moi. Je voudrais que ma tête jailli<i>sse</i> de l'eau, les yeux exorbités sous le soleil vert éclatant. Je voudrais que mes parents m'entendent chanter et soient émerveillés. Je voudrais arrêter de rêver.<br />
<br />
Je voudrais tellement que tu sois toujours comme une relique dans mon armoire. Je voudrais faire de toi ma momie, ma fleur que je mets dans le plus beau vase qui orne ma Maison. Je voudrais être heureux avec toi, mais je voudrais aussi que le bonheur n'existe pas, pour avoir toujours de quoi m'occuper dans la vie en le cherchant en vain. Je voudrais alors que tu t'en ailles, avec d'autres, et que tu ne reviennes pas, pour que je puisse confier ma tristesse à l'écorce de l'Arbre. Je voudrais que tu m'écoutes définitivement, même si finalement je n'ai pas envie de t'écouter. <br />
<br />
Et je voudrais que tu ne sois pas Arbre, mais Humain, pour que je cesse de me sentir si seul. Je voudrais enlever ton écorce et croquer tout ce qu'il y a en toi. Je voudrais crier avec le lyrisme que je n'ai pas que je n'ai attendu que toi. Et je voudrais n'attendre que moi, puisque tu m'attendais toujours. Je voudrais que tu m'aimes. Et je voudrais m'aimer parce qu'il n'y a que comme ça que je pourrais aimer les autres. Je voudrais aimer. <br />
<br />
Je voudrais que tu sois bête et moche. Je voudrais que tu sois une chose laide et timide. Que tu sois la plus belle chose qui me soit arrivée. Je voudrais que tu ne sois ni homme ni femme ni arbre. Mais je voudrais réussir dans la vie sans pour autant montrer à tout le monde que je suis angoissé. Et je voudrais aussi que tu me prennes au sérieux. Que tu me regardes dans les yeux sans cesse avec pitié et avec affection. Je voudrais que tu me lises jusqu'à la fin, car personne à part moi ne te portera autant de respect.<br />
<br />
Et je voudrais danser jusqu'à la mort, même si finalement ça n'a aucun intérêt de mourir. Je voudrais tomber amoureux de toi. Je voudrais te fuir. Je voudrais que la vie n'ait plus le goût de la cendre, même si je me pends aux Arbres pour prouver que j'existe. Je voudrais que tu comprennes tout cela. <br />
<br />
Et je voudrais mourir pendu à une de tes branches, pour me prouver que je suis bien vivant. Je voudrais marquer l'univers tout entier avec de la peinture à l'huile. Je voudrais que tu te souviennes de moi; que tu penses toujours à moi quand tu embrasses un autre corps; que tu effaces les rires de son visage avec la sève de ton front; que tu cesses d'être grand comme moi j'ai cessé de vivre quand tu as arrêté de pousser. Et je voudrais que tu t'en ailles autre part; que tu écrives des poèmes mal-écrits. Je voudrais que tu te mettes nu devant tout le monde. Et que tu fermes les yeux au monde. Je voudrais que tu sois immonde. <br />
<br />
Il n'y a finalement que ça que je veux: vouloir. Vouloir jusqu'à la mort.<br />
Je voudrais arrêter de vouloir, même si finalement ça me fait avancer.<br />
<br />
Je voudrais arrêter de vouloir, mais c'est ce qui m'aide à créer. </div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-91609815795912617122011-09-07T15:40:00.000-07:002011-09-07T15:40:50.417-07:00Une soirée avec Kamma, une semaine à Sciences po, un mois à Paris<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Je marchais avec Kamma. Elle est la première islandaise que j'ai rencontré, après la mélodieuse voix de Björk (qui parfois donne l'impression qu'on lui écrase le pied pour attraper au passage ses amygdales). On parlait, on marchait sans vraiment s'arrêter, dans les rues de Paris, des humains, de l'amour, de la vie et un tout petit peu de cuisine. Petit à petit, d'Odéon jusqu'à Saint Michel, devant la magnifique Notre Dame, puis le long des quais, jusqu'à cette grande avenue éclairée, haussmannienne, magique. Rien à redire. Il ne faisait pas vraiment froid. Les quais devenaient de plus en plus couleur de nuit, des flux d'étoiles se fondaient dans les grands bâtiments de marbre de Lune.<br />
<br />
Soudain, Kamma pointa une statue du doigt. Une magnifique statue, comme il y en a plein à Paris, éclairée par les réverbères, contrastant avec la noirceur bleutée de la nuit. Magnifique vision, mais mon cœur s'est serré. Il y avait un homme assis au pied de la statue. Il m'a regardé dans les yeux, sans sourire. On aurait dit un fantôme. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi mal à l'aise.<br />
<br />
Paris. Ca y est. On y est. C'est étrange. La ville semble si petite après 6 mois de Tokyo, un an d'Asie, un an devant une immensité inévitable. Vraiment magnifique. Je ne sais pas pourquoi j'ai mis autant de temps à le remarquer. C'est un véritable musée, un immense musée mouvant et actif, vibrant, pédant mais à la fois éternellement jeune et impétueux. C'est une bataille qu'il faut gagner, pour en tomber éperdument amoureux.<br />
<br />
Le long de la Seine, on voit passer les bateaux mouches illuminés et les touristes béats, buvant du vin sur un son d'accordéon. Et pour ceux qui restent un peu plus longtemps, regardant le fleuve plein de mélancolie, on peut voir petit à petit apparaître les bateaux fantômes. Les morts sont silencieux et dînent dans le noir. Ils ont cette délicieuse couleur bleutée. Il y a la vieille veuve, ses enfants et le jeune poète rêveur qui s'est jeté du balcon de sa chambre, à la proue de ce bateau sans capitaine. Je verse quelques larmes dans le Styx.<br />
<br />
Et Sciences po maintenant. Nous voici à Saint Germain des Près. Étrange institution qui ressemble à tout sauf à une université et qui est entourée de magasins de chaussures et de fringues dont le prix n'est même pas affiché. Je ne sais pas trop comme prendre les gens ici. Beaucoup sont très bien habillés. Beaucoup sont habillés normalement. L'endroit évoque l'argent, le luxe, l’abri du besoin, la déconnexion, la préservation. Mais on y sent aussi le sérieux, l'intelligence, le savoir. Étrange. Les gens sont ici des individus, beaucoup moins déterminés par l'appartenance à un groupe. Ils semblent également davantage seuls. Paris, en nous isolant nous redonne ce rêve romantique, et cette impression que l'on peut faire ce que l'on veut, devenir qui on veut. <br />
<br />
Le long de la Seine, on voit passer les bateaux mouches illuminés et les touristes béats, buvant du vin sur un son d'accordéon. Et pour ceux qui restent un peu plus longtemps, regardant le fleuve plein de mélancolie, on peut voir petit à petit apparaître les bateaux fantômes. Alors je me suis jeté du haut du pont pour tomber sur le plancher de ce bateau plutôt froid. L'équipage m'a regardé d'un air indifférent, voguant sur le Léthée et le corps de ce fleuve plein d'étoiles et de météorite, s'enfonçant dans le Grand Noir du siècle, au couvercle d'or.<br />
<br />
Mélancolique et Romantique, comme on le dit, voilà Paris.<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><i>"Some people just determine their identity before chosing someone they love. You rather do the contrary. You are hopelessly romantic. You love loving. You believe in it so strongly that you can handle the confusions, the multiplicity, on the sake of Love. You love no matter what."</i></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Maintenant, au 27 rue Saint Guillaume, les lumières sont éteintes même si tout le monde marche dans les couloirs sans vraiment se rendre compte qu'ils marchent dans le noir. L'eau de la Seine dévale les escaliers et transforme les couloirs en un couloir de fleuve. Je suis dans le hall principale, et de l'eau s'écoule depuis le plafond de la péniche. Certains courent dans les grands couloirs vides, à la recherche d'un chemin un peu plus clair, luttant contre l'eau qui se fait de plus en plus présente, palpable, envahissante. Je ne peux pas m'empécher de le voir ce fantôme qui marche dans les couloirs, sans laisser de trace, pendant que tout prend l'eau ici. Parce que quand on lui envoie une pierre, il ne sent rien, puis qu'il est devenu transparent. Et l'eau remplit petit à petit le bâtiment, pour surpasser la Terre.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">A la proue du vaisseau fantôme, on est même pas perdu, dans le Grand Noir des villes. Pendant que le bateau s'enfonce dans l'eau trouble, où les souvenirs remontent sans vraiment devenir physique. Le bateau coule, je coule avec lui, j'ai encore un peu la tête hors de l'eau, un peu perplexe, mais étrangement heureux d'être baignée par la lumière lunaire. Qu'y a-t'il d'autre pour être serein, qu'attendre que tout retrouve un certain ordre, trouver la brèche et le bateau fantôme pour créer et rêver? Pendant ce temps, la bateau s'enfonce dans les profondeurs, et on ne voit plus maintenant que l'onde calme éclairée par la lumière du réverbère.</div></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-90137640678429279782011-08-16T15:36:00.000-07:002011-08-16T15:38:58.263-07:00Pandemonium<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><object width="320" height="266" class="BLOGGER-youtube-video" classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,40,0" data-thumbnail-src="http://0.gvt0.com/vi/F0BwS_uraVA/0.jpg"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/F0BwS_uraVA&fs=1&source=uds" /><param name="bgcolor" value="#FFFFFF" /><embed width="320" height="266" src="http://www.youtube.com/v/F0BwS_uraVA&fs=1&source=uds" type="application/x-shockwave-flash"></embed></object></div><br />
<br />
Parfois, trop d'énergie, même fatigué. Alors n'arrive pas à dormir. Alors ferme les yeux.<br />
<br />
Un grand escalier tout noir, et de la lumière jusqu'au bout, et des âmes tout autour qui essaient comme moi de sortir.<br />
<br />
Pendant que d'autres parlent de descente aux Enfers, certains préfèrent en sortir. Mais l'Enfer, est-ce bien infernal?<br />
<br />
Eurydice était bien derrière moi. Elle me suivait, j'en étais sûr. Enfin, elle était supposée me suivre, je crois. Je ne sais pas. Je n'avais pas le droit de regarder derrière. Le risque aurait été qu'il y ait un petit quelque chose qui me fasse par erreur regarder en arrière, et l'aurait éloignée.<br />
<br />
Parce que quelque part, c'est toujours Eurydice qui s'en va, quand on la regarde.<br />
<br />
Un détail dont je me souviens bien, c'est qu'Eurydice avait de très gros seins. <br />
<br />
Étrange sensation que d'être dans les Enfers. Il y fait un peu froid. Pas beaucoup de lumière. Mais je sais qu'il n'y a pas beaucoup de lumière parce qu'il ne faut pas réveiller les rêveurs. Il y fait bon tout de même, et si on regarde bien, on peut voir des éclairs de lumière dans le Noir.<br />
<br />
L'Enfer n'est pas horrible. C'est un mythe créé pour nous faire peur. En fait, visiter les Enfers c'est simplement appréhender une certaine réalité humaine, une bizzarerie. Un monde où on sourit un peu moins. Mais n'est-ce pas un monde plus réaliste, où le sourire se mérite et devient le souffle vague que l'on regarde au travers un train qui part?<br />
<br />
Partir. J'ai entendu la sirène du train, et j'ai regardé en arrière.<br />
<br />
Eurydice redescendait. Mais pourquoi avais-je regardé en arrière! Evidemment, il faut toujours qu'elle redescende cette conne! On peut pas lui faire confiance à celle-là! Mais est-ce qu'elle redescend parce que je lui disais qu'elle allait redescendre?<br />
<br />
"Mais vas-y! Casse toi connasse! Et puis de toute façon, t'étais moche! Ta tête le matin ressemblait à un paysage choisi pour installer une centrale nucléaire!<br />
<br />
Et puis de toute façon, t'étais pas fidèle!<br />
<br />
Et puis de toute façon, j'aime pas les gros seins!<br />
<br />
Et puis de toute façon, on trouve toujours mieux non? Je trouverai mieux que toi! (Ou pas)"<br />
<br />
Elle continuait de descendre les escaliers avec une suprême indifférence, ses fesses se balançant lentement au travers de sa légère robe blanche.<br />
<br />
"Bon allez quoi, remonte! Bon, c'est vrai que j'ai pas été cool! Enfin, toi non plus, hein? Et puis non, t'es pas vraiment laide! Tu as une grande beauté intérieure. Allez! Remonte! Et on recommencera, et ce sera différent, et mieux!"<br />
<br />
Toujours entrain de descendre. Sans tourner la tête. La silhouette devenait de plus en plus sombre, comme avalée par la noirceur.<br />
<br />
Bon, plus qu'à tourner la tête vers le soleil éblouissant, voir les étoiles.<br />
<br />
De là me vient une pensée:<br />
<br />
"Eurydice, c'est la Poésie et l'âge adulte. Quand on la regarde, qu'on a l'impression de la saisir, elle s'en va, et il faut toujours aller la rechercher."<br />
<br />
Quel voyage, remonter de l'Enfer! <br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-10432592799585289032011-08-03T14:55:00.000-07:002011-08-03T14:55:24.846-07:00By your side- Bilan Final<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.youtube.com/embed/c6bInhOhUYs?feature=player_embedded' frameborder='0'></iframe></div><br />
<br />
<br />
Je n'aime pas la réalité.<br />
<br />
Alors très souvent, je m'enfuis. Je vais ailleurs.<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">Je suis à Nara. By your side. Mais t'es pas là. T'es pu là. Alors je pose un petit regard sur la grande peinture que j'ai peinte pendant un an. J'essaie de l’interpréter cette fois, pour mieux la comprendre. La grande colline verte de Nara m'inspire. Il y a longtemps, j'ai fait un rêve. J'avais la trentaine, j'étais sur cette même colline, j'avais deux enfants dans chaque main, j'étais serein. Et là c'est étrange: je suis sur cette colline, cette même colline. Seul, enfin près de toi, près de vous quand même, mais sans l'être. A faire un Bilan de ma Vie, à 22 ans. Pas grand chose pour faire le bilan: comment faire un bilan de vie à 22 ans. Et pourtant! C'est qu'on peut en dire des choses quand on est bavard!</div><br />
<div style="text-align: justify;">Je suis à Hanoi. By your side. Je suis assis sur une chaise. Mon téléphone sonne. Tu m'appelles. "Que fais-tu ce soir?". Rien. Sortons. "Allons chez moi. Allons boire de la bière et rigoler. Allons dans un Bar qui ferme à 1 heures à cause du couvre feu communiste. Allons en boite de nuit où la musique nous défonce les oreilles. Allons avec ce Japonais, qui est de passage, et puis après allons chez toi, dire bonjour à Jah, avec tes amis Vietnamiens. Prenons la moto, alors qu'il pleut des cordes, à trois sur le bolide, entourés par les orages et juste mort de rire". <br />
Hanoi, c'était un Lac. Un grand lac paisible, où tout allait bien. Même s'il y avait des pics de solitude, des souvenirs qui remontaient sans qu'on leur demande leur avis. Mais il y avait toi, il y avait vous. Le mystère du Parti enfoui sous le ciel. Une vie sans difficulté. Une vie douce, de miel, sous la chaleur. Et quand ils me regardaient tous, leur beaux visages inquisiteurs sur mon front blanc, je ne pouvais m’empêcher de fondre, dans le moule de ce paradis caché maintenant dans un coin de mon cerveau.</div><br />
Je suis à Paris. By your side. Enfin, dans la chambre de ma grand mère, je tourne la tête vers la droite et il n'y a personne. J'ai pas vraiment l'impression d'être compris pour le moment. En fait, ils ne comprennent rien. Mais c'est normal: Il n'y a rien à comprendre. Ce n'est qu'une mappemonde, ce n'est qu'un demi tour d'Asie. "Il ne faut pas être méprisant" écrit-il sur son bras droit, la plume ensanglantée. Alors je regarde le ciel gris pâle à travers ma fenêtre ouverte. Le ciel est orange à 22 heures. Se reconstruire une nouvelle vie, encore. Tout recommencer. Ça m'étouffe. Je sens déjà les fantôme qui reviennent. Leurs belles têtes françaises. Leurs traits fins aliénants qui donnent l'impression qu'on est rien, et qu'on sera jamais rien. Je me couche, prend mon Katana. Ils s'approchent et je les écharpe mais ils s'enfuient. Ils vont revenir. Alors j'ouvre le frigo. Je suis en caleçon: plus de pudeur. By your side. Je mange un yahourt froid dans la cuisine. Il a un petit goût de réel. Alors je repars.<br />
<br />
Je suis à Saigon. By your side. Il y a des rats qui sortent de tous le égouts et des vendeurs de nouilles de Huê. Saigon, c'est un peu l'apothéose de mon voyage dans les pays communistes. Je viens de me promener devant le magasin de Dior, Louis Vuitton, et autres marques qui sont très loin de prôner l'égalité universelle, pour finir à boire un jus de fruit à 5 euros sur l'étage de la plus haute tour de cette ville qui n'a jamais embrassé très franchement les belles idées de Karl Marx. Saigon. En fait, son nom officiel c'est Ho Chi Minh ville. Mais la ville ne représente tellement pas ce personnage historique que je préfère l'appeler Saigon. Je crois que visiter ces pays qui sont passés par une économie planifiée et socialiste ne m'a pas vraiment convaincu que la Gauche n'était pas une solution. Pour moi, ces pays n'ont simplement jamais été socialistes, et ne sont donc pas des anti-modèles. Ils n'ont juste été que des germes totalitaires, des prises de pouvoir impromptues où le communisme était simplement une jolie couleur pour décorer le discours. Chine, Vietnam, Laos: même combat et même évolution. Le communisme, ce n'est pas la gauche. La Gauche, c'est autre chose. Et ce qui s'est passé là, ne doit pas nous décourager de découvrir qu'un autre monde, plus juste, plus égalitaire, est encore possible. L'Homme n'est pas qu'intérêt, et il a intérêt à ne pas l'être.<br />
<br />
<br />
<br />
Je suis à Pékin. By your side. Non, enfin, plutôt seul. Sur la Grande Muraille. Je ne me suis jamais senti aussi puissant. Je n'ai pas envie de partir. Jamais. Il y a encore beaucoup de choses à voir en Chine je crois. J'ai envie d'y revenir, comme Lotte, avec un gros sac à dos, et y faire du vélo.<br />
<br />
Je suis au GC bar. By your side. Enfin, non, encore seul. Je bois seul, je m'ennuie. Personne ne me parle. J'y vais parce que j'ai envie de parler à des gens, mais je sais pas comment leur parler. Y'a personne pour m'aider, pour me traduire l'impossible langue vietnamienne. Mais pendant que je me morfonds, parce qu'on se morfond toujours, il y a Hung qui me regarde.<br />
Et puis pas trop longtemps après, quatre jours peut-être. By your side. T'as changé de tête. Au Vietnam, petits et grands, garçons et filles, trouillards ou téméraires, intellectuels ou praticiens: tout le monde a une moto. Mais moi, je sais pas conduire. J'ai eu peur de la conduire. Alors je m'accroche derrière toi. Tu roules un peu vite. Je m'accroche à ton ventre chaud. Les lumières de la ville font naître petit à petit un kaléidoscope géant. J'hallucine.<br />
<br />
Je suis à Delhi. By your side. Je ne suis jamais seul. On est jamais seul en Inde. Je l'ai été mais j'ai aussi été entouré de beaucoup de gens. Cette année, c'était l'année des amitiés. Je n'ai jamais rencontré autant de gens. Jamais autant de gens ne m'ont autant éclairé sur qui j'étais. Et je crois que je les ai éclairé un peu aussi. C'est drôle qu'à la fois, on peut se détester et être convaincu en même temps qu'on est unique. "<i>Alors pourquoi, à un instant T, a-t-on cessé de vous aimer, si vous étiez supposé être unique et intéressant? </i>" Je ne sais pas. J'ai essayer de chercher, pendant ce voyage, pendant les longues heures de trajet sans lire ni écrire. Je n'ai pas trouvé. Enfin si, c'est plutôt simple en fait:<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><i>"C'est la vie. Et souvent, celle-ci ne donne pas de réponse. C'est un peu à vous de trouver des pistes dans cet infâme brouillard tout noir. Et personne ne pourra le faire à votre place."</i></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Je suis à Shinjuku. By your side. Tu as encore changé de visage. Tu as toujours un visage différent. Masaya <i> </i> s'empiffre de Takoyaki pendant qu'il m'écoute déclamer les bonnes raisons de ma foi intérieure et mes sentiments vertigineux sur les excroissances de l'amour, le destin des hommes vers leur réappropriation du politique et les vertus de la Satya chez Gandhi (ce qui est en soi passionnant!). </div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Très troublant, avec des yeux qui vous regardent jusqu'au fond du slip. Masaya est trop troublant: je sais plus où me foutre. Il sourit, de manière peut être un peu malsaine. Dehors il y a Shinjuku qui, malgré la restriction sur l'usage de l'électricité, brille toujours de mille feux. Soudain, Masaya prend un pop corn et l'approche de ma bouche. Sans réfléchir, j'ouvre celle-ci et prend le pop-corn. Masaya explose de rire. Humiliation. Pendant ce magnifique duel de Samouraï, j'ai pris un coup de Katana dans le ventre. <br />
La vie à Tokyo est une vie tellement intense.</div><div style="text-align: left;"><i><br />
</i></div><div style="text-align: left;">Au Arty Farty. Toujours pas By your Side. Deux faces de cet endroit si étrange. Un monde de jeunesse, de fête, de libération, d'amour et d'extase, de rencontres. Et d'un autre côté, un monde d'extrême solitude, de promiscuité, de sexe à outrance, d'inconstance. Ici, la star, c'est Britney, c'est l'Américaine de base, et tous ont des noms Américains sans s'en rendre compte. Donc on boit. On boit des liquides rouges, jaunes, mauves et on sourit bêtement à la boule qui tourne et qui fait plein de lumière. </div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Je n'aime pas beaucoup la réalité.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Alors très souvent, je m'enfuis, je vais ailleurs. Et ce n'est pas pour moi que je voyage, et que j'écris. Ce que j'écris, je l'écris pour vous. Parce qu'il n'y a que vous qui comptiez. En parlant de moi, je vais jusqu'au fond, et je veux parler aux Hommes. C'est de l'Homme dont il est question. Et de poésie. Le monde est Poésie. C'est un peu comme si on avait oublié que ça existait.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><i>Car c’est de l’homme qu’il s’agit, et de son renouement. <br />
Quelqu’un au monde n’élèvera-t-il la voix ? <br />
Témoignage pour l’homme… </i></div><div class="spip" style="text-align: right;"> </div><div class="spip" style="text-align: center;">Saint-John Perse - Vents III, 4</div><div class="spip" style="text-align: center;"> </div><div class="spip" style="text-align: left;">Je suis sur la Mer. Sur une barque. Un nouvel Ulysse? En tout cas, je ne sais pas si vous avez tout suivi, mais c'est comme ça qu'il a commencé ce blog. Sur la Mer. Sur une barque. Et je suis capitaine. Enfin, pas vraiment, je fais semblant, comme tout le monde, d'avoir un peu de contrôle sur ma vie. Mais en fait, je râme, comme tout le monde. Mais c'est bien de râmer non? Enfin je sais pas. Si je devais utiliser un mot pour décrire réellement cette année fabuleuse, je dirai "inattendue". Beaucoup de vagues néanmoins, je m'en serai bien passé. Mais bon, quand on monte très haut, on redescend nécessairement très bas: c'est le prix du Bonheur paraît-il. Une chose est sûre, c'est qu'une période de mauvais est toujours suivie par une période de bon. Tout ira bien, tout ira toujours bien. J'ai toujours aimé les happy ends!</div><div class="spip" style="text-align: left;"><br />
</div><div class="spip" style="text-align: justify;">Chères lectrices, chers lecteurs, amis, ennemis, anciens amours ou encore futur camarade de combat, retenez ceci de cette logorrhée foireuse: Il y a sous la Mer, plein de grands problèmes politiques. En rentrant dans son ancienne vie, on se rend compte de leur réalité et de leur importance. Ainsi, il faut continuer d'écrire, de faire de la poésie, de discuter, d'apprendre, de réfléchir. La Mer et le Voyage ne sont pas faits pour rendre bêtes et dociles, apolitiques. La Mer est à la fois menaçante, calme ou passionnante. La Mer, c'est un peu comme Moi, c'est un peu comme Vous, c'est une grande étendue calme endormie qui n'attend qu'à être réveillée. Elle est politique. Elle est amoureuse. Elle n'a qu'une envie, c'est de vibrer. "<i>On a tous envie de vibrer</i>", non? </div><div class="spip" style="text-align: justify;"> </div><div class="spip" style="text-align: justify;">La Mer, c'est l'Homme. Et le sommeil de l'Homme semble profond. Mais le Monde, le Beau, l'Intelligent, existent en chaque Homme. Et à ceux, cyniques et supposés réalistes, qui me disent "<i>Ils sont stupides les Hommes. Ce sont des abîmes marins qui font des pets pendant qu'ils dorment</i>", je répondrais simplement, avec un sourire en coin:</div><div class="spip" style="text-align: left;"> </div><div class="spip" style="text-align: center;">"<i>Méfiez vous de l'eau qui dort</i>."</div><div style="text-align: left;"></div><br />
<br />
</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-1123454869342963212011-07-29T12:26:00.000-07:002011-07-29T12:26:28.160-07:00Japan<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">La grandeur des temples construits pour le pouvoir, les sanctuaires millénaires remplis de l'eau puissante de l'Histoire, les centaines de statuettes de bois recouvertes d'or, les milliers de Boudhas, les chemins de pierre et l'infini des monuments!<br />
<br />
J'y comprends pas grand chose<br />
<br />
Ce que je comprends, c'est le bruit assourdissant des cigales qui s'élève soudainement, le vent qui souffle dans les arbres et qui me donne un léger baiser sur la joue, et les roches que je sens sous mes semelles qui ont fait beaucoup de chemin, de Shanghai à Nara.<br />
<br />
<div closure_uid_x1s4ht="110">Le soleil cogne au zénith, avec sa force et son courage, pendant que je mange une glace à la Vanille et au Thé Vert qui se réduit doucement après chaque délicieux coup de langue.</div><br />
<div closure_uid_x1s4ht="124">Alors, j'ai enlevé mes chaussures pour mettre mes doigts de pieds au frais. Autour de moi l'immense forêt impénétrable où on entend les 神 (kami) susurrer des paroles que personne ne comprend vraiment.</div><br />
Quand tout à coup:<br />
<div closure_uid_x1s4ht="125"><br />
</div>Deux fées<br />
<br />
Deux fées qui viennent murmurer à mon oreille<br />
<br />
L'une vêtue de rouge vient déclamer les terribles attentes du Futur et ma mort annoncée<br />
<br />
L'autre parée de mauve me rappelle les fantômes du Passé<br />
<br />
<div closure_uid_c9m8h0="119">Alors, très logiquement, je les écrase toutes les deux sur mon tee-shirt blanc. On entend un bruit de succions et des cris de vierges qui se meurent.<br />
<br />
Deux nouvelles taches rouges que je tente de faire partir, la tête souriante, le soleil sur le front, et les deux pieds dans l'eau du Présent</div><br />
Pendant que s'agitent, l'air de rien, les buissons et les arbres.</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-4790038810357949852011-07-19T08:30:00.000-07:002011-07-19T08:30:56.041-07:00Le Grand Magicien Noir Le Grand Magicien Noir. Même Kabukicho le soir n'a rien à voir.<br />
<br />
N'y a t'il pas ce soir quelque douceur de vivre, quelque suffocante gloire: triste à mourir.<br />
<br />
Il y a des soirs, quand je me promène à Shinjuku, à coté de lui qui ne dit rien sans tout dire, qui me mène par le bout de ses doigts fins.<br />
<br />
Tout le monde court après tout le monde, c'est une certitude.<br />
<br />
Il n'y a qu'à voir son visage pour voir la radicalité de sa différence. Différente culture. Différente personne. Les barrières à franchir sont presque impossibles à enjamber. Seulement son impénétrable sourire. L'Autre.<br />
<br />
Alors dans la nuit, on marche. La nuit toute noire. Et on cherche un grand magicien noir pour s'affaisser, sans bruit. Le ciel plein d'étoiles sourdes, de lunes sans visage. Le Grand Corps de l'Ombre ployé récupère ce qui n'a pas fâné. <br />
<br />
Et les grands immeubles, cette grande ville. Tokyo qui avale tout et recrache dans le Noir!<br />
<br />
Les ponts s'enchainent au bout du cerveau lent et sans mémoire! Hanoi et Saigon deviennent des images du grand écran de Shinjuku Eki.<br />
<br />
Dans les bras. Au revoir. Parti. Le visage de l'Autre. Encore plus loin. Et pas d'épaule.<br />
<br />
Le Grand Magicien Noir. Même Kabukicho le soir n'a rien à voir.Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-67237582226900152022011-05-26T10:56:00.000-07:002011-05-26T20:23:03.287-07:00Bye Bye Love<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">Pour de vrai, cette fois-ci, et pas besoin de sable...<br />
<br />
Après avoir réalisé qu'il y avait plus d'articles non publiés (c'est à dire dormant dans mes brouillons), que d'articles publiés, j'ai décidé de bouger ailleurs, de sortir un peu de cette entreprise nombriliste pour trouver autre chose. Trouver la Maison de mon Rêve.<br />
<br />
Si vous voulez continuer à me suivre:<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><a href="http://www.maisondemonreve.blogspot.com/">http://www.maisondemonreve.blogspot.com/</a></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">A très bientôt</div><br />
<br />
</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-1135260190537646852011-04-20T19:47:00.000-07:002011-04-24T09:33:03.874-07:00Sakura<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><br />
<div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR">Au mois d'Avril, les Japonais fêtent Hanami. <span style="font-family: Arial Unicode MS;">花<span lang="ja-JP">見</span> </span>(hanami), se compose de <span style="font-family: Arial Unicode MS;">花</span>, la fleur (hana) et de <span style="font-family: Arial Unicode MS;">見</span>, regarder (mi). Les familles, les couples ou les amis se rassemblent dans les jardins, pour chanter, parler, manger, et contempler les fleurs de cerisier, qui apparaissent au début du printemps. C'est un moment de beauté éphémère, où le rose prend toute sa dimension. Quand je suis arrivé au Japon pour prendre mes affaires, les cerisiers étaient encore en fleur.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Je quitte le Japon. Pour de multiples raisons, toutes aussi bonnes ou mauvaises les unes que les autres. Je n'ai pas envie de quitter le Japon. Mais les choses se passent différemment. Et j'y reviendrai, car quelque chose n'est pas achevé, car je n'en ai vu que la moitié, et que je ne connais pas encore la langue. Mais aussi parce que j'ai rencontré des gens.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">On ne peut pas fuir sa tête. On ne peut pas s'enfuir de soi-même. Où qu'on aille on peut être heureux ou malheureux. Ce qui compte, à un moment donné, ce n'est pas où on est, mais avec qui on est. Car s'il y a une chose importante, une chose qui lie tout, qui est le "petit quelque chose" qui manque, c'est l'Amour. Que ce soit l'Amitié, ou l'Amour pur, on ne peut rien faire sans lui. Ce poncif est pourtant tellement bêtement vrai. Sur un grand arbre solide mais sans feuille, c'est un peu lui qui ouvre les fleurs de cerisier. Et l'Amour implique invariablement l'Autre. L'Autre, alors, même s'il peut être aussi le pire des bourreaux, colore notre existence. </div><div lang="fr-FR">Quand je suis rentré au Japon, je suis tombé amoureux deux fois. Ou plutôt, j'ai aimé plusieurs fois. J'ai remis ma tête en place, ressenti mon cœur vibrer, au rythme d'un pays qui, malgré la catastrophe nucléaire actuelle, porte en lui des cerisiers qui ne s'arrêtent jamais de fleurir. Peut-être était-ce parce que je restais peu de temps? Peut-être était-ce à cause du syndrome du départ? Peut-être était-ce tout simplement parce que j'avais besoin de vibrer? Quelle importance? Pendant quatre jours, j'ai contemplé les fleurs de cerisier, et ceux qui ont fait de ce semestre, un moment très particulier.</div><div align="center" lang="fr-FR">***</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center"><strong><span lang="fr-FR">Chihiro</span></strong></div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR"> Il faisait nuit. Le soleil s'était enfui derrière les grattes-ciels de Yotsuya. Le vent soufflait légèrement. Un vent frais caressait les fleurs de cerisier dans la nuit. Toute la promenade de Yotsuya était bordée de cerisiers. Il faisait nuit, et Chihiro était la plus belle. Chihiro est une grande jeune femme. C'est plutôt rare pour une japonaise d'être grande. Elle a ce magnifique visage serein et digne. Une espèce très particulière de classe, que seules les femmes japonaises ont. Une dignité cachée, une pensée qui ne se révèle qu'à travers des symboles. Des lèvres soigneusement fermées, comme pour profiter de chaque instant que la nuit qui perce les branches des arbres noirs.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Nous nous sommes rencontrés plutôt tardivement. Elle m'a aidé à trouver une troupe de théâtre. Nous nous donnions rendez-vous dans un café pour parler japonais et français, et puis finalement simplement pour parler.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Ce jour là, Chihiro m'a demandé si j'avais célébré Hanami. Et moi de répondre par la négative, elle m'a simplement dit <span style="font-family: Arial Unicode MS;">残念</span>, et son visage de dire: "C'est tellement dommage". Alors elle m'a amené près des cerisiers de Yotsuya. Je revenais tout juste de l'aéroport. Alors j'ai posé mon gros sac par terre. Il faisait un peu frais. Et Chihiro s'est adossée contre la barrière. J'ai fait pareil. Les fleurs dégageaient une atmosphère unique. Une incompréhensible paix intérieure. Il y avait un grand silence digne. Et Chihiro était la plus belle.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Parfois, on se demande pourquoi on ose pas. Pourquoi il est aussi difficile de s'approcher et d'expliquer simplement ce que l'on pense aux gens qui sont juste là. Pourquoi les fleurs de cerisier volaient dans ses cheveux noirs. Pourquoi il y avait cet incompréhensible silence, ce flottement dans l'air, ce moment contingent où tout peut changer en l'espace d'un instant. Pourquoi on a pas le temps.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Dans le ciel noir, Chihiro apparaissait clairement comme la lumière apaisante. Son rire de cristal. Et son grand corps harmonieux. Je me suis senti bien, presque vacillant, comme si petit à petit, les problèmes s'évaporaient. Comme si ce pays m'offrait enfin toutes les possibilités que je cherchais.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Il faisait nuit. Et Chihiro était la plus belle.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR">***</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR"><span style="font-family: Tahoma;"></span></div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><em><span lang="fr-FR">Impressions éparses...</span></em><br />
<div lang="fr-FR"><br />
</div><em><span lang="fr-FR">Je n'ai pas vécu un coup de foudre avec le Japon. Pour de multiples raisons, les débuts ont été plutôt difficiles. C'est donc venu doucement, mais surement. Mon départ pour le Vietnam, et les deux mois et demi de pérégrination en Asie ont achevé de me convaincre que le Japon était un pays unique qui possède beaucoup de richesses auxquelles je serai sans doute sensible. C'est souvent les choses que l'on met du temps à aimer qui finalement se révèlent les choses que l'on aime le plus.</span></em><br />
<em><span lang="fr-FR">(...)</span></em><br />
<em><span lang="fr-FR">La langue japonaise. Je ne suis pas mauvais en langue, je ne suis pas bon non plus. Toute langue demande un effort, un effort vers l'autre et une rigueur sur soi. Le Japonais est une langue exigeante, précise, structurée, rythmée et sensible. Elle est, contrairement à l'imitation vulgaire que l'on peut en faire, très douce et chantante. Son écriture cumule la puissance des caractères chinois et le pratique des caractères japonais. C'est une langue plutôt harmonieuse, je dirais.</span></em><br />
<div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">(...)</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><em><span lang="fr-FR">La catastrophe a été terrible dans le Nord mais la vie semble normale à Tokyo. Il y a quelques petites choses étranges cependant. Il n'y a plus de lumière dans le métro. Certains escaliers roulant ne fonctionnent plus. Les lumières de Shinjuku et Shibuya ne sont plus toutes vives. Il n'y a plus d'étudiants étrangers à Sophia. Il y a toujours ce doute, sur le nucléaire, sur ce qu'on nous dit et ce qu'on ne nous dit pas. Enfin, croisons les doigts.</span></em><br />
<div lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center"><strong><span lang="fr-FR">Masaya</span></strong></div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
<br />
</div><div lang="fr-FR">Quand je marchais pour me rendre à Ni-chome avec Nathan, je pouvais voir les fleurs de cerisier au loin, à Shinjuku Gyoen. Il y avait déjà déjà pas mal d'alcool dans mon corps. Il y avait un peu de malice dans les yeux. Je crois que j'ai passé cette soirée à boire, ce qui m'est arrivé fréquemment à Tokyo. Ce qui me fait rire, c'est de voir à quel point mon niveau de tolérance a augmenté. C'est simplement que je peux maintenant boire de l'alcool sans me ridiculiser. Tokyo aurait-elle fait de moi un alcoolique?</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Dans cet endroit il y a des hommes qui aiment les hommes, des femmes qui aiment les femmes et parfois des hommes qui aiment des femmes. Dans cet endroit, il y a une explosion d'hormone, de danse et d'alcool. C'est plutôt drôle, c'est plutôt libéré, mais c'est aussi un peu étrange, un peu malsain. Comme s'il y avait une espèce de narcissisme, une espèce de légèreté symptomatique d'un malaise ambiant. Comme une désillusion, dans un monde où les hommes dansent comme des femmes, et les femmes comme des hommes. </div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">La devise: "Sexe, accordéon et alcool".</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center"><em><span lang="fr-FR">Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté<br />
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,<br />
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?<br />
<br />
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !<br />
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,<br />
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !<br />
<br />
Charles Baudelaire, A une passante, </span></em><em><span lang="fr-FR"><u>Les Fleurs du Mal</u></span></em></div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">C'est ce soir là que j'ai rencontré Masaya.</div><div lang="fr-FR">De grandes oreilles. Un jean retroussé. Des baskets dorées. Un pull autour de la taille. Des yeux qui clignent sans cesse à cause des lentilles de contact. </div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Masaya dansait langoureusement. Un peu trop langoureusement, en s'accrochant autour du poteau en mode gogo-danseuse. Plus on s'approchait, plus on voyait que son regard ne regardait pas mon visage. Ses yeux regardaient ailleurs. Peut-être que ses yeux regardaient quelqu'un d'autre. Mais dans ce lieu là, il n'y a pas vraiment de constance. Tout est plutôt contingent. </div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Il y avait quelque chose de spécial dans ses mots, dans sa paroles. Il y avait un contrôle, une assurance qui étrangement m'en donnait aussi. Plus j'étais en sa compagnie, plus je sentais que je voudrais y rester le plus longtemps, découvrir sa richesse, son mystère. Il y a eu quelque chose qui s'est éveillé en moi, en plus du désir qui augmentait de part le jeu qu'on me faisait consciemment subir.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Masaya cherchait sans doute quelqu'un d'autre que moi. Mais moi, je ne sais pas pourquoi, je savais que je valais mieux. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu ce sentiment d'intense puissance. Alors, dans le noir, j'ai attrapé sa taille, je l'ai serrée contre moi et j'ai murmuré dans ses grandes oreilles: "Les <i>gens ici ne valent rien. Danse plutôt avec moi</i>". Ainsi je tenais entre mes mains ce corps un peu absent. Je me sentais fébrile, je passais ma main dans ses cheveux sans vraiment comprendre où les siennes se promenaient. J'avais avec moi la preuve même de ce qui nous rend tous fous: de ne pas contrôler l'Autre, de ne pas savoir ce qui se passe dans la tête de l'Autre. Sa danse m'hypnotisait. J'ai soupiré. Ce fut peut-être un soupir qui fit fuir. Et son ombre s'est enfuie dans la nuit. Mais était-ce vraiment une fuite?</div><span lang="fr-FR">Nous nous sommes tout de même retrouvés tous les quatre pour manger. Masaya avait toujours ce regard souriant et charmeur. Le soleil se levait à Shinjuku. Quand je suis sorti du </span><em><span lang="fr-FR">Jonathan, </span></em><span lang="fr-FR">j'ai vu son beau visage que j'aurai aimé garder pour très longtemps dans mes yeux, dans mes bras. Sa bouche très japonaise, qui avait étudié le Russe, a alors chanté:</span><br />
<div lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center"><span lang="fr-FR">"</span><em><span lang="fr-FR">Nous aurons pour nous l' éternité<br />
Dans le bleu de toute l' immensité<br />
Dans le ciel plus de problèmes<br />
Mon amour crois tu qu' on s' aime</span></em><span lang="fr-FR">"</span></div><div align="center" lang="fr-FR">Edith Piaf, L'hymne à l'amour</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR">***</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><em><span lang="fr-FR">A Hanoi, je m'en rappelle encore. Ce moment aussi éphémère, comme une fleur qui tombe par terre. J'y pense, j'y reviendrai, la vie semble tellement plus pleine de possibilités maintenant. Tout est encore possible.</span></em><br />
<em><span lang="fr-FR"><br />
Il y a tant de choses que nous n'avons pas encore ressenti.</span></em><br />
<div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">***</div><div align="center"><strong><span lang="fr-FR">Thaïs</span></strong></div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR">Quand j'ai revu Thaïs, je ne l'ai pas reconnue. Elle avait des cernes, était toute grise, fatiguée, peut-être mê<span style="font-family: Tahoma;"></span>me déprimée. Thaïs avait un peu moins de couleur que d'habitude. Parce que ce qui caractérise Thaïs, c'est bien la couleur.<br />
<br />
La première fois que j'ai vu Thaïs, j'ai été surpris par les couleurs que présentait sa jupe. Des talons hauts, très hauts, qui la grandissent encore plus qu'elle est déjà assez grande. Une explosion de couleur. Thaïs, c'est comme une fleur dont le pollen vous irrite le nez. Elle est magnifique mais elle peut être énervante. Thaïs au début m'a un peu irrité. Grande confiance en elle, personnalité dévorante, apparente frivolité, légèreté. Mais il faut toujours se méfier des premières impressions: ça s'est une vérité universelle.<br />
<br />
</div><div align="left" lang="fr-FR">Lorsque l'on va cueillir Thaïs, on se rend compte qu'une fleure peut être déjà un bouquet. Quand Thaïs donne, elle donne en entier. Ce qu'elle pense, elle le dit. Et ce qu'elle aime, elle le dit. Mine de rien, j'ai rencontré finalement peu de personne qui était vraiment capable de dire leurs véritables sentiments à quelqu'un. Peut-être cela vient-il du fait qu'on croit que dire ses sentiments est une faiblesse. Mais n'est-ce pas plutôt un courage et une force d'aller vers l'autre jusqu'à lui dire qu'on l'aime? On est finalement beaucoup plus fort quand on est capable de mettre des mots et de les présenter à l'autre.<br />
<br />
Thaïs ne prend pas de gants, et fonce sans se poser trop de questions. Entière, c'est une fleur qui n'a pas besoin de se cacher des abeilles. Qu'on ait du mal à la suivre ou pas, qu'on ait du mal à la comprendre, Thaïs c'est pour moi un peu comme le Japon, quelqu'un que j'ai appris à aimer, et que je ne pourrai pas oublier. Il faut aller cueillir les plus belles fleurs, même si parfois certaines semblent pleine de pollen.</div><div align="left" lang="fr-FR">Avant de partir, Thaïs m'a pris dans ses bras. J'ai encore une fois vaciller, car il est dur de ne pas vaciller devant une jolie fille. Thaïs m'a pris dans ses bras, je voyais encore au loin les fleurs de cerisier tomber, l'eau de la rivière au loin qui faisait un petit bruit, qui faisait du Café un parc où les rainettes sautaient innocemment. Dans le grand champs furibard de fleurs à l'abandon, où le fossé est grand, et loin est l'horizon.</div><div align="left" lang="fr-FR">Il faut que je revois Thaïs.</div><div align="left" lang="fr-FR" style="border-bottom: #000000 4.5pt double; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; padding-bottom: 0.07cm; padding-left: 0cm; padding-right: 0cm; padding-top: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="text-align: center;">***</div><div align="center" lang="fr-FR">Endormie les cheveux mouillés<br />
Bras repliés<br />
Retrouver les fenêtres ouvertes<br />
L'air par la fenêtre<br />
<br />
Pour que l'amour me quitte<br />
L'amour me quitte<br />
Pour que l'amour me quitte<br />
Amour</div><div align="center" lang="fr-FR">En dormant j'ai rêvé<br />
Des mille lianes<br />
Pagayé, pagayé</div><div align="center" lang="fr-FR">Pour que l'amour me quitte<br />
L'Amour me quitte<br />
Pour que l'amour me quitte<br />
Amour</div><div align="center" lang="fr-FR">Réveiller la lumière pâle<br />
Des murs de l'hôpital<br />
Trop aimer, c'est pas normal<br />
Un cœur si mal<br />
Accroché, décroché</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
Pour que l'amour me quitte<br />
Amour</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR">Camille,<i> Pour que l'amour me quitte</i></div><div lang="fr-FR" style="text-align: center;"><br />
***</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR"><strong>Yuuki</strong></div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Hayashi Yuuki. “<span style="font-family: Arial Unicode MS;"><span lang="ja-JP">林” </span></span>(hayashi) veut dire « bois » en japonais. Yuuki a donc une relation forte avec les forêts...ou pas.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Yuuki a une particularité. Dès que l'ombre d'un appareil photo apparaît, ses deux doigts se tendent en V de la victoire. C'est un peu comme un ressort, comme un automatisme, comme si tout ce qu'il y avait de plus japonais sortait en lui à ce moment même, pour faire un V de la victoire sur une photo. C'est, chez lui, systématique.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Yuuki n'aime pas les moments de vide dans la conversation. Dès qu'il y a un blanc, il trouve un sujet, une réplique. D'un côté, je le comprends bien. J'ai horreur du silence également, comme si ma vie dépendait d'un son émis, le silence achevant ma confiance à coup de couteau à cran d'arrêt. Ainsi, avec Yuuki, on peut discuter jusqu'à 5 heures d'affiler, sans vraiment voir le temps passer.<br />
<br />
Yuuki évite les questions profondes, et ne se moque de personne. Généralement, il est plutôt rare que les japonais se moquent ouvertement des gens. L'ironie n'est pas la forme principale de l'humour japonais, ni la caricature. Parfois, j'ai cette impression que les français sont les champions de l'humour désabusé. Nous passons notre temps à nous critiquer les uns et les autres, à nous moquer des uns et des autres. La France, c'est un peu le pays du bon mot, de qui sera le plus malin. Non pas qu'il n'existe pas de choses similaires au Japon, c'est simplement que l'Autre est beaucoup plus respecté, le-dit respect étant même enraciné profondément dans la langue japonaise.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Yuuki est la sociabilité incarnée. Il apprend l'anglais, l'italien, le français et le coréen, pour pouvoir parler avec le plus de gens possible. Il connait tout le monde, et tout le monde le connait. Difficile de résister, car Yuuki est un beau garçon, souriant, dévoué, sympathique, drôle. Le genre de personne qui vous fait aimer le Japon de manière inconditionnelle. </div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Je ne sais pas si je me fais une représentation surfaite de ce pays. En tout cas, j'ai découvert chez certains japonais des traits qui coloraient à eux-mêmes le Japon dans son ensemble. Non pas qu'il s'agisse d'un pays de saints bien-gentils et innocents. Soyons clairs, tout pays a sa proportion d'enfoirés. Mais on a quand même fichtrement l'impression que la proportion d'enfoirés est bien moindre au Japon que dans d'autres pays. Pas étonnant que cela soit un des pays les plus sûrs du monde, en terme de criminalité et d'insécurité.</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Yuuki connait tout le monde. Et même parfois, une jolie fille se met derrière lui, met son bras autour de ses épaules, murmure quelque chose en riant et part. Je me demande jusqu'à où peut aller la sociabilisation japonaise! Et Yuuki de rougir: “<span style="font-family: Arial Unicode MS;"><span lang="ja-JP">はは、友達です” </span></span>(« <i>haha, c'est juste une amie</i> »). Oui: et les cochons volent peut être?</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">Avant de partir, pour une raison que j'ai oublié, Yuuki s'est royalement foutu de ma gueule! Et là, je l'ai regardé dans les yeux, avec un gigantesque sourire. Car quelque part, si on en arrive même à un point où un japonais se fout gentiment de votre gueule, cela veut dire quelque part qu'un stade de familiarité a été passé. Alors pour lui dire au revoir, je l'ai serré à l'étouffer. Il fallait dévorer sa vanne et la mâcher avec délectation. Il fallait l'étouffer à la bonne française. Victoire! Être ami avec un japonais: impossible n'est pas français. Être ami avec Yuuki: <span style="font-family: Arial Unicode MS;"><span lang="ja-JP">よかったね</span></span>!</div><div lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR">***</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div lang="fr-FR">C'est juste une pause, c'est juste le début. Ça va être encore mieux après. Respirer, respirer enfin, respirer enfin le vent qui souffle dans les cerisiers en fleur. Il n'y a pas d'autre bruit que celui de Zéphir. Et peut être aussi au loin le son d'une clochette. Et le murmure:</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR">“<span style="font-family: Arial Unicode MS;"><span lang="ja-JP">さくら</span></span><br />
<span style="font-family: Arial Unicode MS;"><span lang="ja-JP">さくら”</span></span></div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR">***</div><div align="center" lang="fr-FR"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR"><b>Delphine</b></div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je pense qu'il fallait que mes derniers moments au Japon se passent avec Delphine. Pendant une grande partie du semestre, Delphine a été mon double, celle qui m'a aidé à m'intégrer ici, et surtout celle en qui j'avais le plus confiance.<br />
<br />
Delphine est discrète. Elle ne se mettra jamais en avant. Elle n'aime peut être pas ça dans le fond. D'une beauté discrète mais bel et bien présente, son rire brille dans la nuit, laissant échapper un son fluorescent rose et jaune.</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Il faut parfois aller au delà du rire fluorescent pour percer ce qui va et ne va pas. S'accommoder de la différence de l'autre: accepter que certaines personnes n'aiment pas matérialiser par la parole ce qui se passe vraiment dans leur tête. Il faut accepter les secrets.</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Les gens qu'on aime, on les trouve toujours beaux. Tous ceux que j'ai cité sont beaux. C'est du Spinoza. C'est parce que nous nous efforçons vers les choses que celles-ci nous semblent belles. Ils augmentent notre puissance d'agir: comment les trouver laids? Avez vous beaucoup d'amis que vous trouvez laids?</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Delphine porte un pull qui, comme le mien, possède deux trous sur chacune des manches, sous les aisselles. Quand nous nous étirons pour bailler, notre radinerie nous saute au visage, avec un éclat de rire. A quoi cela sert-il de s'acheter autant de choses? De consommer autant? Delphine et moi avons été plutôt choqué par le consumérisme ambiant qui règne à Tokyo. De la folie de consommation frénétique qui agite les Tokyoites.<br />
<br />
C'est une personne que je ne pourrai pas ne pas revoir.</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ainsi, à Mitaka, je lui ai dit au revoir pour la dernière fois avant le grand départ vers l'autre monde. « On se parle sur skype? Hein? » « Oui, oui, promis ». Promis.</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: Arial Unicode MS;"><span lang="ja-JP">それで、ありがとうございます。</span></span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">***<br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="border-bottom: #000000 4.5pt double; border-left: medium none; border-right: medium none; border-top: medium none; margin-bottom: 0cm; padding-bottom: 0.07cm; padding-left: 0cm; padding-right: 0cm; padding-top: 0cm;">Un coup de vent chasse les fleurs qui sont tombées pour laisser la place à l'arrivée de l'été. Un été long et chaud, sans aucune odeur de mort. Un été dans une autre dimension, avant de rentrer en France. Pas encore envie de rentrer. Juste envie de fermer les yeux et d'entendre</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">“<span style="font-family: Arial Unicode MS;"><span lang="ja-JP">さくら</span></span></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;"><span style="font-family: Arial Unicode MS;"><span lang="ja-JP">さくら</span></span>... »</div></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-57575729687943681522011-04-07T06:58:00.000-07:002011-04-09T02:10:17.573-07:00L'homme des sables<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div style="text-align: center;"><em>Your shoulder<br />
The mooring for me<br />
Like water lost in the sea</em></div><div style="text-align: center;"> Feist</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div align="left" style="text-align: center;"></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Après réflection, je pense que je vais mettre fin à ce blog. Se méfiez de l'eau qui dort? Peut-être avez vous déjà compris, chers lecteurs, ce que cela voulait dire. Rien n'est calme sous l'apparente immobilité des choses. Tout bouge et change, pour le meilleur et pour le pire.</div><div style="text-align: left;">Peut-être que ce blog a commencé pour de mauvaises raisons. Je quitte le Japon pour le Vietnam, les récents évènements m'empêchant de rentrer et de poursuivre mon année là-bas. Je ne m'étendrais pas là-dessus. </div><div style="text-align: left;">Je vous remercie tous de m'avoir lu et de m'avoir encouragé dans mes démarches. L'écriture ne s'arrête pas pour moi en tout cas. Peut-être que je recommencerai un autre blog, quand j'en aurai le temps.</div><div style="text-align: left;">On verra. Inch' Allah</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">En attendant, un poème de sable et d'eau, comme ce qui a composé ce blog, du début à la fin.</div><div style="text-align: left;"><br />
<br />
</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><br />
<div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-43317851359289230582011-04-05T09:33:00.000-07:002011-04-05T09:33:29.855-07:00Extrait choisi- Work in progress<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><br />
<div align="center" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">EPILOGUE</span></div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">Personnages</span></div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A</span></div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;">B</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">Scène bleue nuit. Une chaise avec des accoudoirs posé de coté. Assis sur elle, A, avec un cahier. B est assis en face sur le sol, s'adossant sur la chaise, les jambes lasses. Ils sont habillés en costumes blancs légers, type colonial. B semble assoupi. Même scène qu'au départ.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A: Tu m'écoutes?</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">B (semblant un peu surpris): Désolé, je me reposais les yeux.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A: Il est si tard. Tu veux aller te coucher?</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">B: Non, non. Il fait si bon dehors. Aujourd'hui, c'était l'enfer. Profitons-en. Lis moi encore quelque chose.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A: (amusé) Aha, mais si je continue je risque vraiment de te perdre.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">B: Me perdre? Mais voyons, tu sais bien que ça n'arrivera pas.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A: C'est drôle, mais j'ai eu cette impression de te perdre aujourd'hui même.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">B: Ah bon? Et quand?</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A: Quand nous étions près du Lac, pour notre promenade. Un moment, je t'ai vu te pencher au bord du Lac, tu n'écoutais plus ce que je disais. Un peu comme si tu allais te jeter dedans.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">B: Ne t'inquiète pas, va. Tu ne m'as pas perdu.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A: Il m'a semblé, le temps d'un instant. Avec toi, on ne sait jamais.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">B: Peut-être.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A: Parfois, on perd l'autre sans se rendre compte...attends, j'ai quelque chose pour la situation.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">B (d'une voix calme et détendue): Je t'écoute.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">A: ( lecture de ce qui est dans le cahier)</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;"> "L'aube se lève, et il n'y a pourtant plus aucune autre envie en moi que celle de ne plus vivre comme je vis maintenant. Dans les rues de la ville, les marchants s'activent doucement pour ouvrir leurs commerces. Les femmes se lèvent pour aller chercher les marchandises. Les enfants se préparent pour aller en classe. Et moi je marche. Je marche au milieu de la terre qui se lève, et je ne ressens rien. </span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">Il y a sur les pavés de la rue, le reflet sans fin de ton image et l'image nette de la déesse. Il y a alors l'Amour. Cet amour qui m'emprisonne même jusque dans les pavés de la route, qui soudain, sont nettoyés par la pluie. La pluie me murmure à l'oreille comme la déesse. La déesse qui n'a d'existence que parce que tu es là.</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><span style="font-size: small;">Au fond de moi, il y a des bruits, de la fureur et l'absence profonde de continuer à vivre. Mais il y a aussi l'Amour, qui sous la pluie, reprend les reflets bleus de nos mirages. Mais ce sera un amour différent. Ce n'est pas une obsession. Ce n'est pas une passion. C'est ce qui donnera envie d'être libre. Le soleil, qui monte de plus en plus haut, bien que pâle, bien que glacé, émet une lumière infinie. L'Amour, rien d'autre que tes baisers. L'amour, sans cesse à réinventer."</span></div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-decoration: none;"><br />
</div></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-74159145076453702442011-04-03T07:42:00.000-07:002011-04-03T07:42:12.886-07:00Bonjour Vietnam<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQnOQtRoLLppIhfZ47PgZQkj6ja7QCO5_nZNO0GUJ_wzQ9yVryEFhhPtZOxNgfMSeUBd6GknUQuQ2dPzRS-j7CEgHpcVsiL5EzYgyz7yJmzicnsV3fydumTPZcjh9nVEpUhTMOFIzIJ4o/s1600/P1010852.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQnOQtRoLLppIhfZ47PgZQkj6ja7QCO5_nZNO0GUJ_wzQ9yVryEFhhPtZOxNgfMSeUBd6GknUQuQ2dPzRS-j7CEgHpcVsiL5EzYgyz7yJmzicnsV3fydumTPZcjh9nVEpUhTMOFIzIJ4o/s320/P1010852.JPG" width="320" /></a></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Bonjour Vietnam. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Au réveil, avec un parfum de Chine, à Nanjing ou à Pékin.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Entreprise toujours égocentrée d'essayer d'attraper le stream of consciousness. N'ayez pas peur de l'excès de « Je », car c'est une expérience plus qu'autre chose.<br />
<br />
« Je » est allé au Vietnam pendant un mois et demi, et a vécu au 11 rue Ngo Huyen à Hanoi.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Je » a écrit un journal pendant ce temps là, en a choisi des extraits et les a mis ici, agencé et retouché un peu parfois.<br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« <i>C'est un peu comme si j'avais toujours été une goutte de pluie, attirée par la grande surface lisse de l'eau, pour réveiller l'eau qui dort, et en faire un océan déchainé.</i> »</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le voyage. On est toujours sur le départ, et en même temps sur l'arrivée. On a ce sentiment étrange, où on sent vraiment l'instabilité de notre identité, tout en étant entre une grisante situation d'être et un inquiétant sentiment de n'être plus rien du tout.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Voyager seul. Il y a des défauts et des qualités. Le défaut est que l'on est seul, et que la solitude prend un drôle de goût. On ne s'offre pas un bon restaurant quand on est seul. Le bon côté, c'est qu'on est aussi seul. Quand on est seul, on va vers les gens, on rencontre de nouvelles personnes, qui resteront avec nous un moment court ou long. On a cette chance de pouvoir se réinventer l'espace d'un instant, de ne pas être figé dans le regard de ceux qui nous connaissent déjà, et qui nous jugent nécessairement. Et puis on peut écrire un journal...</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Dire que je vais rester toute la journée assise »</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Camille, <i>Assise</i></div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZqe-KQS2jZufLB7rh7IX6CWdV5lpQ6LdecO3gE7ALMmm4dVPMjeGHm_ZMa0DHiFdq-zozWo8fAo-hWY4_oUnCJS7FoGXUyxXiaI6VinArdrwtHCuB8Ut5P2wC-0obVV-7sN4xM1pU5Nk/s1600/P1010844.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZqe-KQS2jZufLB7rh7IX6CWdV5lpQ6LdecO3gE7ALMmm4dVPMjeGHm_ZMa0DHiFdq-zozWo8fAo-hWY4_oUnCJS7FoGXUyxXiaI6VinArdrwtHCuB8Ut5P2wC-0obVV-7sN4xM1pU5Nk/s320/P1010844.JPG" width="320" /></a></div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="left" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">04/02/2011, Narita, Japon</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">“Dans l'aéroport, sur le départ. J'avais envie de manger un dernier repas japonais avant de “prendre la route”. C'est marrant comme on peut se faire des films, et donner une signification à ce que l'on fait. « Voyager pour s'appauvrir » disait Michaux. Mais parfois, je me dis qu'il faudrait arrêter avec le cynisme. Finalement, peu de gens font ce que je fais, et c'est pour cela qu'il ne faut pas que je transforme ce que je vais faire en un poncif, ne l'ayant pourtant jamais vécu. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(…) </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgcYYRCIcDTgY7XTIQ6VdzMF5DhgSdnR_x_6-Mdv8jhL7Y-SxAhPnTpgmqbbtvkP7wadgCdAN6glSJqrXN_LK3tsMAad0m5nxSqo9Xd3QRsIU-Y0fH8HMkGoGx08glbAtGKPdo2MnEw_-k/s1600/P1020341.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgcYYRCIcDTgY7XTIQ6VdzMF5DhgSdnR_x_6-Mdv8jhL7Y-SxAhPnTpgmqbbtvkP7wadgCdAN6glSJqrXN_LK3tsMAad0m5nxSqo9Xd3QRsIU-Y0fH8HMkGoGx08glbAtGKPdo2MnEw_-k/s320/P1020341.JPG" width="320" /></a></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Pourquoi le Vietnam? Un de mes amis d'enfance est d'origine vietnamienne. Je crois que ça a contribué à mon attirance initiale. Et puis, c'est comme toute l'Asie du Sud-Est: entre l'Inde et la Chine. Et puis, il y a Marguerite Duras, et l'ambiance de ses romans qui sent bon la Cochinchine. Et puis, il y a ce cours d'Histoire du Vietnam, avec pour appui la littérature, qui était passionnant. Besoin aussi de partir, de changer d'air.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(...)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je serai seul au Vietnam. Cela peut paraître triste, et je le serai peut-être, mais finalement, c'est aussi être plus libre. (…) Non pas une solitude radicale, mais j'aimerais bien être bien avec moi-même et ne pas courir après les autres. Je vais donc me promener, et on verra bien. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(...)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans moins d'une heure, je vais me diriger vers un pays communiste sans billet de retour. La chose présentée de la sorte, il y a de quoi se demander si je ne suis pas entrain de jouer les Hô Chi Minh qui va passer ses vacances au Komintern! Bon, si jamais ils se dressent contre moi, j'aspirerai le dragon qui dort au fond de mon ventre, et je ferai face. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">C'est étrange comme tout ce qui nous ronge peut surgir à la seconde où quelque chose ne se passe pas comme prévu. Peut-être que mon problème, c'est ça: l'imprévu. J'ai essayé par tous les moyens de comprendre d'où me venait cette faiblesse pour l'improvisation. Il y a toujours ce quelque chose noir, ce pas en arrière, cette incertitude de ne pas faire bien. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(05/02/2011)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">A Hanoi, Little Kitchen</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(06/02/2011)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Me voici au Vietnam. Mon courage n'a pu m'amener que dans un restaurant pour touriste, et me voici à manger un Cheese Burger. Ce qui est cool, c'est que quand on voyage seul, il n'y a personne pour juger de ce que l'on fait ou dit. (…) Il règne ici une paix que je n'ai connu ici ni à Tokyo, ni à Delhi.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(...)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Les premières impressions sont bonnes. La ville, en tout cas le Vieux quartier est plutôt sympa. Les gens sont beaux. Les femmes sont petites et brunes, belles, parfois immensément belles. Les hommes sont de vrais hommes, très beaux aussi.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(...)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">La solitude. Je crois que c'est un thème qui va revenir souvent. Non pas que je la ressente particulièrement. Elle fait peur avant qu'on la vive. Elle fonctionne devant les autres, comme la honte. La solitude est solitude de soi devant autrui. (…) Pour ne pas transformer ce voyage en traversée du vide, qui n'aura à la fin, que le goût bien étrange du sable du désert.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En me promenant dans les rues de Hanoi pour retrouver l'alliance française, je me suis surpris à penser que l'entreprise de s'écrire à soi-même était aussi un art. Quand on se parle à soi, on se parle sans masque, on est en face de ses propres contradictions et incertitudes. On ne se fait pas un cirque quand on s'écrit, quand on se parle. Or, quand on écrit en vue d'être lu, alors notre écriture se transforme. Elle se pare de milles et un reflets d'opales scintillantes. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">C'est un peu pareil dans les relations humaines. Quand on est face à soi, on se dit tout et son contraire. On est tout et rien. Mais on devient quelqu'un quand on parle à l'autre. On se pare et se déguise. Mais c'est quand on commence à connaître l'autre par cœur, qu'on découvre que, comme nous, il n'est rien d'autre que du vide, sans cesse cherchant à se définir.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(…)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Les rues de Hanoï sont toujours tranquilles. J'ai réalisé aujourd'hui la frustration que j'éprouve à ne pas comprendre la langue qui m'entoure. Les Vietnamiens parlent l'Anglais et le Français avec le même accent qu'on utilise pour parodier les Chinois dans les films. Parfois, je ne peux m'empêcher de rire quand je les entends, mais je m'arrête généralement assez vite. Difficile de se moquer, même gentiment, de gens qui parlent un langue pourvue de 6 tons différents. Xin loi, Viet nam! </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(…)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Tous habillés de la même manière, avec le même sac, dans des hotels « backpack ». J'essaie d'éviter le tourisme à la Lonely planet. Étant donné qu'il s'agit du seul livre que j'ai acheté, le résultat est un peu difficile à atteindre. Alors on arrive dans un endroit indiqué, accompagné de trois autres péquenots qui ont lu la même page, l'air un peu bête en se grattant la tête, parce que comme vous, ils ne comprennent rien au système des rues de Hanoi. Mais bon, ne nous moquons pas du tourisme. Il est quelque part une forme démocratique du loisir, même s'il semble parfois être devenu une industrie.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Aujourd'hui:</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">-Mausolée d'Hô Chi Minh</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">-Musée de Hô Chi Minh</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">-Musée de l'ethnologie </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(…) </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Hari vit dans le Lac, dans un monde à l'envers. Un monde où tout est plus tranquille, où les êtres humains ne s'enchainent plus. C'est un peu le personnage central, le point de convergence. C'est une déesse qui pousse avec la pluie. Je pense qu'on peut la faire pousser au départ, un peu comme une plante, avec l'arrivée de la pluie. Je pensais aussi à une scène de danse avec John. Une musique douce et triste, où les partenaires de danse s'échangent.(...)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Plus j'écris dans ce journal, plus je me rends compte à quel point je me pose des questions et que je me prends la tête. Peut-être que le but de ce journal, c'est d'arriver à réduire le nombre de question pour arriver à l'affirmation d'un « discours plus ferme et conceptuel », à poser moins de questions et à donner plus de réponses. »</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSAdfpCqJdFpgrmkPn3bFzz1aNCmDglHaZ66dSz17sZvCOMxMNdhbuF3sIhGFfjYE3jdJRhLvid3-YAqAfVv2jTH31jMaofcC5ZI4B2rjUL2Ev1GIfEn1JkXtq51Jo1oVPYEKu8sxtw_U/s1600/P1020232.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSAdfpCqJdFpgrmkPn3bFzz1aNCmDglHaZ66dSz17sZvCOMxMNdhbuF3sIhGFfjYE3jdJRhLvid3-YAqAfVv2jTH31jMaofcC5ZI4B2rjUL2Ev1GIfEn1JkXtq51Jo1oVPYEKu8sxtw_U/s320/P1020232.JPG" width="320" /></a></div><br />
Mardi 08 Février 2011<br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Les petites femmes de la Maison du droit.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Au Viet nâm, les gens ont des noms simples et des noms de famille compliqués. Ainsi, au Vietnam, on préfère dire Madame/Monsieur+ Prénom.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">La Maison du droit vietnamo-française est presque essentiellement occupée par des femmes. Ainsi, petite Ha, la secrétaire apporte les dossiers à Madame Ha, qui va de mander à Mademoiselle Tam, l'interprête, d'en effectuer une traduction. Quand Mademoiselle Tam fait une pause, la jolie Tan passe dans son bureau pour rigoler et boire le thé. Arrive alors Mademoiselle Thoa, qui a l'air si jeune, et qui est « si timide », qu'elle ne peut me parler quand je lui parle en français. Mais bon, il faut travailler, parce qu'à côté, c'est le bureau de Madame Hao, la directrice. Là où je travaille, c'est à dire dans le bibliothèque, en face de mes chers camarades français perdus au Vietnam comme moi, il y a Mademoiselle Thu qui travaille. Mademoiselle Thu ne parle pas beaucoup. Mais Mademoiselle Thu à un cœur d'or. Comme Madame Anh d'ailleurs, la bibliothécaire.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Les Vietnamiennes en général, en plus d'être particulièrement jolies, sont d'une gentillesse remarquable. <br />
Le sourire des Vietnamiennes. On pourrait en parler des heures. Alors pourquoi je n'en parle pas? C'est peut être parce que je le garde dans ma tête, comme un secret, comme un trésor.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4i7zCVg3XaqeJEzM02VG0OKQ7oM5mBE4bbA_M7x5Ra07mEn8yt3JA0t6jpZZ-Iu3vHUa2sOR9IhyRLDl5D5BNwusBuhFbmWD1O03MBLzYnQOSmTwrmYKbiU7p0vGrn8GG2XOj0SWNtOI/s1600/P1020309.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh4i7zCVg3XaqeJEzM02VG0OKQ7oM5mBE4bbA_M7x5Ra07mEn8yt3JA0t6jpZZ-Iu3vHUa2sOR9IhyRLDl5D5BNwusBuhFbmWD1O03MBLzYnQOSmTwrmYKbiU7p0vGrn8GG2XOj0SWNtOI/s320/P1020309.JPG" width="320" /></a></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Mercredi 09 Février 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Le matin: moto taxi. Il est trop difficile de se lever à l'heure.(...) Une bonne journée avec des rencontre à la fin ». </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Parfois, j'ai l'impression d'être Dorothy dans le Magicien d'Oz, mais dans le pays de l'Oncle Hô. Se promener parmi les rues bruyantes et vivantes d' Hanoi, au détour des petits restaurants et des magasins improbables, à rencontrer des regards, des visages.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiy-a-oi9J4up4iMrOJgMaUzb0TZqWSP6lobT-7nekeeup9j62Wp0uwEvkc7qBGzVW_O4K0ZFQ3bVXTShZEy5BIZ7k4EBSWmxO3h0DS-3FwNRqgxfBXz48qxQLPgw2wj6VKuY3Nqm8tow/s1600/P1010977.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiy-a-oi9J4up4iMrOJgMaUzb0TZqWSP6lobT-7nekeeup9j62Wp0uwEvkc7qBGzVW_O4K0ZFQ3bVXTShZEy5BIZ7k4EBSWmxO3h0DS-3FwNRqgxfBXz48qxQLPgw2wj6VKuY3Nqm8tow/s320/P1010977.JPG" width="320" /></a></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Vendredi 11 Février 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Les longues guirlandes électriques bleues remuaient faiblement, poussées par la brise qui soufflait. Je suis à la table d'un café, en face de la Cathédrale St Joseph, à Hanoï. »</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Samedi 12 Février 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« C'est étrange ce sentiment de Damoclès. J'ai toujours peur que quelque chose me retombe dessus, comme le sentiment de solitude. Ne pas se foutre la pression. Tel est le but. (…) Je me sens plutôt bien dans ce pays. (…) Hier, j'ai vu la troupe de Than Hang, ou les marionnettes de l'eau. Art populaire au début, je trouvais ça bric-et-broc, mais en vérité, il faut replacer les choses en contexte. Alors j'ai compris pourquoi les chanteuses avaient l'air détendues... Et puis ce dragon fluorescent. Je me demande si le Parti Communiste a utilisé cet art pour faire sa propagande dans les villages. (...)</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaacy2VVCAc_EEVMb5EnfpwcppY8XLotIub5CsHhV487m1YUYqqvRM5sEYeotmgb4AglUGcr0OmWpigU8LlqTKQD3HZibsKM9YcMtA1XFmebCxveo6B9Vzlvi_OsktriklcHNoy9w8wUE/s1600/P1020033.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaacy2VVCAc_EEVMb5EnfpwcppY8XLotIub5CsHhV487m1YUYqqvRM5sEYeotmgb4AglUGcr0OmWpigU8LlqTKQD3HZibsKM9YcMtA1XFmebCxveo6B9Vzlvi_OsktriklcHNoy9w8wUE/s320/P1020033.JPG" width="320" /></a></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Mercredi 16 Février 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Nous avons tous nos petites psychoses personnelles qui sont finalement d'un banal ennui. Les choses sont obsédantes ou ne le sont pas: le silence fait bien taire les êtres. Et on se sent mieux à force d'y croire.<br />
Hanoi est une ville qui me plait. La vie y est douce et mystérieuse, les gens gentils et patients, la triplette « colonialisme, vietnamien, communisme » se réunissant dans une création intéressante et bigarrée.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J'entends le clocher de la cathédrale. Magnifique élément européen au milieu des rues typiquement vietnamiennes. Je sais ce que je veux faire de ma vie. Ou pas. De la politique. Je veux lier l'Art à la politique, fédérer des hommes, réaliser des projets, voyager pour découvrir comment faire à l'étranger pour allier les deux. Mais pas seulement. Plus tard, je veux être heureux. Pour de vrai. Mamamia, je vais finir au Pôle Emploi.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Samedi 18 Février, village de Dong Ky </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ça passe trop vite.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Aujourd'hui, une belle découverte du Vietnam du dehors, ou encore, du dehors de Hanoï. J'ai découvert ce que je préférai des voyages: faire de la route. Sur la route, nous sommes en partance pour un entre-deux plaisant, et nos yeux défilent très vite sur des paysages qui sont toujours différents. Je veux passer ma vie en chemin, j'aimerais faire de grandes routes sans fausses réponses. Les vraies réponses sont celles qui ouvrent encore plus de portes, probablement. Dehors, la campagne vietnamienne, et pas grand chose à part des rizières, à perte de vue. »</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"> Mercredi 22 Février 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Dans le bus, je suis assis à la fenêtre. Le bus doit dater du temps du COMECON, car il semble tellement vieux, qu'il semble être directement importé de l'URSS. Les vitres fermées sont tellement sales qu'elles n'offrent de la ville qu'une vision grise et terne. Hanoi c'est aussi ça, à l'heure de pointe, quand le soleil se couche, et que toutes les motos rentrent chez elles, dans une tornade de pots d'échappement. Je ne peux penser à autre chose. Mais la douceur de la température, et la faible lueur du soleil parviennent encore à transpercer les nuages lourds de pluie et de pollution.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je me sens plutôt étrange, assis dans ce bus, brinquebalant au milieu des milliers de motos et de voitures, du ciel qui s'assombrit comme s'il nous conduisait un peu plus vers les ténèbres bruyantes. Je n'ai pas froid. Je n'ai pas faim. Des jeunes filles sont assises à côté de moi, et me regardent avec des yeux étonnés. Il commence à pleuvoir.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Depuis ma chambre d'hôtel, près de la cathédrale, je regarde d'en haut les lumières de la ville. On peut y voir les petits restaurant qui servent les clients assis sur des tabourets en plastique bleu, posés sur les trottoirs. Les routes sont devenues des trottoirs mais aussi la rivière qui laisse s'écouler un flot continuel de véhicules en tout genre. La ville a plusieurs visages et respire sereinement. Il y a de la buée sur la fenêtre. Elle est créée par ma respiration. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Après une douche bien chaude, je me lève et me sèche. Au miroir, mes cheveux sont mouillés. C'est moi, juste en face, et pourtant je ne le reconnais pas. C'est bien les traits auxquels je m'étais habitué. Mais je ne le reconnais pas. Je m'approche du miroir, pose mes mains sur sa surface, comme pour m'assurer que ce n'était pas une porte vers un autre monde. Je ferme les yeux. L'atmosphère de la salle de bain est encore lourde d'humidité. On entend qu'un silence pesant. Mon esprit est vide, sans aucun sentiment, sans presque aucune envie. A mes pieds, l'eau s'écoule doucement vers le syphon. Pendant un moment, j'ai envie de la rejoindre cette eau.<br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et puis, pour oublier cette idée qui me propulserait dans l'inconnu des canalisations, je vais faire un tour autour du lac Hoan Kiem, le lac où dort une tortue depuis des siècles.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBI48LA9-pDRfr08fMFNA2qvNQjSxp0Gc1JIpMYGMOA7nN62d1-43gVu2mN6l8ZJX-omtPx5IUigXtRg3Fgm0s92B_RxicUdRAQVfwL7qJFaA1ZXtNnPDT0B2u6ZOzK4BzFMhm3RcZV1g/s1600/P1020182.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBI48LA9-pDRfr08fMFNA2qvNQjSxp0Gc1JIpMYGMOA7nN62d1-43gVu2mN6l8ZJX-omtPx5IUigXtRg3Fgm0s92B_RxicUdRAQVfwL7qJFaA1ZXtNnPDT0B2u6ZOzK4BzFMhm3RcZV1g/s320/P1020182.JPG" width="240" /></a></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Vendredi 25 Février</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Quoi qu'on dise. Comment faire? Pour arrêter de penser?</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« <i>Les pensées s'enchainent et s'enroulent dans ma tête, sans pour autant me sortir de la misère dans laquelle je me trouve </i>» </div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Yu Dafu</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je pense beaucoup trop, le problème c'est que ça me semble normal.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Hier j'ai vu une adaptation de <i>La Douleur</i> de Marguerite Duras, jouée par Dominique Blanc. (…) La comédienne a parfaitement bien mené cette dernière partie. Presque obsédante, basées sur les répétitions sur l'occurrence choquante du mot « merde », sur la métaphore du ventre et des plantes, sur ce corps qui se reconstitue petit à petit et ce magnifique « J'ai faim » qui conclue la pièce, sans qu'on s'en aperçoive.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Samedi 26 Février 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">à Hue</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je suis couché sur mon lit</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et j'y entends le bruit des vagues</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et le bruit de l'eau troublante</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Qui se heurte contre ses pieds</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ton corps, comme une vague</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Qui enroulé dans les draps noirs</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et les cortèges de fleurs pâles </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Respire bien tranquillement</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Corps et promenade, dans les rues de la ville</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Se détachent des coquilles de son</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Des ellipses, callypiges</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L'Arbre</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et l'atmosphère rose orangée</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Un sourire d'orange</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Un œil bleu et un œil vert.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Aujourd'hui, j'ai visité la Citadelle de Hue. Il y avait le drapeau du parti Communiste, qui flottait, gigantesque. Ils se sont infiltrés partout où l'histoire respirait, comme pour lui donner une couleur rouge.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4dRHAiOnBO-uuD32az-5Ci6-RmuLVHJ_LAWd-fvxHyChQCMLcyKOxnZXOP5_Usjs7yZoBdULb49NQ-MxpvqCXT3-S7ES8jgjmEpMV9Z7c_Fr7SO2bYT8klYqRX9dTBK1hHjJOtxiQtfM/s1600/P1020060.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4dRHAiOnBO-uuD32az-5Ci6-RmuLVHJ_LAWd-fvxHyChQCMLcyKOxnZXOP5_Usjs7yZoBdULb49NQ-MxpvqCXT3-S7ES8jgjmEpMV9Z7c_Fr7SO2bYT8klYqRX9dTBK1hHjJOtxiQtfM/s320/P1020060.JPG" width="320" /></a></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dimanche 27 Février 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Je crois qu'aujourd'hui que j'ai compris qu'on ne peut voyager seul pendant deux mois que sous certaines conditions. D'abord, il faut aimer quelqu'un, et avoir envie de rentrer. Paradoxalement, je pense que ça rend le voyage du coup plus...disons qu'il a un sens, qui n'est non pas une fuite vers un meilleur mais découvrir qu'il y a d'autres endroits merveilleux de part le monde. Non pas que le bonheur est quelque chose qui se vit nécessairement à deux, c'est simplement qu'il doit être partagé.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Parfois, je pense à H. mais je ne me souviens même plus de son visage. Je me souviens simplement qu'elle était un peu différente que celles que j'avais rencontrer depuis lors.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et puis j'ai voyagé de tombes en tombes. Tombes de Tu Duc, Gia Long, Ming Mang. J'aimerais bien aussi qu'on m'enterre dans de tels sanctuaires, en plein milieux de la forêt. Et que de jeunes gens viennent pécher des poissons, dans mes étangs.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2lv5Bvj6bxbsi5-XiDMEjXuSF9-otbV1owAb7wFPOWEGEdMKaMM4YJHZK6HJbn5i9K7E_B1WHTVqh4fo93VOA8VAIqNxAffX3KPJliSg0G5Xzqy3DznKLvhUFxVhECLvQUkLZG2bymtM/s1600/P1020081.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2lv5Bvj6bxbsi5-XiDMEjXuSF9-otbV1owAb7wFPOWEGEdMKaMM4YJHZK6HJbn5i9K7E_B1WHTVqh4fo93VOA8VAIqNxAffX3KPJliSg0G5Xzqy3DznKLvhUFxVhECLvQUkLZG2bymtM/s320/P1020081.JPG" width="320" /></a></div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Mardi 1er Mars 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Les petites dames du lac Hoan Kiem</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Mon train est arrivé à Hanoï à 5 heures du matin. Mon hôtel était fermé. En fait, tout était fermé. De quoi pester contre le monde entier, quand on a dormi 9 heures sur une planche recouverte d'une pseudo-mousse qui sert de matelas.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Un moment assez fantastique où j'ai pu voir, à 6 heures du matin, les hanoiens faire leur footing, et la gym matinale. Un grand moment, quand le soleil se lève sur le Lac, et que tranquille, dans les buissons, autour du lac, sur les place, s'activent les courageuses mamies, pour faire un peu de fitness.</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Après j'ai écris ça. Et pourtant, il n'y a pas vraiment de rapport, ni de destinataire.</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Bien le bonjour Mademoiselle</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">C'est la première fois que je vous vois</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Qu'est-ce qui vous amène par là?</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ah! La fraicheur du temps</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">La caresse du vent</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et la fraicheur des arbres</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Oh moi! Mademoiselle</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ici c'est ma maison</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Elle est un peu conceptuelle</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et parfois même j'y suis bien</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">En toute saison</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">C'est une maison un peu crânienne </div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Où circulent milles en unes pensées</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Arborescentes, couleur du ciel</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Sur son toit perle la rosée</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J'y ai cloué des planches et condamné des portes</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je veux plus laisser entrer de feuilles mortes</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ni les courants d'air froids</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Quoi! Mademoiselle</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Vous voudriez rentrer?</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et laisser échapper</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Votre âme, pourtant si belle</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans cet esprit bien débraillé.</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Vendredi 4 Mars 2011</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ce soir, je n'ai pas envie de lire, j'ai juste envie de changer le monde. J'ai envie d'écrire, mais je n'y arrive pas. Je n'ai pas de constances. Il faudrait que j'écrive plus. Mon ermitage, symbolisé par cette chambre d'hôtel louée pour le mois, ne porte pas vraiment ses fruits. Finalement, je sors plus que je ne reste ici.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Je devrais écrire à propos de ce rêve: Nous étions avec toute la troupe de théâtre de l'année dernière. Nous étions entrain de jouer une scène de guerre: tous arrivait sur scène habillés de blanc, comme des fantômes. Plus de bruits de mitraillette, et tout le monde s'effondre. Glauque à souhait.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Parfois, j'interprète tout pour essayer de donner une cohérence au système. Socialisme, amour des autres, Bisexualité, fusion des arts et de la politique, démocratie. </div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Des films et Des livres. Des livres vietnamiens, comme Duong Thu Huong par exemple.<i> Les paradis aveugles</i>, un très bon livre, un peu larmoyant, mais très poignant et qui montre tout l'échec du communisme.</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
Et puis des films aussi.</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« J'ai tué ma mère ». Quel film! Xavier Dolan a écrit ce film quand il avait 17 ans. Diantre, il faut que je me bouge le cul! 17 ans, c'est l'âge que j'avais quand j'étais avec elle, que je me sentais plein de vie, et que je voulais écrire: « Ohwo! » </div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et puis l'Amour bon sang! Il faut y penser à l'Amour!</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(...)</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Il y a quatre japonais qui m'entourent. Le Japon se rapproche petit à petit. Le Japon me manque. </div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">(…) </div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le Vietnam est un pays où les gens sourient. Mais j'ai raté son sourire ce soir. C'est étrange mais je n'arrive pas à vraiment à m'attacher. Peut-être est-ce surtout parce que je m'en vais bientôt. Ou pas envie de m'emmerder avec ça. Je ne sais pas. Relax, take it easy, Paul.</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Huong. J'ai rencontré deux Huong. N'avaient pas le même visage. Sa beauté m'a frappé au visage. Mais qui?</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Mercredi 9 Mars 2011</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>« Et puis il ne savait plus quoi dire. Et puis il le lui avait dit. Il avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort.</i><span style="font-style: normal;"> »</span></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Marguerite Duras, <i>L'amant</i></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">J'aime ce passage. Il me parle. Je n'y peux rien. J'ai l'impression que mon cœur le scande contre les parois de mon for intérieur, pour faire écho jusqu'au fond de mon ventre, et voir si la phrase sonne bien, comme Gustave Flaubert et son gueuloir. Triste: oui, un peu. Cette douce mélancolie. D'y penser encore.</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Non seulement, je suis un ruminant, mais en plus je suis un romantique. Mais pas n'importe quel romantique. Le romantisme est à réinventer, un romantisme qui rend libre. Un romantisme qui ne laisse pas de crottin de cheval sous le balcon. Peut être un romantisme politique qui montre que l'amour peut lier des hommes et des sociétés, sans pour autant les enchainer dans des mots et des discours, à des attitudes préconçues, à des attitudes politiques passivement exécutées. Un romantisme qui ne considère ni le destin des âmes sœurs ni par pur déterminisme social ou naturel. Un romantisme qui accepte que tout n'est que circonstance, et qui accepte la facticité du monde, et l'infini liberté des êtres. Suis-je clair? Pas vraiment. </div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">(…)</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Le Vietnam et ses gens, et ses visages, ses bruits. Je n'ai rien vu. Je suis resté un mois et je n'ai rien vu. Et je ne vous ai finalement rien raconté, parce que tout est resté dans ma tête. Et je ne vous montre ici, que mon nombril et le nombril du monde. Étrange expérience.</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtP1IYRA2jaGdAlLr-4yO92uamz6WyccZUuqblkCZfOVAKyM47aJo977L6tEoGXHpgk9jSaUt3C6nsQtz1JW-7CBOXqm6CKL-6SYvcBCQ_CuOXhkjcpT9UBAvPD6I1XiDdQe4lHrI3O5M/s1600/P1020318.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtP1IYRA2jaGdAlLr-4yO92uamz6WyccZUuqblkCZfOVAKyM47aJo977L6tEoGXHpgk9jSaUt3C6nsQtz1JW-7CBOXqm6CKL-6SYvcBCQ_CuOXhkjcpT9UBAvPD6I1XiDdQe4lHrI3O5M/s320/P1020318.JPG" width="320" /></a></div><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhViBNlDP_sBoLu249bTy1s6XojCy9CBXmJi0J7pX2Y1kDmPBzLggavYb65BaPasP44q02spRCuZklAoFi2EO9CdbdF9n9FSbkGpMuD1dEnZ17aiUFsBTtHTixm7LTEtrbxKP7moVbq92c/s1600/P1020249.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhViBNlDP_sBoLu249bTy1s6XojCy9CBXmJi0J7pX2Y1kDmPBzLggavYb65BaPasP44q02spRCuZklAoFi2EO9CdbdF9n9FSbkGpMuD1dEnZ17aiUFsBTtHTixm7LTEtrbxKP7moVbq92c/s320/P1020249.JPG" width="320" /></a></div><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaZfOXnmLgLbj-zF0qmEoyP8YRWDkxcjktBFz4g41kJ4xQLm4o9IviNkUihIoa-pbyqQEWgLN298PILQJ7farimE3Oj10IvjGT-4zIvyr7Zo7aQNjrb8Ks9Eei312SnbNJzZzz3KgqmYs/s1600/P1020280.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaZfOXnmLgLbj-zF0qmEoyP8YRWDkxcjktBFz4g41kJ4xQLm4o9IviNkUihIoa-pbyqQEWgLN298PILQJ7farimE3Oj10IvjGT-4zIvyr7Zo7aQNjrb8Ks9Eei312SnbNJzZzz3KgqmYs/s320/P1020280.JPG" width="320" /></a></div><br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6RqA1-RxG3oZpuYuMKdvpKmDLMVdkq6ReOyDmB4wPUrp-vas-do59E5VaT4mInpCNylMh56Nhg1EZcP3CfwQK4ivTY1Or4b5YXwx-JH2fXPJw75OxYfv2Yp-O2lffScn7n8AD7coovlo/s1600/P1020231.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6RqA1-RxG3oZpuYuMKdvpKmDLMVdkq6ReOyDmB4wPUrp-vas-do59E5VaT4mInpCNylMh56Nhg1EZcP3CfwQK4ivTY1Or4b5YXwx-JH2fXPJw75OxYfv2Yp-O2lffScn7n8AD7coovlo/s320/P1020231.JPG" width="320" /></a></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3SD-FqGoze4IaOo3scdtexNIB1G69X1_s-h8JnyCepMJwzgO_IgWDhPnagJni3Rz7oLb8vQzipeU59ReznW7fdbpwiEW2R0Jb7YGXrrv3j0LSNL4zRdFm9mbsarWksyxES_Uk0BZOVSA/s1600/P1020211.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3SD-FqGoze4IaOo3scdtexNIB1G69X1_s-h8JnyCepMJwzgO_IgWDhPnagJni3Rz7oLb8vQzipeU59ReznW7fdbpwiEW2R0Jb7YGXrrv3j0LSNL4zRdFm9mbsarWksyxES_Uk0BZOVSA/s320/P1020211.JPG" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">(…) </div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
Les pensées deviennent de plus en plus rares et secrètes. </div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">(…)</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Ouais j'y otage de ma tête</i></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Tout s'que j'vois par la f'nêtre</i></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>Déménage dedans</i></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Camille<i>, Assise</i></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">(…)</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Loin de là où j'étais, il y a eu un tremblement de terre, et puis après plein de choses ont changé. Et j'ai eu alors le sentiment d'être tout vide. Pourvu que tout aille bien. Pourvu qu'ils aillent bien. Pourvu qu'il aille bien. Pourvu que le Japon aille bien.</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">(...)</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Ce que je veux faire dans la vie finalement, je le sais. C'est comme si j'écrivais perpétuellement le livre de celle-ci, en revenant toujours sur les images les plus obsédantes. Je donne alors une couleur différente à chaque fois. Une nouvelle image. Une nouvelle lueur.</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV-HRMYcDcPyWHkNddTmC26QuK02qrdnE4ZHaDAdTUyIY7rZ387J3T742EYP6HTQHfttnGnEqVbPdlraohK-gsoXFHmB-gW8C0lHuJc_XBo6Omhyphenhyphen1nyl_s2qyktmkZleVa4-ociIxAl0s/s1600/P1020261.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" r6="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV-HRMYcDcPyWHkNddTmC26QuK02qrdnE4ZHaDAdTUyIY7rZ387J3T742EYP6HTQHfttnGnEqVbPdlraohK-gsoXFHmB-gW8C0lHuJc_XBo6Omhyphenhyphen1nyl_s2qyktmkZleVa4-ociIxAl0s/s320/P1020261.JPG" width="320" /></a></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Lueurs</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Sur le plafond bleu et mauve</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Ce sont toujours les ombres</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Qui chantent, dansent et exhalent</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">« Les mêmes odeurs »</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">En fait le soir j'ai plutôt peur</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">J'ai très peur des lueurs</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">J'ai très peur de ses grandes ombres</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Qui me regardent sans pudeur</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">J'ai 17 ans</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Ou peut être que j'en ai 22 maintenant</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Mon ombre n'a pourtant pas grandie</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Et reste la même face au soleil</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">L'ombre s'assied sur mon lit</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Je la déshabille lentement</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Et un souffle froid m'envahit</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">La peur: cette peur indescriptible.</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Alors que j'étais dans tes bras</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">J'ai eu peur bien au début</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Mais ces bras rassurant on fait de moi un ruisseau</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Le temps d'un instant</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Sur le plafond bleu et mauve</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Ce sont toujours les ombres</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Qui chantent, dansent et exhalent</div><div align="center" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">« Les mêmes odeurs »</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">(...)</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="font-style: normal; margin-bottom: 0cm;">Écrire des livres, c'est écrire sa vie je pense. Et si écrire c'est vivre, alors il n'y aura plus rien d'autre d'important. « Il faut écrire des choses importantes. »</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><i>« Je crois que ma vie a commencé à se montrer à moi. Je crois que je sais déjà de me le dire, j'ai vaguement envie de mourir. Ce mot, je ne le sépare déjà plus de ma vie. Je crois que j'ai vaguement envie d'être seule, et même je m'aperçois que je ne suis plus seule depuis que j'ai quitté l'enfance, la famille du Chasseur. Je vais écrire des livres. C'est ce que je vais faire au delà de l'instant, dans le grand désert sous les traits duquel m'apparaît l'étendu de ma vie. » </i></div><div align="justify" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Marguerite Duras, <i>L'Amant</i></div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br />
</div><div align="center" lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-20460667591592747182011-04-03T06:08:00.000-07:002011-04-03T06:08:54.111-07:00Ulysse et Pénélope<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><br />
<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">I. Ulysse</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage... »:</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ulysse quitte la berge, il quitte cette maison</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">La grande maison noire aux fenêtres jaunes</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Où l'on ne reconnaît plus son visage.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Devant lui, ma foi, des arbres</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Tout aussi sombres</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Des étoiles au travers</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et le bruit de l'eau sur l'Océan.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Il n'y a, pour Ulysse, plus vraiment de rivage</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Seulement l'eau, puissante et large</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Les grandes branches sauvages,</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et les grands anthropophages.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et Pénélope, le grand Amour</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Vogue toujours dans ses pensées</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Tout s'efface à part sa lueur</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Mais elle a bien le dos tourné.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« L'avenir n'est rien d'autre qu'une fiction du présent »</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Se dit Ulysse, les yeux fixant l'étendue noire</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Pénélope n'est pas là pour l'aider à voir</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Sur ses joues, la larme discrète du vent.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Il y a bien des mois qu'Ulysse est en partance</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ses bras fatigués cherchent encore le chemin</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Sans cette peur de voir que devant il n'y a rien:</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Perdu qui, comme Ulysse, navigue sur l'errance.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><ol start="2" type="I"><li><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">Pénélope</div></li>
</ol><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ulysse n'avait pas de maison</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Il avait juste Pénélope</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Pénélope était son logis</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et sa raison de vivre</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Pénélope était un paysage</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">L'image même de ses pensées</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">De ses contradictions sauvages</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Des addictions imaginées</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Lentement elle tombe sur la pelouse verte</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Absente comme toujours, l'eau du rêve</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Tombe doucement sur la tapisserie qu'elle ne tisse plus</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et qu'elle a délaissé</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Il n'y a ni rêve ni mémoire</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Plus forte que la Terre qui tremble<br />
Que les voix mourantes qu'Ulysse n'a pas entendu</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et les vagues dangereuses, invisibles</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Si bien que Pénélope, lassive</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Toujours ailleurs, sous les ondes</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Montre les angoisses primitives</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Et la fragilité du Monde</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Et toujours dans son esprit vagabonde »</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm; text-align: center;">III-Tremblements</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le ciel orangé et l'asphalte de la mer s'étendent sans qu'on en voit la fin. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Ulysse creuse des trous dans la terre de la barque qui ne le mène nulle part. Il y a autour de lui des bruits de succion, et les visages inquiétants des grands anthropophages. La sueur perle son front; on peut lire dans ses yeux sa détermination et son envie de fuir. Ses mains sont pleines d'égratignures; sous ses ongles la terre sèche et aride de la barque. Car Ulysse a 17 ans, peut-être plus, peut-être moins. </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Dans le tumulte, la barque tangue mais les grandes vagues ne l'effraient plus. Monde entier qui s'ouvre pour sourire au visage effrayé du voyageur. Les tremblements de l'eau secouent toujours le cœur d'Ulysse. Mais il creuse toujours au fond de la barque, en contact avec les racines et les pierres. Le trou qu'il a creusé est aussi profond que le cratère qu'aurait creusé une météorite; pendant qu'il s'acharne, des mains lui attrapent les bras et le cou, s'approchent goulument de son oreille. Quand soudain jaillit une lumière.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">La lumière du ciel jaillit du trou creusé dans la barque. Comme si la mer du soir, pleine d'étoiles s'écoulait dans le navire devant les yeux éblouis d'Ulysse le magicien. Sous les nouvelles secousses, la terre meuble retombe et rebouche le trou, pensant l'ensevelir. Pierres, racines, eau et toutes les étoiles lactées par l'écrasement du ciel sous la terre, prêt à faire couler la barque dans l'océan de la grande question. Et les anthropophages, de leur bouches énormes qu'on pourrait y loger des comètes, éclatent d'un joyeux éclat de rire que réveillerait plus que le ciel.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Mais Ulysse, presque enseveli, dira toujours: </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">« Pénélope »</div></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-8571361192089067292011-02-02T08:33:00.000-08:002011-02-02T08:33:25.209-08:00Après un semestre- Jours étranges-Bilan<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">C'est étrange. Depuis une semaine, je me suis mis à reécouter la bande originale du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. Et ce qui est encore plus étrange, c'est ce que je peux encore ressentir après avoir écouter la Valse d'Amélie. Morceau à midinette que l'on peut jouer facilement au piano, et que l'on peut déballer pour épater les filles et faire pleurer les mères, il a néanmoins quelque chose de magique. Une mélodie simple qui serre le coeur, et qui n'a été inventée qu'une fois. Même après des années, on ressent les mêmes sentiments, et on l'aime, cette romantique musique de midinette.<br />
<br />
Je ne sais pas vraiment par où commencer ce bilan d'un semestre. Peut être par cette vision, toujours à propos de la même chose.<br />
<br />
J'étais à la porte du train, au Havre. Nous étions tous les deux dans le wagon mais l'un d'entre nous deux resterait sur le quai. Nous ne disions plus rien. Il fallait partir pour vivre des nouvelles choses, comme pour dire autre chose, changer de réalité après avoir passer une année intense qui ne pouvait vivre que sur elle même. "Vis plein de choses, on se les racontera après", que je lui ai dit. Puis nous sommes embrassés, et le train est parti. Depuis lors, tout s'est mélangé dans ma tête. Tout s'est transformé en une autre histoire, qui a commencé par un retour anormal, vibrant d'amour mais aussi non souhaité, qui ne voulait pas qu'une année de bonheur s'en aille dans le placard des bons souvenirs, avec les costumes de théâtre et tous leurs visages lumineux. Et puis s'enchaînèrent les incompréhensions, les hésitations, les disputes, les méchancetés, la mauvaise foi, le mépris inexplicable. Et puis ce fut la séparation, amère et froide. Pas encore de substrat visible au changement, simplement du silence dans un terrain vague (on peut voir les herbes doucement bouger mais on entend pas les oiseaux chanter.)<br />
<br />
Pourquoi ressasser ça? Peut être parce que ces choses sont bien présentes dans mon esprit. Parce que même si elles prétendent s'effacer, prétendent progresser vers un mieux, elles sont toujours là, quand même. Comme le sentiment que j'éprouve après la Valse d'Amélie. Et pourquoi dans un tel article? Parce que cette histoire a, malgré tous les efforts et toutes les réussites, tout de même coloré grandement cette partie du semestre, mais peut être pas avec la plus belle peinture qui soit. Mon aventure Tokyoite ne se limite bien sûr pas à ça. Mais le Japon, c'est aussi cette histoire, et je ne peux pas le nier.<br />
<br />
Je viens de passer presque cinq mois au Japon, dans un des pays les plus développés au monde. En venant ici, je me suis d'abord rendu compte de l'importance qu'il y a à préparer ses voyages et aller dans les endroits que nous envisageons vraiment. Non pas que j'ai commis une bourde monumentale en venant ici. C'est simplement que j'ai trop suivi un troupeau et les certitudes de Sciences po, et que finalement, je suis arrivé ici avec de fausses attentes. Passée cette première difficulté, il faut tout de même retrouver son compte, parce qu'il ne s'agit pas de faire l'enfant gâté qui n'est pas heureux dans un des pays les plus fascinants de la planète! Parce que s'il y a bien une ville fascinante, merveilleuse, grandiloquente, c'est bien Tokyo, la grande avaleuse. Des petites rues comme des grandes avenues, dans un torrent de lumière éblouissant. Des fourmis partout, des magasins partout, de tout partout. Une grande ville produit presque toujours immédiatement une atomisation des individus. Dans une grande ville, on se retrouve vite soi-même un perdu parmi la foule. Se distinguer est difficile. On devient un être humain branché à un téléphone portable, en communion cosmique avec d'autres individus aussi seuls et perdus dans les contacts du téléphone. Mais ce n'est pas forcément triste. Tokyo, ville étrangère, nous ramène finalement à nous même. Car le poncif qui accompagne les voyages est bien vrai: on se découvre bien plus soi même en voyageant. Comme dirait Michaux: "Voyager pour s'apauvrir, voila ce dont tu as besoin". On se déshabille des certitudes, pour se retrouver nu et soi-même, sans rien d'autre qu'une gigantesque page à écrire.<br />
<br />
S'il y a bien un bilan à faire au Japon, c'est le bilan des amitiés. Se faire des amis français ou internationaux est une chose plutôt facile et rend le quotidien brillant et lumineux. Tout le monde est dans le même état d'esprit, c'est à dire le voyage et la découverte. Je suis moi-même plutôt surpris par mon aisance à me lier facilement avec les gens de la sorte. Malgré la distance que je garde, comme une habitude plutôt qu'une méfiance, ce sujet là n'est pas très difficile.<br />
En revanche, une des choses assez ardues ici, et peut être la plus intéressante est de se faire des amis Japonais, qui n'ont jamais vécu à l'étranger et qui ne parle pas l'anglais. Non pas que cela soit impossible! Au contraire! J'ai rapidement compris que le problème n'est peut être pas la prétendue distance que les Japonais mettent entre eux et les étrangers, mais peut être plutôt un double jeu de serialité. En se disant que les japonais sont d'avance difficiles d'accès, on se bloque peut être plus, on ose moins aller vers eux, et du coup construire une amitié devient plus difficile. Enfin, un des problèmes majeurs est peut être la langue: parler c'est penser, et parler mal c'est montrer une pensée caduque, c'est ne pas se montrer soi totalement, d'où le temps plus important.<br />
<br />
Ce que j'ai réalisé ici, c'est que malgré les différences culturelles, il y a bien une similitude, un petit quelque chose qui fait que nous pouvons tous nous entendre, en tant qu'être humain. Cette banalité grandiose est en fait plutôt un rejet du relativisme culturel radical. Il y a bien des similitudes entre les japonais et nous même, et peut être plus que des différences. La forme est juste différente, mais comme la forme fait aussi le fond, le fond diffère. C'est un jeu dialectique entre le même et le différent: le Japonais est bien ce charmant concept d'Autrui que l'on étudie en Philosophie en Terminale! Il fallait bien que cela serve à quelque chose!<br />
Alors pour ce qui est des amis japonais: Oui! Oui, doucement mais surement, je me fais des amis japonais. Certains commencent vraiment à s'ouvrir, comme moi je m'ouvre à eux. On apprécie alors le raffinement, cette attention portée au détail et à l'autre, la gentillesse, la politesse, l'intelligence, la beauté, l'humour, mais aussi la timidité, les changements d'humeur, la distance, la peur, la fascination... On expérimente finalement ce qu'on éprouve avec n'importe qui d'autre. C'est juste que tout est dans le désordre, et qu'il faut du temps pour reconstituer le puzzle de la différence culturelle.<br />
<br />
Si je suis bien optimiste quand aux japonais en eux même, je le suis beaucoup moins quand à la société japonaise. Peut être cela va-t'il changer au cour de l'année, mais en tout cas, je n'ai aucune envie de faire ma vie ici. La vie des japonais semble être reliée à une seule et même chose, le travail. C'est bien simple, tous les exemples de nos manuels scolaires parlent soit des devoirs que Sato san doit faire en retrant chez lui, soit du part-time job de Moriyama kun. Ici, le travail et l'effort sont les vertues cardinales de ce peuple laborieux. Un enfant, après avoir quitté l'école primaire, va rentrer au collège puis au lycée, dans lesquelle il va se préparer à un concours d'entrée pour l'Université. Bien sûr, comme ce concours est bien difficile, les plus malins et plus à l'aise financièrement prendront des cours du soir, qui va résumer leur vie lycéenne au travail. Une fois à l'Université, ils étudieront la matière qui les fascine le plus, de l'Art à la Religion en passant par l'Allemand ou les mathématiques. Ils entreront dans un club, qui leur demandra un investissement qui peut parfois aller à trois heures tous les soirs. Ils prendront un baito, ou petit job, pour gagner de l'argent pour s'amuser une fois la semaine. A partir de leur troisième année, ils vont commencer à chercher un travail, assister à des séminaires d'entreprises en tout genre. Et ainsi, si tout va bien, parce que c'est la crise depuis presque 20 ans, ils touveront un métier à la sortie de leur quatrième année. Ainsi, une étudiante en littérature islandaise ou bulgare peut se retrouver banquière, comme un étudiant en "culture et religion" se retrouver dans une entreprise de logistique. Ensuite, dans cette entreprise, ils travailleront toute l'année, avec deux semaines de repos par an, une explosion d'heures à la semaine, prendront le train à minuit pour rentrer chez eux, si ils ne sont pas restés endormis dans le métro après deux heures de transport.<br />
Bien sur cette description est bien arbitraire, manque de précision, est basée sur des observations, et <br />
s'applique beaucoup plus à Tokyo qu'au Japon en général. Elle est aussi peut être un peu exagérée. Cependant, je ne peux pas m'empêcher de penser que ce pays court à sa perte, comme si cette dépression économique depuis si longtemps présente n'était que le reflet d'un pays qui finalement s'ennuie d'avoir tout acquis. Après les toilettes à la lunettes chauffée, le jet automatisé qui vous lave le derrière, et le vibromasseur "Hello Kitty", je ne sais pas ce que les Japonais vont bien pouvoir inventer pour se trouver quelque chose à apprécier, une fois que le capitalisme leur a tout apporté, à part le bonheur et le bien être. Et je ne dis pas ça gratuitement. Je parlais avec mon professeur de littérature, américain, qui adorerait vivre en Europe, parce que "You guys understood that a life where you are working to live is not worth living." Comme quoi, les 35 heures et le mois de congé payé, ça peut faire aussi rêver les Américains et les Japonais, capitalistes sans remise en question.<br />
<br />
Remise en question et intégration dans le monde du travail. Comment faire une transition discrète sur moi et ma petite personne. Ce voyage et mon séjour à Sophia m'aura montré que j'avais de plus en plus de mal à supporter le monde universitaire et les cours. En ce moment, je suis complètement perdu. Une vingtaines de Master différents. Une vie pleine d'autres possibilités tellement plus passionnantes. Je ne sais absolument plus ce que j'ai envie de faire de ma vie. Chercheur, politicien, artiste, metteur en scène, tisseur de rêve. Tout faire se révèle impossible. Et tout choix implique un renoncement, un coût d'opportunité. Quelle loi terrible! J'ai 22 ans, et je n'ai plus aucune idée. "On the top of the world, you've got nothing done" dirait Brian Molko. Juste envie de me perdre, de ne plus avoir à penser. De créer, de créer de l'art et de rendre les gens heureux, intelligents, éclairés, conscients, amoureux, outrés, vivants. Mais aussi envie de voyager, de me perdre dans la jungle, au coeur des ténèbres. D'aller dans les ténèbres, que ces mains inconnues me prennent pour faire de moi ce qu'elles veulent, pour faire de moi l'autre.<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: center;">Arty Farty</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><em>"I wanna take you away <br />
Lets escape into the music <br />
DJ let it play<br />
I just can't refuse it <br />
Like the way you do this <br />
Keep on rockin to it<br />
Please don't stop the <br />
Please don't stop the <br />
Please don't stop the music "</em></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">La violence et l'alcool circulaient dans mes veines</div><div style="text-align: center;">Quelques neurones se battaient dans mon cerveau</div><div style="text-align: center;">A l'entrée de la grotte, les pâles voix lointaines</div><div style="text-align: center;">Des vampires homnivores, une croix sur le dos.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">Dans la nuit sombre sortaient de leurs cercueils noirs</div><div style="text-align: center;">Les grands hommes très hauts, cheveux noirs de jais</div><div style="text-align: center;">Les regards délicieux, dévorant les nuées</div><div style="text-align: center;">Des douces proies sorties tout droit du vent du soir.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">On prit alors le fer, me marqua le poignet</div><div style="text-align: center;">Un verre de sang donné, jeté droit dans l'Enfer</div><div style="text-align: center;">Ami à mes côtés, vision de Lucifer</div><div style="text-align: center;">Vision mortifère, nous sommes bien damnés.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">Dans la fosse aux vampires, nous nous jetâmes alors</div><div style="text-align: center;">Effrayés avant tout par leurs yeux de saphir</div><div style="text-align: center;">Leurs sourires effrayants, leur calme teint de cire</div><div style="text-align: center;">Les longs doigts silencieux, semblant sceller mon sort.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">La musique est vitale, la peur vite s'endort</div><div style="text-align: center;">Autour des êtres humains, que cette envie de jouir</div><div style="text-align: center;">Et d'embrasser d'amour ses visages faits d'or:</div><div style="text-align: center;">Nos hurlements de peur se transformèrent en rires.</div><br />
<br />
"On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" disait Héraclite. "Tout s'écoule". Cette troisième année nous a tous rendus fous, ou plutôt, nous a tous rendus tout blanc. Une envie de ne pas être ce qu'on a été, ce sentiment de faire ce qu'on ne pouvait pas faire avant. Beaucoup de couples ont explosé. Des amitiés se sont crées, alors que d'autres se sont évanouies, ou on fait semblant d'éclore pour finalement mourir dans l'oeuf. Nous sommes tous, plus que jamais, des individus, seuls devant la grande tapisserie de notre vie, sans savoir vraiment quoi écrire dessus, mais avec une ferme volonté de ne pas rendre copie blanche. Je ne sais pas quoi penser du concept de "révolution personnelle", ni du changement en soi même. Il n'y a de toute façon pas de quoi juger un tel sentiment de manière axiologique. Ce n'est ni bien ni mauvais. Juste envie d'exploser de lumière, de pousser au plus loin, de faire des choses que nos parents n'ont peut être jamais eu l'occasion de faire. Et parfois, on voit le changement, et on ne peut pas lutter contre lui. Et on voit alors la barque s'éloigner de la berge, le visage familier s'effacer dans la brume, pendant que l'on s'enfonce dans le noir, avec comme navigateur le Passeur qui nous emmène non pas vers la Mort mais vers la réalité de la Vie.<br />
<br />
Mais il y a cependant des choses qui ne change pas beaucoup. Du moins, elles diffèrent, prennent une autre rhétorique et d'autres conversations. Ainsi je voudrai remercier Mademoiselle Stellaire que je n'ai jamais évoqué ici sur ce blog. Sans trop savoir pourquoi, je me suis mis à repenser à elle quand je voyais les paysages nocturnes défiler pendant que j'étais dans le train. Après un sourire, je voulais juste la remercier, lui dire qu'elle me manquait, et que je lui souhaitais tout le bonheur du monde. La remercier d'avoir été là quand ça n'allait vraiment pas. De ne pas être partie, de ne pas s'être effacée alors que notre situation lors de mon départ était bien plus complexe et profonde que la dernière histoire qui a laissé tant de souffrances, d'incompréhensions et de malaises. Pour cela, merci. Avancer ne veut pas toujours dire faire table rase du passé. <br />
Et pour mieux la connaître: <a href="http://mademoisellestellaire.blogspot.com/">http://mademoisellestellaire.blogspot.com/</a><br />
<br />
Une incompréhensible tristesse. Nous nous sommes retrouvés dans une chambre, la lumière faiblement allumée, après avoir pleuré, tous les deux pour les mêmes raisons, même si nos histoires n'étaient pas vraiment entremêlées. Couchée sur le lit, la masse en face de moi était fort ivre. J'ai passé mes bras autour de son dos, et j'ai fermé les yeux. Le manque, le vide: les sacripants qui reviennent sans qu'on comprenne pourquoi, ceux qui font de nous des êtres qui ne pensons qu'à persévérer dans notre être, des êtres qui ne vivent qu'à travers le désir, qu'en dehors de nous mêmes, en bon spinozistes. J'ai alors embrassé son visage, et ses lèvres, mais de l'eau a coulé sur les murs, les pétales de la fleurs se sont repliés sur eux-mêmes, et le vent a cessé de souffler sur les fenêtres. La tristesse est partie en fermant la porte, me montrant la constance de l'existence, et les incohérences du désir. Et surtout qu'on a besoin d'être seul, pour mieux se découvrir.<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><em>"Voyage, voyage! Plus loin, que la nuit et le jour!"</em>Desireless</div><br />
Je pars pour deux mois hors du Japon. Je vais faire un mois de stage au Vietnam, et probablement un mois en Chine. J'ai vraiment besoin de partir du Japon, besoin de vivre autre chose, moins aseptisé, de quitter cette réalité que je ne vis qu'à moitié, de m'apauvrir encore plus. Peut être que là où je vais, je ne trouverais pas ce que je cherchais, mais l'important c'est de chercher non? La réponse quelque part, on s'en fout!<br />
<br />
<br />
Comme vous avez pu le constater, ce bilan est plutôt contrasté, fait d'ombres et de lumières, aussi réaliste que peut être l'amour, l'argent, l'amitié ou la mort de Carlos et Micheal Jackson. En tout cas, merci Sciences po! Au moins, cette école aura servi à quelque chose: nous montrer que nous devons nous adapter et savoir changer dans ce monde en constante rotation. Des purs produits de la <span style="background-color: yellow;">mondialisation</span> peut être? Ou simplement avoir la vingtaine et se perdre, et leur dire merde à tous.<br />
<br />
En tout cas, rentrer en France: Oh ça non!</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-63518794591256154792011-01-30T16:27:00.000-08:002011-01-30T16:27:17.863-08:00Merci à Clarisse Pham<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><br />
" Le poète n'est plus campé seul, face au reste de la réalité; il est, ni plus ni moins qu'un autre, embarqué dans le même bateau et pour un même voyage. Cette proximité fait d'autant plus ressortir sa singularité que son activité est presque inexistante : au moment où les rameurs qui ont souqué sur les avirons sont en fin de course et s'apprêtent, tendus qu'ils sont en arrière, à basculer précipitamment en avant, en relevant les rames de l'eau, ils créent par ce mouvement même une sorte d'arrêt dans le mouvement de la barque, qui correspond à un moment d'inertie. C'est très précisément là que celui auquel Rilke identifie le poète intervient : son chant comble cette inertie, et, plus encore, la convertit, transformant la résistance de la barque en un chant qui la métamorphose, en même temps que ce chant qui permet à ceux qui rament de retrouver le rythme et le sens de leur action. Qui plus est, la source du chant n'est pas l'indigence de la réalité, mais bien un surcroît d'être auquel il est indispensable de donner d'abord une forme. Le chant qui surgit ainsi n'a pas nécessairement un sens immédiatemment perceptible, mais il maintient un lien étrange et insolite entre l'immédiateté d'une résistance concrète mais dominée, subvertie, et des aspirations plus lointaines, inévitablement floues encore, ert qui, sans doute, resteraient inexprimées, faute de recevoir cet élan, en quelque sorte surgi de l'avenir. C'est pourquoi la place du poète est, avant tout lieu qu'on voudrait lui refuser, lui concéder ou lui offrir, sitée dans le temps." <br />
<br />
Marc B. de Launay <br />
Introduction de Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke </div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-29279467899406796122011-01-05T01:45:00.000-08:002011-01-05T01:45:11.251-08:00Merci!<div style="text-align: center;">"Happy birthday to you<br />
Happy birthday to you</div><div style="text-align: center;">Happy birthday to you Mister President</div><div style="text-align: center;">Happy birthday to you"</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Je me suis mis sans raison valable, à réécouter Marilyn Monroe dans ses belles années. Quand Marilyn a chanté cette chanson, qui a provoqué sans aucun doute une érection à tout son public masculin, elle signait aussitôt son arrêt de mort, par un suicide qui sentait bien trop les dessous présidentiels pour être franc et désespéré. Happy birthday Mister president! Et surtout, à tous, en retard, un très joyeux noël et une bonne année! Let us celebrate.<br />
<br />
J'ai pensé à "Happy birthday", parce que j'avais envie de vous faire un remerciement aussi glamour que celui de Marilyn. Je voulais remercier les lecteurs de ce blog. J'écris pour me vider l'esprit, pour essayer de mettre en forme ce qui se passe dans ma tête, et surtout pour garder une constance dans la vie sans avoir l'impression de sombrer dans le vide. Je n'irai pas jusqu'à me faire poête maudit bien sûr, parce que je ne suis ni assez bon, ni adepte des clichés tout faits pour me considérer comme tel. Disons juste qu' écrire me donne l'impression de marcher droit, malgré les bourrasques de vent sur le chemin. Une sorte de tapis existentiel que nous offre seulement l'acte de créer. Je veux remercier tout ceux qui m'envoient des messages et des compliments après avoir lu mes articles même s'ils ne commentent pas ceux-ci sur le blog même. Chaque message est personnel et touchant. Merci encore, cela me donne encore plus l'envie d'écrire, et de mieux en mieux.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Joyeux Noël et Bonne année à tous.<br />
And happy birthday to you mister president!</div><div style="text-align: left;"><br />
</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-28360292609019316582011-01-04T05:45:00.000-08:002011-01-04T05:45:20.152-08:00Il manquait quelque chose à OnomakoenJ'arrivai à Onomakoen à 9 heures 37 du matin. Par les fenêtres du train, on pouvait voir la neige tomber à l'horizontal. Tout était blanc autour du village. La neige avait tout recouvert et le froid s'était infiltré partout. Il faisait sept degrés en dessous du zero. Trop peu de degrés pour me permettre de sortir sans l'attirail de l'alpiniste. Tous les passagers du train ressemblaient à des cosmonautes. C'était un peu comme si nous arrivions sur une autre planète. Le soleil était haut et glacé. Le ciel aussi était bleu et glacial.<br />
<br />
Onomakoen est une toute petite ville située près d'Hakodate. Ces deux villes se trouvent sur l'île d'Hokkaido (北海道), située au Nord du Japon. Il s'agit clairement de l'île la plus froide du pays. Je m'y étais rendu pour les vacances de Noël. J'avais besoin de fuir Tokyo, sa grande mégalopole, ses mondanités et ses problèmes. J'avais besoin de me perdre un peu plus au Nord. Et je me suis retrouvé à Onomakoen.<br />
<br />
C'est arrivé ce jour là, un vendredi. Onomakoen est un très petit village. En hiver, on ne voit plus la route, les maisons sont recouvertes de neige, il n'y a plus de de trottoirs et les gens ne sortent pas de chez eux. Je me dirigeais en sortant de la gare, vers les lacs. Trois charmants petits lacs, reliés par des ponts de bois sont une des attractions locales. Sur la route, avancer s'avérait difficile. Il faisait si froid que mes joues semblaient tomber. Je n'avais plus l'impression d'avoir des oreilles et mon nez ne respirait plus le même air. J'étais défiguré, et mes pieds s'enfonçaient péniblement dans le neige. <br />
<br />
Une fois arrivé aux lacs, je sentis rapidement mon visage se recomposer. Les lacs étaient bien présents, magnifiques, gelés et calmes. Le manteau blanc uniforme recouvrait les berges et la cime des arbres, les eaux restant noires et sans aucun mouvement. Pas une feuille sur les arbres, eux aussi lueurs sombres au tableau tout blanc. Le ciel était terriblement nuageux. Tout était calme. Je me suis alors avancé et j'ai traversé le premier pont pour aller me perdre dans la forêt.<br />
<br />
Se perdre dans la forêt était franchement difficile. Au Japon, l'inconnu est souvent connu, et se retrouve vite balisé. Même avec un mètre et demi de neige, les panneaux vous indiquent le chemin. Pris par la contemplation des lieux, je trouvai quand même le moyen de m'écarter des berges par inadvertance, pour m'enfoncer dans la forêt. Le froid ne me gênait plus vraiment. Mais au bout d'un moment, la vision devenait de plus en plus difficile. J'étais perdu dans le blizzard. Ma promenade devenait sans intérêt. Je me décidai alors de rentrer pour échapper au froid. C'est à ce moment là que je la vis. Une jeune femme, grande, mince, vêtue d'une longue robe blanche. Les épaules nues, elle ne semblait pas avoir froid. Elle me regarda dans les yeux, puis se retourna pour s'enfoncer dans la forêt. Je l'appelai plusieurs fois mais elle ne s'arrêta pas et disparu.<br />
<br />
Je ne savais pas qui était cette femme. J'avais à peine aperçu son visage. Cette énigme persistait dans mon esprit jusqu'à mon arrivée à la gare. Ma promenade avait été trop longue, et je fus surpris de découvrir que j'avais raté le dernier train de la journée. J'étais alors forcé de rester à Onomakoen. Il ne me fallu pas longtemps pour trouver une auberge. Installé dans une petite chambre confortable, je regardais par la fenêtre le spectacle blanc du dehors. Qui était cette femme? Pourquoi ne mourrait-elle pas de froid, ainsi perdue dans la neige? Je n'avais pas envie de rester seul dans cette chambre, alors je descendis à la salle à manger pour dîner. Une jeune femme jouait du Shamizen et chantait. Bercé par les sons étranges que j'avais pu l'habitude d'entendre, je regardai la jeune femme d'un oeil endormi. Dehors, il neigeait.<br />
<br />
Il neigeait encore, et le vent gelé me pétrifiait le visage. Dans les grandes rues sombres de la ville, j'essaie de suivre les traces de pas dans la neige. Je ne sais ni où je suis ni où je vais. Je suis juste les traces de pas dans la neige jusqu'à arriver à une impasse. Il y a par terre des petites gouttes écarlates sur le tapis blanc. Après, je me réveille.<br />
<br />
Je m'éveillai. Il y avait près de moi le corps de la joueuse de Shamizen endormi. Elle me montrait son dos, couchée sur le côté. Il y avait dans la chambre une odeur de corps. A la fenêtre, la neige tombait sur le petit matin, on avait sorti les pelles pour déblayer la neige. Le ciel était blanc. Quelques traces de buée aussi. Buée sur mes lunettes quand la musicienne m'a lancé un regard curieux hier soir. On s'était alors attablé près de la cheminée. Elle parlait japonais. Moi aussi, enfin mal, mais suffisamment pour faire passer l'ambiguïté qui s'éveillait petit à petit en moi. Quel visage étrange, les yeux si fins, la bouche discrète, un sourire qui n'en est pas un mais que ne se refuse pas non plus. Je ne savais plus très bien comment nous en étions venu à monter dans ma chambre, ni comment j'avais ôter petit à petit ses vêtements. Ses baisers étaient différents de ceux que l'on m'avait donné jusqu'à lors, après près de 45 ans d'errance. Nous avions rapidement basculé par dessus bord. Après le réveil, je ressentis cette étrange impression, celle de se réveiller à côté de la personne avec qui on a fait l'amour quelques heures avant. C'était un peu comme un entre-deux, entre l'impression de connaître au plus profond mais d'un autre côté, une distance si caractéristique de l'âme humaine, qu'on ne peut vraiment saisir complètement. Comme s'il manquait quelque chose. J'embrassai alors doucement son épaule. <br />
<br />
La chambre était de nouveau vide, pleine de ma présence seule. Je buvais un café à la fenêtre quand je me mis à y repenser. La dame de la forêt. Qu'était-elle devenue? Peut être la reverrais-je si je m'y rendais encore une fois. Je me mis alors à penser à toutes ses histoires de déesses et de sorcières, à Ulysse qui se faisait entraîner par les sirènes: un petit rire s'échappa de ma bouche. Je finis mon café, mon appareil photo, pris mon manteau et retourna dehors.<br />
<br />
Le temps n'était pas clément, mais pas non plus hostile. Entre deux eaux. Je me dirigeai alors au même endroit que la dernière fois. Il était quatre heures, la nuit tombait, mais le reflet des lointaines lumières de la ville sur la blancheur de la neige me permettait encore de voir clair. Comme je m'y attendais, la jeune femme était là de nouveau. Toujours impassible, droite alors qu'elle était épaules nues dans un climat glaciale, elle posait sur moi son grand regard austère. Généralement, devant ce genre de personne, on a peur et on s'enfuit. Mais nous sommes dans la vie pour avoir peur, la vie est effrayante aussi bien qu'attirante. Alors je restai devant elle, et je m'approchai doucement pour être sûr de bien voir tous les contours de son visage.<br />
<br />
J'eus beau m'approcher, elle ne recula pas. Elle restait pieds nus dans la neige, des feuilles plein les cheveux, la peau aussi blanche que bleue dans ce paradis gelé. Près d'elle, je fus surpris par les gouttes écarlates dans la neige, tout autour de sa robe. Je le regardai alors et je vis un grand trou rouge sur sa gorge. Pris d'effroi, je reculai, sans comprendre. Je décidai alors de rentrer à l'auberge sans regarder en arrière. La jeune femme ne me suivit pas.<br />
<br />
On raconte que le jour de ses noces, une jeune mariée avait découvert que son mari s'était enfuit sans donner d'explications. Folle de chagrin, elle était allée se suicider dans la forêt d'Onomakoen. On avait retrouvé que quelques traces de sang, mais pas de corps. C'était il y a 20 ans. <br />
<br />
La joueuse de Shamizen m'avait appris quelques chansons. Nous les chantions au lit, ensemble. On atteint toujours une espèce d'intimité avec l'autre qui nous permet même de chanter avec elle. Cela donne une impression de proximité, une jouvence mystérieuse autour du message transmis plutôt directe de l'acte sexuel. Pendant que nous chantions, elle me regardait dans les yeux. J'avais beau la connaître depuis peu, je ne pouvais m'empêcher de me sentir bien avec elle. Mais il manquait quelque chose. Pendant que je chantais doucement, elle passait ses mains dans mes cheveux. Puis doucement, elle m'embrassa et sa main se faufila jusqu'à mes reins. Je passai alors lentement ma main sur sa poitrine ferme et douce comme la neige. Elle me pris doucement par les cheveux et m'emmena vers le bas. Nous avions cessé de chanter, ayant opté pour un message plus direct. Si bien que peu de temps après, j'entrais et je sortais de la joueuse de Shamizen et je ne savais plus très bien où j'en étais.<br />
<br />
Toujours ce même rêve, dans une ville, il fait nuit et je suis les traces dans la neige jusqu'à arriver aux gouttes de sang. Ce même rêve, enfin, c'est étrange comme il commence à devenir comme la réalité ce rêve. Comme si ma réalité devenait un rêve. Comme si ma réalité devenait un récit, dont les mailles sont constituées par le rêve. Démêler le vrai du faux. Le train est entrain de s'envoler, la neige aussi. La neige remonte au ciel. Il n'y a plus de nuages. Et quand on regarde dans le lac: "Il manque quelque chose".<br />
<br />
Je lui embrassai doucement l'épaule. Mon amante avait le goût de la neige. Elle se retournait avec les yeux pleins de larmes. "C'est parce que tu pars!" qu'elle me disait. Alors je l'embrassai, et tous les murs de bois autour de moi se transformèrent en pierre. Quand je l'embrassais, je voyais son visage s'ouvrir comme un ciel sans nuage, bleu et orange, la pluie tombant de ses cheveux secs et d'argent. Je l'embrassais, comme pour ne pas qu'elle s'en aille, comme pour l'empêcher de partir alors qu'elle était déjà partie, couleur d'orange, comme le violon qui poussait doucement dans mes mains. Je passais l'archer sur ses joues tremblotantes...Pourquoi?...pourquoi l'eau coule de l'appartement alors qu'il neige en dehors? Il régnait dans la chambre une odeur de cadavre. Alors, je l'embrassai encore une fois, mais mon amante se transforma en flaque d'eau et me coula entre les doigts, ne laissant comme présence que des draps humides au goût du sel.<br />
<br />
"Il manque quelque chose". Je suis retourné voir la femme des neiges, parce que je savais qu'elle allait être là. Les feuilles tombaient comme en automne sur la neige blanche qui devenait rouge. Je m'approchai de la jeune femme...il n'y avait plus rien à dire... C'était un peu comme s'il n'y avait pas d'histoire. La belle femme de la forêt, le fantôme de mes propres pérégrinations passées, un emmêlement qui ne peut me sortir "de la misère dans laquelle je me trouve". On plonge dans la neige comme on plonge dans le vide. On peut parler de sang sur la neige, de la beauté de l'écarlate sur ce fond tout blanc. Il manque quelque chose à cette histoire, il manque quelque chose.<br />
<br />
J'étais les deux pieds dans la neige, pour retourner voir la dame des neiges. Elle n'était plus là. Elle ne reviendra plus. Elle n'avait sans doute jamais existé d'ailleurs. Tout ceci n'est qu'une fiction, comme les murs de cette chambre qui se sont envolés au même moment dans le noir, comme cette femme qui s'est décomposée d'eau en plein milieu de mon lit solitaire. La neige reflétait les lumières rouges des balises de détresse. Mais ici, le chemin n'était plus balisé. Tout ceci est faux, tout se décompose, tout est artifice littéraire perdu au milieux de la neige. D'ailleurs, Onomakoen n'était pas vraiment un paysage d'hiver. C'était en plein été. Je n'avais pas 45 ans. Et la joueuse de Shamizen n'était pas vraiment japonaise.<br />
<br />
Je n'avais plus qu'une seule solution. Marchant sur le petit pont de bois, qui séparait deux petits îlots, je m'appuyai sur la barrière pour contempler le lac gelé de l'hiver. Je montai alors sur la barrière et sautai dans l'eau. La glace se brisa à ma chute. Le lac était profond. Dans l'eau je me retournais pour voir la lumière de la lune à travers l'orifice laissé par mon corps. Je me laissais couler dans le fond, laissant le froid pétrifier définitivement chaque partie de mon corps, pour que ma peau devienne toute bleue. Rien à faire pourtant, rien à faire. Il manquait quelque chose.<br />
<br />
Il se remit à neiger.Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-86079235343725678332010-12-30T09:10:00.000-08:002010-12-30T16:42:32.728-08:00...<div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Chers lecteurs du soir,</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">J'étais sur le point d'aller me coucher quand j'ai décidé de vous offrir ce texte cité dans le film "Nuits d'ivresse printanière" de Lou Ye. J'ai revu ce film récemment. La première fois, c'était au festival de Deauville. J'étais un peu sceptique la première fois mais le deuxième visionnage m'a convaincu. Et ce passage littéraire, lu par Wang Ping à Jiang Cheng, au début et à la fin du film, est absolument magnifique. Et que personne ne s'inquiète pour la première phrase de ce passage: elle n'est aucunement le reflet de mon humeur (je suis à Hokkaido, difficile d'être plus satisfait!). <br />
<br />
Bonne lecture.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">“ (…) Me suicider. Par manque de courage je ne l'ai pas fait. Mais le fait que je pense encore à l'idée montre que sans l'ombre d'un doute que la flamme en moi n'est pas complètement éteinte. Aujourd'hui, le conducteur du tram m'a insulté. De quoi m'a-t'il traité encore? De Chien jaune. Chien jaune. Quelle belle expression. Mes pensées s'enchainent et s'emmêlent dans ma tête pour finalement n'aboutir à rien, sans pour autant me sortir de la misère dans laquelle je me trouve. J'ai entendu la sirène de l'usine. Elle semble annoncer minuit. Je me suis mis debout. J'ai enfilé le vieux manteau usé que j'avais enlevé. J'ai soufflé la bougie et je suis sorti me promener. Les gens de ce quartier dorment déjà d'un sommeil paisible. Dans les immeubles modernes de la rue Jozi, juste en face quelques échoppes ont gardé leur néon vert et rouge allumés. De là on entend le son d'une balalaika et les notes cristalline d'une mélodie plaintive résonnant dans l'air frais de la nuit calme et profonde parviennent à mes oreilles. Ce sont sans doute des jeunes filles russes en exil qui vendent leurs chants pour survivre. Le ciel est couvert de légers nuages grisâtres, tels des cadavres en décomposition qui se tasseraient là haut. Lorsqu'ils se déchirent, on peut entrevoir une ou deux étoiles. Mais autour de ces étoiles, la couleur du ciel qu'on aperçoit semble charger d'une tristesse infinie.</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Le 15 Juillet 1923.”</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">Yu Dafu </div><div lang="fr-FR" style="margin-bottom: 0cm;">“Nuit d'ivresse et la saison de l'efflorescence”</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-685173787662018992010-12-09T07:03:00.000-08:002011-08-13T02:47:20.176-07:00Dis moi ce qui tu manges et je te dirai qui tu es<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on"><div style="text-align: center;"><b>We are living in a very queer world:</b></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><i>Dis moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es</i></div><div style="text-align: center;"><i>Dis moi qui tu aimes et je te dirai qui tu es</i></div><div style="text-align: center;"><i>Dis moi qui tu manges et je te dirai qui tu es</i></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Je suis à l'université de Sophia en programme d'échange depuis maintenant presque quatre mois. Sophia est une faculté plus orientée vers ce qu'on appelle dans le monde anglo-saxon les "liberal arts", autrement dit les sciences humaines et sociales. En plus d'un programme en japonais pour les misérables manants dans mon genre qui ne parle pas la langue de Mishima, l'université propose donc un large éventail de cours en anglais, qui peut aller à l'étude du théâtre classique japonais en passant par les relations internationales et les sciences politiques. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Je me suis donc fait plaisir ce semestre. Un cour de littérature comparée centré sur les haikus, un cour de politique de la citoyenneté (Miam miam), un cour sur le concept du colonialisme et enfin, <i>last but not least, </i>le cour le plus intéressant: Sociology of sexuality and gender. Certes, je vous vois venir, petits pervers. NON, ce cour n'est pas le plus intéressant parce que les mots "penis", "vaginal intercourses" et "homosexuality" apparaissent systématiquement. Les élèves ne contemplent pas le professeur Farrer la bave aux lèvres, les yeux plein de stupre, une main dans le caleçon et l'autre tripotant nerveusement les stylos des trousses soigneusement posées à l'avant de la table. Ce qui fait la force de ce cour, c'est qu'il est clairement composé, avec des lectures qui sont pour la plupart pertinentes et bien discutées. Le prof a du charisme (ce dont les autres manquent quelque peu) et il y a un véritable "background" technique, sociologique et philosophique. " <i>C'est trop sugoi</i> !", en quelque sorte.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Le cour est centré sur des thèmes très variés, étant avant tout une introduction à la Sociologie de la sexualité. On passe donc par l'étude de la patriarchie, l'oppression des femmes, la notion de genre, la notion de "<i>rendez-vous galant</i>", l'homosexualité et la bisexualité, la pornographie, les X gender, Michel Foucault, Karl Marx, d'autres joyeux, et même la théorie du "hook up"! Chaque cour est donc différent, mais les thèmes se recroisent. Et bien sûr, un des thèmes récurrents est le thème des "queer studies".</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Ce cours d'introduction à la sociologie de la sexualité parle très largement du concept d' "identité". Aujourd'hui, nous avons eu un cour sur la bisexualité, et le problème d'identité. La bisexualité, d'après Marjorie Garber, est une sexualité bien particulière et véritablement à part de celle de l'hétérosexualité et de l'homosexualité. Il a cette particularité d'être une "<i>non-identité</i>", dans le sens où elle accepte l'ambiguïté, l'incertitude, le changement et la phase grise d'un monde en noir et blanc. Le statut de la bisexualité a apparemment bien changé entre les années 70, années de la révolution sexuelle, aux années 90. Pendant les années de révolte, être bisexuel était défier l'autorité et chercher d'autres normes, se libérer comme les homosexuels ou d'autres minorités essayaient de le faire. Les années 90, d'après Garber, montrent un changement. La politique est passée par là ainsi la cristallisation identaire. Autre fait notable: le Sida est passé avec des ravages et des replis. Enfin, les amours alternatifs se sont d'une certaine manière banalisés, dans les sociétés occidentales du moins. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">On assiste alors un phénomène grandissant de biphobie envers "l'identité" bisexuelle. Le monde homophobe les associe nécessairement aux homosexuels, de part le pied qu'ils mettent dans le monde queer. Ils ont aussi été considérés comme ceux qui ont fait passé le Sida, "maladie de pédé", parmis les hétérosexuels, dans les années 1980. Dans une logique inverse, dans certains milieux homosexuels, on assiste à un phénomène de rejet contre ceux qui ont "le cul entre deux chaises", "n'assumant qu'à moitié", "veulent continuer à jouir du "privilège hétérosexuel". Parce qu'ils n'ont pas d'identité claire, ils pourraient compromettre le mouvement identitaire homosexuel. Comment peut on demander le droit au mariage quand une partie de l'équipe peut retourner sa veste pour aller s'assoir bien au chaud dans la maison de "la normalité"? Cependant, la biphobie ne montre pas seulement à quel point la bisexualité n'est pas comprise. Elle montre à quel point l'identité en général a une importance en politique, et qu'une identité qui refuse d'en être une, peut être une menace.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">On peut comprendre la politique de la façon suivante. La politique commence souvent par une lutte pour le pouvoir dans l'espace publique. Pour qu'un parti ou qu'un groupe puisse demander des droits, il se doit de se créer une identité, une différence qui puisse lui permettre de gagner en puissance, et d'affirmer son point de vue. Il y a donc, dans les partis politiques, comme dans les groupes identitaires, un besoin d'idéologie, d'un système de pensée nécessaire et solide, montrant des constances universelles et casi-téléologiques dans la réalité humaine. Il y a dans la recherche d'une identité stable et puissante une contradiction avec la politique en elle-même. La politique est le monde du contigent, un monde en perpetuel changement, bien plus réaliste qu'idéaliste, où l'homme politique, bien que parfois orienté par des grandes lignes, est contraint d'avancer en tâtonnant, plus qu'en sachant. D'une certaine manière, les identités montrent encore plus leur facticité dans l'espace politique, car elles essaient de s'adapter à un chaos permanent, et démontrent <i>toutes</i> leur incompatibilité complète avec la réalité.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Michel Foucault, illustre auteur de <i>l'Histoire de la sexualité</i>, était assez sceptique quand à la réelle libération qu'aurait pu entraîner la révolution sexuelle de la fin des années 60 ainsi que de la construction d'identité politique autour de la notion même de sexualité. Pour Foucault, nous parlons trop de sexe et de sexualité. Nous aimons à nous dire "réprimés", et c'est ainsi que nous avons fait une "révolution sexuelle". Hors, Foucault, en retraçant l'histoire de la sexualité, montre qu'on assiste au 19ème siècle à l'apparition des sciences de la sexualité, autour des théories darwiniennes, marxistes, freudiennes, et autre biologistes/médecins. Apparaissent alors médicalement les termes de "femmes histériques", de "pédophiles" et d'"homosexuel" (qui devient alors une maladie clinique). La Science a mis dans des cases et a donné une assise autoritaire à la sexualité. Et, tout en nous pensant réprimé, nous parlons alors sans cesse de sexe, pensant se libérer et pensant construire notre être. Évidemment, il m'est bien difficile de réduire Foucault à un seul paragraphe, qui provoque déjà à lui seul le sommeil prolongé d'une assemblée qui me m'a peut être pas perdu depuis les deux premières lignes (merci à eux!). Foucault n'est pas non plus exempt de critiques, et je ne serai sûrement pas son meilleur défenseur. En revanche, je voudrais pointer une remarque intelligente de sa part. Est-il véritablement sain de se construire une identité autour de sa sexualité, hors de toute considérations politiques? Foucault est ironique: peut-on par exemple se construire une identité autour de son régime alimentaire?</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><i>Dis moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es</i></div><div style="text-align: center;"><i>Dis moi qui tu aimes et je te dirai qui tu es</i></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">La construction identitaire a ses limites, surtout lorsqu'elle est associé à l'homosexualité. Mon impression est la suivante. Je trouve le développement d'une littérature homosexuelle, d'un cinéma queer et de tout un univers plutot gay ou queer friendly positif dans son ensemble, étant donné l'écrasante hétéronormativité qui règne encore dans nos sociétés contemporaines (phallocentrée qui plus est, il n'y a qu'à regarder MTV). Cependant, celui-ci ne doit être que périphérique et non source d'obsession, ni de communautarisme de gens qui cherchent à être plus "gay que gay". On ne peut pas se dire que l'homosexualité, l'hétérosexualité ou la transexualité sont constitutifs de notre être, qui reste par ailleurs en constante définition dans le flot de l'existence. On ne peut pas se dire: "<i>Je ne sais pas jouer du piano, je ne sais pas faire de sport! Oh mon dieu! ma seul distinction avec les autres est que je suis pédé!"</i> </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Faire de sa sexualité une composante trop importante de son identité, c'est d'abord se restreindre et ne pas aller à l'avant d'autres choses beaucoup plus constructives au niveau identitaire. C'est ensuite inconsciemment croire à un essentialisme. Cette question du "est-ce qu'on est homo à la naissance ou depuis l'enfance" est évidemment difficile à répondre. Cependant, le problème est que croire à <i>un déterminisme</i>, c'est croire à un destin, une nécessité et donc quelque part une sorte de malédiction. Comment accepter alors ce que l'on fait, si on se croit maudit à jamais? Comment fait on lorsqu'on essait de se construire une identité avec ce que l'on pense une malédiction? On risque alors à jamais l'ambiguïté non assumée,, en essayant d'être au plus ce que l'on a jamais voulu être. On est alors ce qu'on déteste être, et on s'en débarraserait bien si c'était possible. Voilà pourquoi définir son identité avec une chose finalement aussi banale et incertaine que la sexualité peut être dangereux, et finalement improductif.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><i>"Turbulent, fleshy, sensual, eating, drinking and breeding,</i></div><div style="text-align: center;"><i>No sentimentalist, no stander above men and women or apart from them,</i></div><div style="text-align: center;"><i>No more modest than immodest"</i></div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"> Walt Whitman, "Song of Miself" (cité par Marjorie Garber, <i>Vice-Versa</i>)</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Cet article n'est pas vraiment un pamphlet contre les groupes identitaires. Il ne s'agit pas ici de dire que les bisexuels sont rejetés par le mouvement GLT, et par là quelque part créer une autre identité. Il s'agit de questionner la notion même d'identité, qui parfois, en rassurant et promettant le bonheur, amène souvent à une mauvaise conception de soi-même, "<i>être qui a à être</i>" plus qu'il n'est (si on est Sartrien). La notion même de préférence est biaisé: est-ce que ma préférence pour le libre marché, l'exclusion des noirs, les hommes ou les concombres est vraiment consitutive d'une identité stable? Agir plutôt que de penser à son "être" depuis sa tête, c'est le meilleur moyen pour pas devenir fou, et finir sur les rails de la Chuo line.</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Il ne s'agit pas non plus de dire que nous sommes tous et devons tous être bisexuels. Ce serait encore mettre le monde dans une case. Le communisme a essayé de mettre plein de pays dans un seul moule à tarte et s'est retrouvé à couper la pâte qui dépassait de ce dernier avec un grand couteau sanglant. On peut cependant beaucoup apprendre de la bisexualité. Marjorie Gaber explique que la bisexualité n'existe pas en soi, elle n'est pas une identité, mais une histoire ("<i>a narrative"</i>). La bisexualité prend <i>la temporalité</i> en compte. On peut paraphraser très maladroitement Bergson dans la conférence "le Possible et le Réel". La Réalité est tel un ballon de baudruche qui se gonfle, pas un échequier qui passe de case en case. La réalité, et par là le futur, sont imprévisibles. Toute évaluation d'un possible, signe de la recherche d'une causalité, est finalement une illusion retrospective, la durée vraie étant déroulement de la conscience (oulala, je me ferai frapper par mes potes en fac de philo s'ils lisaient ça!). La bisexualité, c'est admettre que la réalité se construit petit à petit. La bisexualité, sans être une identité, en étant perdu sans cesse, sans définition, et refusant de choisir, montre à toutes "ses grandes soeurs" un nouveau romantisme et une nouvelle liberté, celle de ne pas savoir et d'accepter que "<i>we are living in a very queer world</i>".</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><span class="UIStory_Message"><i>"Je ne me suis pas géné. </i></span></div><div style="text-align: center;"><span class="UIStory_Message"><i>J'ai un esprit troublé. </i></span></div><div style="text-align: center;"><span class="UIStory_Message"><i>Donne moi un peu de temps. ça passera par le vent. </i></span></div><div style="text-align: center;"><span class="UIStory_Message"><i>Je veux être seul. Reste là. </i></span></div><div style="text-align: center;"><span class="UIStory_Message"><i>Toi ta gueule. </i></span></div><div style="text-align: center;"><span class="UIStory_Message"><i>Je ne veux pas m'arrêter. </i></span></div><div style="text-align: center;"><span class="UIStory_Message"><i>Je veux t'embêter!"</i></span></div></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-9447480897333460232010-12-07T07:01:00.000-08:002010-12-07T07:01:40.764-08:00Les promessesChers lecteurs et lectrices assidus (hahaha, c'est beau de rêver, mais en même temps, je l'ai cherché)<br />
<br />
Cela fait maintenant un bout de temps que je n'ai pas écrit dans ce blog. Non pas que je n'ai pas d'idée d'article, mais simplement un petit manque de temps à cause des partiels. J'ai surtout un problème majeur qui est celui de ne pas pouvoir télécharger des photos sur ce satané blog. Sans photo, mes articles perdent leurs intérêts... Il faut croire que ma connection de dortoire est plutôt defectueuse. Je trouverai donc surement l'occasion d'en mettre. Et puis, c'est parfois un bon signe de ne pas écrire sur un blog. C'est un signe qu'il se passe quelque chose d'actif dans la vraie vie!<br />
<br />
A venir (article en préparation): <br />
-Dans les arbres de Kamakura<br />
-Kabikuchô<br />
-Dis moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es<br />
<br />
En attendant, voici, pêle-mêle, quelques passages des tribulations intellectuelles du moment:<br />
<br />
" <em>... une étrange tristesse me saisissait. Cette tristesse, il semblait qu'elle entrât dans mon coeur avec la voix même, si douloureusement aiguë, des cigales: et je me figeais alors dans une longue immobilité, contemplant seulement, solitaire, ma solitude intérieure. Mais cet été-ci, petit à petit depuis mon retour, ma tristesse avait changé de nuance. Et comme le cri de la cigale commune avait fait place au cri de la petite cigale, ainsi je sentais, autour de moi, la destinée de ceux qui m'étaient chers entrainée insensiblement dans une immense métamorphose</em>"<br />
<br />
Natsume Soseki, Kokoro<br />
<br />
<br />
"<em>Les joncs tombent de sommeil,</em><br />
<em>Je rôtis délicieusement.</em><br />
<em>Midi</em>."<br />
<br />
Couchoud, <em>Au fil de l'eau</em> (en classe d'étude sur les haikus)<br />
<br />
<br />
" <em>L'archéologue met le contenu de ses fouilles dans les caisses de sa femme</em>"<br />
<br />
AG<br />
<br />
<br />
"やくそくがあるので、これで失礼します。"<br />
<br />
Phrase au sempai de Karaté<br />
<br />
<br />
"<em>J'aime et je veux vivre dans un monde de beauté</em>"<br />
<br />
Un anonyme, qui ne passera probablement jamais sur le blog pour se reconnaître.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Bonne soirée à tous, et à très bientôt.Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-85760744862417198172010-11-17T06:45:00.000-08:002012-05-28T10:53:40.419-07:00Le Poète et l'Amour<div dir="ltr" style="text-align: left;" trbidi="on">
Aujourd'hui, j'étais entrain de travailler (ou plutot de faire semblant, parce que je manque cruellement de motivation, surtout devant mon ordinateur), quand j'ai ouvert ma boite mail. Un mail de Kamma Thordarson, une amie qui fait en ce moment son stage à New York. Étant en train de lire Milan Kundera, elle me parlait des poètes:<br />
<br />
"<i>La fidélité de la femme au héros mort faisait partie des mythes sacrés de Jaromil; elle lui donnait l assurance que l´absolu de l´amour n´était pas seulement une invention de poète mais qu'il existait et rendait la vie digne d´être vécue</i>."<br />
<br />
Milan Kundera, <i>La vie est ailleurs</i><br />
<br />
Un ami m'a écrit ce message en guide de commentaire.<br />
<br />
<div style="font: 14px "Times New Roman"; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; text-align: justify; text-indent: 28px;">
<span style="letter-spacing: 0px;"><i>Il, elle, qui? Au fond c’est toujours la même, toujours le même, un visage, un sourire, une lumière.</i></span></div>
<div style="font: 14px "Times New Roman"; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; min-height: 15px; text-align: justify; text-indent: 28px;">
<i><span style="letter-spacing: 0px;"></span></i></div>
<div style="font: 14px "Times New Roman"; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; text-align: justify; text-indent: 28px;">
<span style="letter-spacing: 0px;"><i>«Surtout, ne me perds pas, lui avais-je dit. Je suis facilement perdable.» Et elle riait de mes enfantillages. Pourtant, elle m’a perdu quelque part. Où était-ce? J’ai oublié… Il y avait de vieux temples en ruine et du soleil sur les près. Je me souviens d’un champs de fleurs blanches, de hautes colonnes corinthiennes. Je me souviens vaguement de la chaleur et du ciel bleu sur les péristyles. Et d’un vaste plateau jonché de roches écroulées. Il n’y avait pas de falaises, pas de montagnes. Au loin, l’océan faisait miroiter ses eaux bleus foncés. Et puis de nombreux pins qui nous abritaient du soleil. C’est tout. Il n’y avait pas les cigales, ni la lavande méditerranéenne. C’était à Agrigente je crois. J’ai oublié de regarder si la Sicile ressemblait aux cartes postales… Je marchais à la conquête des vieux monuments, avec ton sourire qui me suivait. «Ne me perds pas surtout!». Je me suis retourné pour voir si tu étais toujours là mais tu avais disparu. Pourtant, ce n’était pas le dieu d’en bas qui t’avais rappelée, mais tu n’étais plus là. Je t’ai cherchée derrière les temples et derrière les bois touffus mais je ne me suis pas retrouvé, je n’ai pas retrouvé nos traces que déjà le vent avait recouvertes. La lumière méridionale brillait de toute sa splendeur sur les ruines éternelles. Il était midi. J’ai regardé le soleil sans ciller, rêvant que mon regard s’envolait vers lui. Mais il fallut détourner mes yeux brûlant et laisser tomber mon rêve solaire: ses rayons m’avaient transpercé. Comme d’habitude. Combien de temps encore avant que les ans n’aient ruiné mon coeur?… «Ne me perds pas!» lui avais-je dit…</i></span></div>
<div style="font: 14px "Times New Roman"; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; text-align: justify; text-indent: 28px;">
<span style="letter-spacing: 0px;"><br />
<i></i></span></div>
<div style="font: 14px "Times New Roman"; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; text-align: justify; text-indent: 28px;">
<span style="letter-spacing: 0px;"><i>(J'étais retombé par hasard sur ton blog. Il m'a inspiré. Je voulais laisser ce commentaire comme ma pierre à l'ouvrage mais internet refuse que je commente alors je te l'envoie. A toi de juger ce que tu en feras. Ne nous perdons pas!)</i></span></div>
<br />
<br />
<br />
<br />
Je trouve un lien intrinsèque entre ces deux textes. Dans le premier, il est question du poète qui est supposé être "<i>l'inventeur de l'amour</i>", même si cette affirmation apparaît un peu comme une dénégation. Dans le deuxième texte, nous avons un poète qui écrit sur l'amour, qui crée poétiquement l'amour. Il y a un lien fort entre le Poète et l'Amour. L'Amour est quelque chose qui est flottant, instable, puissant, parfois faible, parfois proche de la haine, parfois fleurtant avec une délicieuse indifférence, parfois contradictoire, multiple et qui essaie d'être un, sans cesse remuer par l'expérience, il revient et s'en va, s'oublie, se partage. L'Amour ne pense qu'à lui-même. Le poète lui, c'est un peu la même chose, il est explosé et partout, et il est vers lui. Son moi recherche constamment son expression dans ce qui l'entoure, cherchant à la fois à se cacher et à se révéler. Mais le poète a une arme. Le poète a une plume qui enferme les choses dans les mots et sur les feuilles. Le poème peut enfermer l'Amour et lui donner une texture et une constance. Il en fait un reflet, un paradigme que les autres peuvent mirer, avec dans les yeux les étoiles du rêve.<br />
<br />
C'est peut être un peu "fleurs bleues" et romantique, mais je pense que le Poète incarne l'Amour, ou plutôt, ce par quoi l'amour prend sa forme la plus adéquate. On a beau l'enfermer dans des raisonnements logiques comme en Socio-biologie ou en Sociologie de l'amour et de la sexualité. Rien ne vaut la logique propre du poème et du poète, rien ne vaut cette irrationalité contrôlée et régulée par sa seule puissance et sa seule joie.<br />
<br />
Je ne me juge pas poète. J'essaie en revanche d'écrire de la poésie. C'est pour mes amis, mes amours, mes joies et mes peines, que j'écris. Pourquoi j'aime écrire? Parce que j'aime avoir un contrôle sur ma vie. J'aime donner une certaine coloration à des évènements qui étaient trop rapides pour être précisément pignochés de couleurs. Parce que parfois, dire les choses c'est les faire exister comme on le souhaite. Et si alors on nous somme de nous arrêter parce que nous nous berçons d' illusions, alors nous répondrons: <br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>"Et vous, est-ce que vous, vous avez le courage de rêver votre vie comme je le fais?"</i></div>
</div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-11879753337083956952010-11-10T01:42:00.000-08:002010-11-10T01:42:55.974-08:00Sous le pont Mirabeau version Japonaise<div style="text-align: center;">"<em>Bonsoir, je voudrais étudier un magnifique poème de Guillaume Apollinaire. Il s'appelle le Pont Mirabeau</em>."</div><br />
J'ai reçu un coup de téléphone de Riuji hier soir. Ruiji est mon élève japonais. Elève, oui. Ca y est, je suis sacré professeur de français depuis maintenant plus d'un mois. Enfin, ce n'est pas un travail rémunéré. Disons qu'il s'agit d'un échange: une demie heure en français, une demie heure en japonais. Mais notre échange s'est vite transformé en un repas hebdomadaire, où une charmante damoiselle nous accompagne, comme fascinée par ce grotesque brouhaha linguistique qui se joue entre les tout nouveaux catcheurs de la langue de Molière.<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><em>Sous le pont Mirabeau coule la Seine<br />
Et nos amours<br />
Faut-il qu'il m'en souvienne<br />
La joie venait toujours après la peine<br />
<br />
Vienne la nuit sonne l'heure<br />
Les jours s'en vont je demeure</em></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Riuji est vraiment différent des japonais que j'ai rencontré jusqu'à maitenant. Il étudie le français, et pour une fois, ce n'est pas parce qu'il a passé une semaine à Paris pendant les micro vacances annuelles de ses chers parents. Le Français, il l'a aimé de part la littérature et la musique classique. Quelque part, cela fait de lui quelqu'un d'un peu élitiste, mais aussi quelqu'un d'exigeant. Il me parraît étrange de voir un Japonais passionné par la culture de mon propre pays. D'un côté, peut-être qu'ils trouveraient ça étrange si je commençais à faire du Kabuki et si je leur disais que j'avais eu envie d'aller au Japon en lisant Mishima plutôt que Naruto. Les Japonais, du moins, l'échantillon que je peux voir à Sophia, comptent une bonne brochette de joyeux cinglés. Lors du festival de Sophia par exemple, j'ai assisté à un concert de percussions Brésiliennes où le leader se roulait littéralement par terre. Peut être souffrait il d'une soudaine gratelle? Peut être la farine sous ses narines n'était pas de la farine? Peut-être simplement qu'il a trouvé sa voie dans une folle passion des arts-gaijins. En tout cas ce qui est sûr, c'est que quand on décide de délirer au Japon, on délire jusqu'au bout. Pas de quartier.<br />
<br />
Mon cher Riuji par conséquent, a décidé de se mettre au Français, et après trois mois de pratique, nous voici déjà dans Balzac, Rimbaud et Apollinaire. A quand Marcel Proust? Ils sont fous ces japonais, dirait Obélix le Gaulois.</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
<em>Les mains dans les mains restons face à face<br />
Tandis que sous<br />
Le pont de nos bras passe<br />
Des éternels regards l'onde si lasse<br />
<br />
Vienne la nuit sonne l'heure<br />
Les jours s'en vont je demeure</em> </div><div style="text-align: left;">"<em>Les mains</em>". Riuji est un fanatique de musique classique et de piano classique. Ainsi, aujourd'hui, pour échapper à la routine du cour, nous sommes allés tous les trois à la salle du piano du campus. Les mains sur le piano alors, j'ai pu jouer un peu, pour la première fois depuis deux mois maintenant. Soulagement. C'est étrange d'ailleurs d'éprouver ce sentiment là pour un bête piano, après un bête morceau. La musique comme langage universelle: j'ai été content d'être applaudi par un japonais! "La musique est un langage universel mon fils" (Merci papa - -")</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">"<em>les éternels regards</em>". Regards croisés: "Oh mon Dieu, un Gaijin!". Cela arrive plus souvent dans le métro qu'à Sophia, fac internationale par excellence. Mais on reste un gaijin, quoi que l'on fasse. C'est parfois la distance que je sens avec mon élève. Et alors je me demande: n'est-ce pas seulement qu'un problème de langage? Parce que même si la culture est différente, ne serait-il pas plus facile de l'expliquer dans la même langue?</div><div style="text-align: left;">Nos cours se passent de la manière suivante. Je prends mon costume de prof sévère et organisé, je décide de bannir l'anglais. Le Japonais d'en face alors se met à pâlir et dit immédiatement "Sorry but I have to go to the toilet". Je ris intérieurement: "il ne m'échappera pas, MOUHAHAHA". Généralement, je le fais parler, puis le corrige. Je lui fais lire des textes, on discute ensemble de poèmes qu'il aime bien. Toujours la question "Pourquoi?" à chaque fois qu'il ne répond que par oui ou non. L'enfant balbutie et marmonne mais ce fait comprendre. Et l'enfant te sort des phrases du genre: "l'eau représente l'amour et le temps, qui coule sous un pont". Après une demie heure de labeur et de transpiration, l'enfant dit alors: "Let's speak in Japanese for now". Aha, et moi de dire: "Sorry but I have to go the toilet"..."oh mon dieu oh mon dieu, il faut parler japonais!" (rire intérieur). Nous avons passé la première séance à répéter 50 fois "watashi wa". Tel un lutteur, je regardais mon bourreau avec une sérieuse envie de meurtre mélangée à la culpabilité de ne pas avoir la bouche formée pour réciter ses stupides syllabes japonaises (enfin c'est l'émotion, pardonnez). </div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">J'aime bien parler avec Riuji surtout parce qu'il a le don de se foutre magistralement de ma gueule à chaque fois que je dis une connerie. Il est généralement rare qu'un japonais se moque de vous quand vous faites des erreurs en japonais. Mais bon, j'aime bien la franchise, même si elle est cruelle. "Watashi wa...." et automatiquement "Hihihihihihihihi" (prenez le rire démoniaque des méchants chinois dans les films hollywood et vous avez le scénario)<br />
</div><div style="text-align: center;"><em>L'amour s'en va comme cette eau courante<br />
L'amour s'en va<br />
Comme la vie est lente<br />
Et comme l'Espérance est violente<br />
<br />
</em></div><br />
Quand j'ai relu le Pont Mirabeau avant le cours, j'ai été pris d'un petit sourire ironique qui se mélangeait joyeusement à de la tristesse. Je n'aimais pas vraiment beaucoup ce poème avant. Je ne le comprenais pas. Il est drôle de ne pas comprendre les choses à un moment donner et d'y rentrer plus tard, en se trouvant stupide de ne pas avoir accordé la bonne corde au bon moment. Le poème est arrivé à un drôle de moment. Comme si j'étais sur le Pont Mirabeau. Vous objecterez une identification stupide et adolescente. Peut être: mais Apollinaire a Tokyo, je sais pas pourquoi, ça résonne, ça brille. Le poème m'a pris: qui aurait cru qu'un poncif de la littérature française m'aurait fasciné au Japon? Comme quoi c'est en allant loin de chez soi qu'on se rend compte de certaines choses. Enfin, le contexte personnel s'y prête aussi. Merci Riuji!<br />
<br />
<em>"Et comme l'Espérance est violente". </em>Mon humeur sinusoïdale et élégiaque y a d'abord trouvé une source de drâme impressionnante. Après quand on prend un peu de recule, on réfléchit à l'espérance et on la trouve ridicule. L'espérance est-elle une absurdité? Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est qu'elle nous propulse vers quelque chose qui n'existe pas, et nous alliène dans notre appréhension du présent. Certains objecteront que le présent n'existe pas. Je ne sais pas, je doute parfois quand à la possibilité d'un bonheur présent. Cependant, la réalité n'est qu'un présent, une succession de présents. Enfin bon, du bavardage verbeux et spirituel tout ça. Entre ce que disent le coeur et l'esprit, il y a un monde (Dressez vous contre le dualisme!). La sensation est toujours la plus forte, le sentiment et l'expérience aussi. L'espérance est violente? Mais n'est-elle de l'esprit? A quand la sensation qui submergera l'espérance? <br />
<div style="text-align: center;"><br />
<em><br />
Passent les jours et passent les semaines<br />
Ni temps passé <br />
Ni les amours reviennent<br />
Sous le pont Mirabeau coule la Seine<br />
<br />
Vienne la nuit sonne l'heure<br />
Les jours s'en vont je demeure</em></div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Cela fait maintenant près de deux mois que je suis à Tokyo. Le temps passe à une vitesse qu'il n'est permis d'imaginer. Il est parfois dur de trouver sa place dans cette année particulière. Année sans réel but, année de repos avant l'entrée dans la vie un peu plus active, j'avoue avoir eu un peu de mal à m'habituer à la grande Tokyo, aux récents et douloureux changements de ma vie, et surtout au futur pour l'instant vide de projets qui se profile. Le nombre de bières écoulées ne m'a pas vraiment encore montré la voie de la sagesse au Pays des Fourmis. On ne s'y sent pas bien. On ne s'y sent pas mal. C'est un entre deux, comme un peu partout. Pas envie de rentrer en France, pas envie de repartir en arrière non plus, même si parfois la nostalgie guette un peu. </div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: left;">Nous ne sommes nulle part. Nous sommes dans une année où être perdu n'est pas un luxe mais un mot d'ordre. Certains retombent rapidement sur leur pattes et trouve de quoi orienter un peu le chaos de l'égarement. Parfois il faut un peu plus de temps. Et tout avance grâce au présent. Ce qui, je dois bien l'avouer, lui fait une belle jambe à ce salaud!</div><div style="text-align: left;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><em> Vienne la nuit sonne l'heure<br />
Les jours s'en vont je demeure</em></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-57077521093534410742010-10-17T08:10:00.000-07:002010-10-17T08:10:39.254-07:00Soley glasé<div style="text-align: center;">-I-</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">Le soleil se levait au loin dans le désert</div><div style="text-align: center;">On m'avait laissé là, seul et sans autre chose<br />
Que mes regrets frustrés et mes larmes amères</div><div style="text-align: center;">L'amour s'acharne nu contre les portes closes.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">Diazot ke lé pas là, pareil la doulère la mort</div><div style="text-align: center;">Zot la jet' le corps, la vu ban plum volé</div><div style="text-align: center;">Dan' grand ciel sans l'étoile pou voi la mer</div><div style="text-align: center;">Zoiseau la mort, zoiseau l'amour</div><div style="text-align: center;">Mi touch ton seveu li lé kom la pli </div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">Fébrile, je sentais cette soif m'enlasser<br />
Mourant de froid, de chaud dans ce pays hostile<br />
Son grand regard tout bleu me rendant bien débile<br />
Battu par les rayons de ce soleil glacé.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">"<em>Soley glasé lé pa pendillé</em></div><div style="text-align: center;"><em>Moun li mor kan y 'ret marché</em>"*</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">-II-</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">Les sons aigües percés des gris corbeaux sauvages<br />
Aux yeux verts emeraudes et à l'oeil affûté<br />
Ont transpercé mon coeur de colère volage:<br />
Des plûmes sur mon dos commencèrent à pousser.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">C'est l'ordre du naufrage, c'est l'ordre des damnés</div><div style="text-align: center;">J'entends halluciné le chant haut du Phénix</div><div style="text-align: center;">Ma peau s'emplit gonflée des chaudes eaux du Styx<br />
Mes yeux fixent d'en bas le grand Soleil glacé.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">Certaines choses ici bas, sans aucune raison<br />
Renaissent et disparaissent qu'importe la saison</div><div style="text-align: center;">Sans même le mériter, on finit dans le noir.</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;">Mon torse déployé, couvert de plumes d'or<br />
Ouvre grand les ailes pour s'envoler encore<br />
A l'ombre Dieu Soleil! Il n'avait qu'à mieux voir!</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: center;"><br />
</div><div style="text-align: left;">*Ziskakan, <em>Soley glasé</em></div>Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8966340859809907914.post-14604665216382927182010-09-28T05:15:00.000-07:002010-09-28T05:15:59.086-07:00Proverbe du jourMon père a appris ces deux proverbes en Bretagne, qui m'inspirent bien alors que je suis à Tokyo en plein dans la pluie.<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><strong>"Quand le goéland se gratte le gland, il fera mauvais temps"</strong></div><br />
Cette phrase ma foi fort poétique s'enchaîne avec la suivante:<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><strong>"Mais quand le goéland se gratte le cul, il fera pas beau non plus"</strong></div><br />
A méditer... (vivement que les cours reprennent)Quelque chose bleu et noirhttp://www.blogger.com/profile/17142784842743226630noreply@blogger.com1